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AdopteUnSalarié.com: le guide

Le salarié y est décrit comme un animal bizarre : avide de reconnaissance, de justice, de sécurité et de conditions de travail décentes. Mais les recettes ne marchent pas et cette bizarrerie fait sa dignité et la nôtre.
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Vous venez d'adopter des salariés. Comment les garder frais et dispos ?

  1. Leur environnement. Le salarié doit être maintenu à une température constante de 20° C dans un endroit suffisamment éclairé. Comme il est généralement bucolique, il est calmé par la proximité d'une plante verte ou d'un aquarium ; c'est encore mieux s'il dispose d'un espace pour caresser chiens ou chats. Espèce diurne, il retrouve rapidement son énergie si vous le laissez faire un petit somme.
  2. Leur nourriture. Le salarié avec l'âge s'empâte et perd de sa vivacité. Il se promène volontiers avec des petites friandises dont il remplit ses tiroirs ou des viennoiseries à grignoter avec ses congénères. Pour lutter contre ces attitudes nocives, organisez-lui un point d'eau, un distributeur de fruits frais et planifiez une pause repas obligatoire.
  3. Leur comportement social. Le salarié est un être grégaire mais parfois agressif. Formé depuis son plus jeune âge aux notions de "gagnants" et "perdants", il s'organise en structures hiérarchiques complexes pour assurer aux gagnants l'accès aux ressources. Mais ces derniers développent souvent des excès de gloutonnerie irrépressibles que vous devez limiter car générateurs de tensions dans le groupe.
  4. Leur sexualité. Le salarié pense d'autant plus au sexe qu'il est oisif : s'il folâtre, c'est un symptôme de son désoeuvrement. Il faut donc l'occuper.
  5. Leurs maladies. Le salarié, seul ou en groupe, est sujet à des humeurs qui influent sur son niveau d'énergie. Pour y remédier, vous devez le caresser, le cajoler avec quelques paroles rassurantes, voire des petites récompenses : il ne vous en sera que plus reconnaissant.
  6. Leur productivité. Les spécialistes s'accordent à penser que le salarié produit bien s'il est heureux de produire. Or, seule une petite minorité est heureuse, ce qui permet aux spécialistes de conseiller les autres, qui ainsi espèrent devenir heureux et produisent un peu plus.

Ces conseils vous étonnent ? Pourtant que d'articles étalant leurs petites recettes pour gérer le malaise des entreprises ! Le salarié y est décrit comme un animal bizarre : avide de reconnaissance, de justice, de sécurité et de conditions de travail décentes. Mais les recettes ne marchent pas et cette bizarrerie fait sa dignité et la nôtre. C'est ce qui porte atteinte à la dignité de l'homme qu'il faut combattre, ce qui le réduit au stade de variable d'ajustement économique ou de consommateur. Le stress et ses conséquences destructrices continueront à se propager tant que nous feindrons de l'ignorer.

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