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Pourquoi je me donnais le vertige

Le VPPB, connaissez-vous ça? Vertige Positionnel Paroxystique Bénin. Dites ça trois fois sans vous mordre une joue, voir.
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Le VPPB, connaissez-vous ça? Vertige Positionnel Paroxystique Bénin. Dites ça trois fois sans vous mordre une joue, voir. Bref, une autre affaire incroyable avec le corps humain, c'est qu'il peut te donner le tournis, comme ça, sans crier gare, et toi, tu vas tomber.

Un matin, comme mes autres matins, je retarde la verticale. J'ai une journée stressante qui veut ouvrir les rideaux. Mais la doudoune est chaude et c'est si inhospitalier dehors. Je ne veux pas affronter les démons à l'agenda. Je me mets sur le côté, mon préféré, celui de la patate et voilà que mes orbites vrillent sous mes paupières comme si ma cervelle commençait son cycle d'essorage.

Je reprends sur moi en m'asseyant bien droite, évitant la nausée de peu. Voyons? Que me vaut ce tour de manège? Le Scotch d'hier était délicieux, certes, mais je n'en ai pas abusé. Pourquoi ai-je le tournis?

Je me recouche, encore secouée. Ma tête repose à peine sur l'oreiller, que la pièce valse à mille temps. Et, c'en est trop, j'ai un haut-le-cœur et la bile vient cogner contre mes dents. Je me précipite vers la salle de bain, en titubant, comme si je débarquais d'un simulateur de force G de la NASA.

Le reste de la journée se déroule à tâtons, craintive et ébranlée. Debout, ce n'est pas si mal, mais, dès que je m'étends, les pieds me lèvent et, hop, Alice qui glisse au fond d'un trou qui spirale!

J'ai toujours été une déséquilibrée et une étourdie, mais, cette fois, c'est un peu trop littéral, mon affaire.

J'ai toujours été une déséquilibrée et une étourdie, mais, cette fois, c'est un peu trop littéral, mon affaire.

Ce soir-là, je dors assise sur le divan, ne faisant plus confiance à mon lit. De toute évidence, quelque chose cloche. Le lendemain, un médecin me taponne et me renverse d'un coup, le maudit chien sale. Et envoye! Weeeeeee! Pars l'Indy 500 en accéléré!

Une fois émergée de mon moment essoreuse à salade, le docteur me lâche que c'est un VPPB. Je lui grimace une face de kessé et il m'explique que ce sont des cristaux dans ma macule utriculaire. Ah, oui, oké, ké, ké, fais-je, avec aucune ostie d'idée. «C'est normal pour une femme de votre âge», qu'il me rajoute en partant une imprimante.

Ha, merde... Pour mon âge... Mon âge... Quoi, mon âge? J'ai envie de le botter à la mâchoire, mais je lui fais un sourire de patiente. Il me tend des feuilles d'exercices qui consistent à me niaiser la tête pour me déclencher une crise plusieurs fois par jour. C'est pénible, mais ça fonctionne. J'ai rapidement cessé mes sorties en mer houleuse grâce à ça.

Un mois plus tard, les étourdissements sont revenus à un moment où mes obligations exigeaient que je sois capable de faire un pitch devant un panel, pas que je me tienne sur le bord d'une table de conférence en ayant le goût de gerber.

Je me suis demandé pourquoi je me donnais le vertige. Il aura fallu un défaut dans mon oreille interne pour que je la tende enfin vers mon corps. En gros, il m'a dit d'arrêter de me casser le bécyk. J'ai réduit les tensions, écarté la toxicité et incorporé la méditation dans ma vie. Je me parle. Je me dis que ça va être correct. Et je me crois.

Om-fucking-shanti...

Depuis, plus de maelström! Je n'insinue pas que le stress et le VPPB est lié. Je l'affirme. Et ceux qui en doutent peuvent venir s'obstiner avec moi, tandis que je me touche le nez, les yeux fermés, en me tenant sur une jambe, sur un talon de 6 pouces.

Sensuellement vôtre,

La méno-pin-up

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