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Accord climatique à Paris: l'opportunité d'un siècle durable pour l'Afrique

Un investissement classique équivaut à prendre un risque pour récolter une récompense plus tard. La beauté de l'action climatique est que la récompense vient d'abord et que le risque futur est réduit.
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Un investissement classique équivaut à prendre un risque pour récolter une récompense plus tard. La beauté de l'action climatique est que la récompense vient d'abord et que le risque futur est réduit.

Cela peut se vérifier tout particulièrement en Afrique, où les ministres se réunissent à la mi-avril pour un événement spécial de haut niveau au 7ème Forum africain du carbone.

Les énergies renouvelables et les réseaux électriques intelligents, l'efficacité énergétique, la diminution de la pollution, la protection climatique des infrastructures, des maisons et des industries ont des avantages immédiats pour les gouvernements, les entreprises et les citoyens: une réduction des coûts, une amélioration de la santé, la protection des moyens de subsistance et des investissements qui génèrent de nouveaux emplois écologiques.

En effet, les solutions au changement climatique procurent un éventail de politiques et de mesures sécurisées qui sont essentielles pour atteindre un développement durable et éviter les pires effets du changement climatique.

L'Afrique aurait plus à perdre que la plupart d'un changement climatique incontrôlé, mais elle bénéficiera plus que la plupart d'un accord climatique robuste et d'une action efficace.

Avec son potentiel économique croissant et ses jeunes populations grandissantes qui sont vulnérables au changement climatique, l'Afrique est à un moment clé où elle doit saisir toutes les opportunités qui se présentent en 2015.

L'accès à l'électricité est essentiel au développement et pourtant l'Agence internationale de l'énergie a calculé que les deux tiers des personnes en Afrique sub saharienne, soit plus de 620 millions d'entre eux, vivent sans électricité. Presque 730 millions de personnes dépendent toujours de la cuisson au bois, qui nuit à la santé et détruit une couverture forestière indispensable.

Les pays réagissent déjà avec des plans ambitieux, y compris celui-ci, émanant du sommet du Secrétaire général de l'ONU sur le changement climatique en septembre dernier, parmi de nombreux autres résultats stimulants.

20 pays africains en tout ont entériné le projet "Couloir Africain de l'Énergie Propre" pour accélérer le déploiement et le commerce de l'énergie renouvelable dans un réseau continu allant de l'Egypte à l'Afrique du Sud avec un soutien émanant de diverses propositions, y compris l'initiative "Afrique 2020 - Accès aux énergies renouvelables".

La réussite consiste à ce que la moitié de l'électricité en Afrique orientale et australe puisse provenir de sources renouvelables d'ici 2030. Aujourd'hui les quatre cinquièmes proviennent de carburants fossiles.

Beaucoup de pays africains distinguent les menaces mais aussi les opportunités à saisir. C'est en m'entretenant avec les ministres africains au Caire en mars, lors de leur conférence sur l'environnement, que ma confiance s'est accrue: l'Afrique peut tirer parti de deux événements décisifs cette année dans ce simple but.

En premier lieu, les gouvernements vont arriver à un nouvel accord mondial sur le changement climatique en décembre à Paris sous l'égide de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

La science climatique indique que Paris doit engendrer une trajectoire à trois volets pour empêcher la température moyenne mondiale de s'élever au-delà du dangereux seuil de 2 degrés Celsius: le pic des émissions mondiales dans la prochaine décennie, le déclenchement d'une décarbonisation profonde de toutes les économies et l'aboutissement à la neutralité climatique dans la seconde moitié du siècle au plus tard. La neutralité climatique signifie que les écosystèmes ou la technologie absorbent toute émission de gaz à effet de serre restante de source humaine.

Deuxièmement, en avance de Paris, les gouvernements soumettront leurs contributions à l'accord sous la forme de plans climat nationaux, ou contributions prévues déterminées au niveau national (INDC). Ceux-ci permettent aux pays en voie de développement de saisir une nouvelle occasion de définir leurs propres priorités pour des mesures climatiques dans le contexte d'un développement durable et en soutien aux Objectifs du Millénaire pour le Développement et l'après-2015.

Il est clair que le financement, à la fois public et privé, provenant de l'intérieur mais aussi de manière cruciale de l'extérieur de l'Afrique, sera clé pour accomplir les ambitions de la région et protéger les plus vulnérables.

Des progrès sont effectifs dans ce domaine. Le Fonds vert pour le climat a atteint sa capitalisation initiale de plus de 10 milliards de dollars. Le Fonds pour l'environnement mondial, le Fonds pour l'adaptation et les banques multilatérales de développement proposent tous des financements climatiques.

La Banque africaine de développement a récemment publié une stratégie visant à promouvoir une croissance écologique de haute qualité en Afrique en tenant compte des risques et des possibilités d'action, et qui inclut le changement climatique.

Il est également opportun que les ministres se réunissent à Marrakech pour discuter et planifier leurs INDC à un forum dédié à la finance, aux marchés du carbone et aux mécanismes tels que le mécanisme de développement propre du Protocole de Kyoto (MDP).

Le MDP a stimulé l'enregistrement de près de 7900 projets et programmes dans plus de 100 pays, qui ont évité l'équivalent de 1,5 milliards de tonnes de dioxyde de carbone et mobilisé des milliards de dollars d'investissement. Le MDP tire aussi parti des investissements du secteur privé, et ce, jusqu'à 10 fois le montant des fonds publics alloués.

Un autre outil prépondérant de la Convention à la disposition des pays en développement est ce qu'on appelle un MAAN (mesure d'atténuation appropriée au niveau national). Ces mesures vont de mesures locales à de larges initiatives de politique nationale et sont basées sur les besoins et les caractéristiques spécifiques du pays.

Le Programme de Développement des Nations Unies a constaté que plus de 60 pour cent des pays qui ont été sondés prépareront leurs plans climat nationaux en avance de Paris en s'appuyant sur leurs MAAN.

Tandis que les pays africains envisagent leurs plans climat nationaux et soutiennent le monde pour une conclusion réussie à Paris, je les encourage à examiner les meilleurs moyens d'utiliser les possibilités de financement et les mécanismes existants, et d'aller de l'avant avec des politiques nouvelles et innovantes.

Le Forum africain du carbone fournit une occasion aux pays de la région d'accroître leurs ambitions pour la conférence de Paris, sur la base de laquelle un siècle durable dans tous les sens du terme peut être construit.

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Marche action climat à Québec, 11 avril 2015

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