Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Production de grains: les sept erreurs non corrigées du gouvernement du Québec

Le gouvernement doit mieux considérer notre secteur économique, présent dans toutes les régions du Québec et générant une activité économique de plus de 1,3 milliard de dollars par année.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
fotokostic via Getty Images

Les Producteurs de grains du Québec sont déçus et préoccupés du manque de compréhension des enjeux du secteur qui transparaît dans la réponse apportée par les ministres Laurent Lessard et Isabelle Melançon à la question posée à l'Assemblée nationale du Québec par le député de Berthier, M. André Villeneuve. La question, concernant les sept erreurs de la gestion gouvernementale des dernières années à l'endroit de la production de grains, n'a effectivement pas trouvé de réponse satisfaisante.

Premièrement, les programmes actuellement en place ne protègent pas la production de grains contre des cycles de bas prix, contrairement à ce que le gouvernement prétend. Le choix d'abolir le Programme d'assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) pour le maïs-grain et le soya a été pris par la Financière agricole du Québec (FADQ). Les Producteurs de grains du Québec ne souhaitaient pas la fin de ce type de protection basée sur les coûts de production.

Deuxièmement, rappelons que le solde de 38 millions de dollars de l'ASRA pour la production de maïs-grain et de soya n'a pas été utilisé selon sa fin première. Ce montant aurait dû être distribué de manière équitable aux producteurs de grains afin de favoriser le développement de notre secteur, comme cela a été fait pour les productions de pommes de terre et de veaux de lait. Le gouvernement n'a donc pas concrétisé l'engagement d'équité formulé par le ministre Lessard.

Troisièmement, mentionnons une absence de soutien financier suffisant pour aider les producteurs de grains à respecter leurs obligations environnementales, malgré l'existence des programmes actuels. À titre d'exemple, mentionnons l'impact négatif sur la productivité résultant de la nouvelle réglementation des pesticides, qui est évalué à plus de 20 M$ par année, alors que le dernier budget ne fait mention que d'un soutien de 2,5 M$ par année afin d'encourager des pratiques favorisant la santé des sols.

Quatrièmement, aucune mesure de compensations pour les restrictions à la culture des bandes riveraines n'a été mise de l'avant. Actuellement, la réglementation concernant les bandes riveraines représente un effort financier important. En effet, cela amène des pertes de revenus de plus de 25 M$ par année pour les producteurs de grains du Québec.

Cinquièmement, malgré la réponse du gouvernement, l'absence de compensation adéquate demeure un problème, à défaut de l'application de la réciprocité des normes avec les producteurs du marché américain, notre principal concurrent. En effet, les coûts imposés par la politique sur les gaz à effet de serre (GES) s'évaluent à quelque 10 millions de dollars par année. À cet effet, le gouvernement du Québec réfère les producteurs au Fonds vert alors que le secteur des grains n'y a pas accès dans les faits.

Sixièmement, malgré l'engagement du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, M. Laurent Lessard, le gouvernement n'a pas fait le suivi nécessaire afin de mettre en place une table de travail sur la compétitivité et la protection du revenu dans le secteur des grains. Il a peut-être créé un groupe sur l'assurance récolte et tenu des discussions de groupe avec la filière, mais cela est loin de constituer un examen sérieux de toutes les mesures gouvernementales pouvant avoir un impact sur la compétitivité de notre secteur.

En plus d'être soutenue par des bases scientifiques contestables, la réglementation augmente les coûts directs et diminue la productivité des producteurs de grains.

En ce qui concerne la réforme de la réglementation sur les pesticides, la 7 et plus récente erreur, elle vient s'ajouter à l'accumulation des gestes qui ont un impact sur la capacité des producteurs à contribuer à la vitalité économique des régions du Québec. En plus d'être soutenue par des bases scientifiques contestables, la réglementation augmente les coûts directs et diminue la productivité des producteurs de grains. Afin de trouver des alternatives économiques et écologiques avantageuses, les Producteurs de grains du Québec ont proposé au gouvernement de participer conjointement à une première étude québécoise élargie sur les semences traitées aux insecticides. Une réponse est toujours attendue.

Les Producteurs de grains du Québec estiment que le gouvernement a jusqu'ici manqué sa chance de mettre en place des mesures permettant de corriger les sept erreurs commises à son endroit au cours des dernières années. Le gouvernement doit mieux considérer notre secteur économique, présent dans toutes les régions du Québec et générant une activité économique de plus de 1,3 milliard de dollars par année.

Voir aussi:

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.