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Accompagner un enfant anxieux

Les angoisses de nos enfants nous révèlent souvent les nôtres en fait, parfois lourdement enfouies.
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Un enfant anxieux est un enfant qui demande encore plus de soin et d'attention.
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Un enfant anxieux est un enfant qui demande encore plus de soin et d'attention.

Et bien! C'est anxiogène, on ne se le cachera pas.

Les angoisses de nos enfants nous révèlent souvent les nôtres en fait, parfois lourdement enfouies. Mais surtout, cela nous renvoie à notre incompétence de parent, nos doutes nous rongent et nos moyens deviennent limités. Et si nos enfants étaient anxieux à cause de nous, de ce qu'on n'a pas su faire ou dire. Pour accompagner un enfant anxieux, il faut être bien ancré, avoir du recul et c'est souvent ce qui nous manque quand on les voit souffrir.

Ma grande a des phases d'anxiété depuis quelques mois. Le déménagement, le changement de la configuration familiale, son frère qui prend tout la place, ma fatigue qui me présage moins disponible. Un enfant anxieux est un enfant qui demande encore plus de soin et d'attention et quand on est épuisé déjà les bonnes journées; la tâche apparait comme un sommet inatteignable.

Elle a eu des épisodes anxieux, mais elle est aussi globalement bien entourée, plutôt enjouée et semble bien grandir.

Lorsque c'est arrivé, j'ai avant tout essayé de me poser, d'observer et modifier mon angle. Elle a eu des épisodes anxieux, mais elle est aussi globalement bien entourée, plutôt enjouée et semble bien grandir. Alors mon rôle de maman est de prendre un peu de recul. Tout n'est pas à remettre en cause, et tout n'est pas inadéquat. On commence à analyser quelles sphères sont touchées et on essaye de se recentrer sur les besoins primaires, car souvent les émotions nommées sont des émotions parasites. Alors on déblaye le terrain pour le rendre plus accessible et épuré. Peur du noir, peur de vomir, peur d'être séparé ou seul, peur de l'école, peur des foules, des gros bruits, peur de tomber... Bref autant de situations que de possibilités d'anxiété, mais il s'agit souvent de champs assez clairs et définis. Un enfant anxieux rencontre des défis dans certaines zones, pas à tous les niveaux en même temps. Alors notre mission de guide est de leur permettre de retrouver l'équilibre. Insister sur les forces, les facilités, les zones saines, et heureuses pour inviter l'enfant à recharger ses batteries et reprendre confiance en lui. Les zones sinistrées sont à délimiter, nommer et baliser. On parle, mais surtout on écoute, car ils expriment souvent ce qui les affecte, parfois nous n'avons juste pas envie d'entendre, car nous sommes démunis et que nous n'avons pas de solutions. Nous n'aimons pas perdre le contrôle et ne pas savoir ce qui se passe. Permettre à l'enfant de communiquer et de se faire entendre sera déjà la base de la prise en charge.

Pouvoir tout dire et tisser un lien de confiance. Les enfants aiment les rituels alors on ritualise le plus possible, cela donne de la force, de la puissance et marque l'histoire parce ce qui est et existe. Les angoisses de nos enfants EXISTENT !! Alors travaillons autour du réel. Il est nécessaire d'y accorder de l'importance, mais rester neutre, rassurant, enveloppant. On essaye de ne pas transposer nos inquiétudes, notre histoire, on tente de ne pas projeter nos peurs, on évite de parler à leur place.

On accompagne, un tuteur qui permet la sécurité, mais on invite l'enfant à développer ses propres stratégies pour se sortir de ce mauvais pas. On lui rend sa puissance, on lui fait réaliser qu'il est en mesure de trouver des ressources et que nous sommes là pour le supporter, mais on le responsabilise. Un enfant qui est actif ne subit plus, alors il est primordial de lui permettre de se révéler.

Notre travail est de baliser l'espace avec des outils rassurants, des alternatives, des rituels, des possibilités, des portes de sortie, des portes-bonheur, des chansons, des potions magiques, des mots, pour que l'enfant sache qu'il peut traverser la tempête, accompagné, mais surtout lui faire réaliser que les peurs font partie du développement normal, les angoisses parcourent tous les chemins, mais on peut les côtoyer voire les dépasser. La patience, l'assurance, la disponibilité seront les moyens les plus aidants pour soutenir un enfant plus fragile.

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