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Lorsqu'on se compare, on se console, dira-t-on. Nos problèmes sont tellement loin de ceux de la moitié du monde qu'on dirait que nous ne vivons pas sur la même planète. Et pourtant, c'est le cas.
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Il faut avoir le cœur bien accroché ou la sensibilité de Sylvester Stallone pour s'attaquer à la lecture des actualités, et ce jour après jour. Parce qu'entre vous, moi et n'importe qui d'autre, c'est très rarement positif, sauf si comme la grande majorité des lecteurs du Journal de Montréal, vous commencez volontairement par la section sportive, où c'est relativement plus agréable (sauf si vous êtes un fan des Maple Leafs de Toronto, bien sûr).

Globalement, deux sujets font et refont surface : la politique (ou les « politicailleries », dépendamment du point de vue) et les conflits armés.

Prenons la politique : on se rappelle que le slogan libéral lors de la dernière campagne électorale voulait que les Québécois se parlent « des vraies affaires. » Or, les vraies affaires, ça ressemble à des accusations et à des rétractations prudentes et publiques, à des primes versées pour des suivis mal faits, et à de belles insultes ministérielles. La poussière de la Commission Charbonneau est encore dans les airs et on repart comme si de rien n'était avec les projets de l'ère Charest, Plan Nord et compagnie. Mais notre premier ministre se veut paternel, rassurant, alors, il n'y a rien à craindre...

Ou Gérald Tremblay, qui vient de livrer un vibrant plaidoyer après un silence remarqué de plusieurs mois : il a la foi, il fait confiance aux gens, il a toujours voulu aider son prochain. Noble, il faut se le dire...mais fort stupide. La politique n'est clairement pas un milieu où se faire des amis est aisé, mais plutôt comme une cour d'école publique primaire où les plus forts font la Loi, jusqu'à ce que l'éducation les départage. Et dans cette petite jungle, faire aveuglément confiance à des gens qu'on connait peu, c'est comme laisser sa clé au livreur de pizza avant de partir en voyage pour un an en Guyane française : ce n'est pas « wise »... Mais il nie toujours sa part de responsabilité dans le bordel qu'a été Montréal en cette dernière décennie. Quelqu'un pourrait-il « tweeter » aux archanges que notre ex-maire attend toujours son illumination? Denis Coderre voudra sûrement se dévouer...

Et les conflits armés... Par où commencer? Israël qui réplique, complètement abusivement comme à son habitude, à des roquettes tirées sur son territoire depuis la Bande de Gaza, invoquant à juste titre la défense de ses habitants. Mais la disproportion de la réplique, à chaque fois, amène encore plus de pauvres hères dans les bras du terrorisme armé, rendant quasi nulles toutes formes de résolution de cet interminable conflit. Et des enfants, pendant ce temps, reçoivent des missiles sur la gueule dans une minable cabane sur la plage...

L'Ukraine? Des séparatistes pro-russes qui ont proclamé plus ou moins démocratiquement l'autonomie de deux républiques sorties de nulle part, et qui luttent maintenant contre un gouvernement élu tout aussi plus ou moins démocratiquement que l'autre. On soupçonne à juste titre la Russie d'armer les rebelles et l'Occident d'aider l'État ukrainien. Et pendant ce temps, un Boeing de Malaysia Airline est abattu en plein vol dans l'espace aérien ukrainien, 295 morts aux antipodes de ce conflit...

La Syrie? Un gigantesque chaos approchant les 200 000 morts (un chiffre génocidaire), où un président réélu dans une farce démocratique s'est promis d'exterminer ceux qui s'opposent à lui, sous le doigt accusateur, mais sans force des puissances occidentales, mais avec un soutien plus ou moins clair de la Russie.

L'Irak? L'armée se battait récemment contre les talibans pour simplement contrôler son territoire, et on ne s'étonnera pas de savoir qu'il est possible que ce conflit-là aussi n'ait pas de fin. L'Afghanistan? Une voiture piégée a explosé mardi, et 89 morts plus tard, on fait toujours le décompte des bulletins de vote pour déterminer qui a gagné l'élection présidentielle. Le résultat ne sera pas connu avant des semaines, et le clan d'un des candidats menace de déclencher une insurrection armée s'il n'est pas élu. Le Nigéria? Le groupe terroriste le plus en vogue de ces dernières années, Boko Haram, continue d'enlever des enfants, surtout des fillettes, à travers le pays et même dans les pays frontaliers, avec la complicité probable de hauts responsables. Le Mali? Le gouvernement négocie actuellement avec les groupes armés qui contrôlent toujours le nord du pays, et souhaitent en faire un État islamiste et y imposer la Charia. L'armée malienne a d'ailleurs récemment subi une lourde défaite. Une intervention armée internationale est en cours, avec peu de succès jusqu'à présent. La Libye? Le ministre des Affaires étrangères vient de s'adresser d'urgence à l'ONU pour informer le monde que son État pourrait bien devenir un « État failli », bref, incapable d'assurer sa propre sécurité. Etc, etc...

Et le pire, dans tout ça? C'est probablement ceux dont nous n'entendons pas parler!! La Somalie? Silence radio, mais aux dernières nouvelles, les rebelles attaquaient la capitale, et les pirates continuent d'écumer les côtes somaliennes. La République démocratique du Congo? Des rumeurs de massacres courent encore, et très peu de nouvelles sont disponibles. L'État de RDC ne contrôle qu'un infime pourcentage de son territoire, le reste étant aux mains de groupes rebelles hétéroclites. Le Soudan? Depuis l'apaisement et la séparation du pays, très peu de nouvelles, mais une énorme partie de la population est toujours dans des camps, privée de tout, à la merci des groupes qui sont loin d'avoir désarmés. Et le pire, c'est que cette liste est tout, sauf exhaustive...

Lorsqu'on se compare, on se console, dira-t-on. Nos problèmes sont tellement loin de ceux de la moitié du monde qu'on dirait que nous ne vivons pas sur la même planète. Et pourtant, c'est le cas. Alors, pourquoi avoir dressé cette longue litanie? Je ne sais pas... Peut-être que j'ai du temps à perdre, peut-être que je suis tanné de lire des mauvaises nouvelles dans ma revue de presse, peut-être que je souhaitais simplement vomir ma rage sur un blogue qui ne sera pas lu étant donné la période estivale. Ou se pourrait-il que, comme Gérald Tremblay, j'ai la foi? Qu'en mon for intérieur, je crois que c'est en tapant sur le clou de la connaissance qu'on finit par se construire une maison digne de ce nom? Et qu'en cheminant dans cette connaissance, nous pourrions reconnaître notre part de culpabilité et tout tenter pour devenir non pas partie du problème, mais de la solution?

Ou, comme d'habitude, j'ai abusé du café... c'est selon. Bonnes vacances!!

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