Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La santé mentale doit devenir un enjeu électoral central

Les besoins en santé mentale ne doivent pas être ignorés des partis politiques comme ils le sont habituellement en campagne électorale au Québec.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
En 2012 déjà, 12,2% de la population québécoise déclaraient avoir connu un épisode de dépression majeure au cours de leur vie, soit près d’un million de personnes.
Slavica via Getty Images
En 2012 déjà, 12,2% de la population québécoise déclaraient avoir connu un épisode de dépression majeure au cours de leur vie, soit près d’un million de personnes.

Pas plus tard que l'année dernière, l'Organisation mondiale de la Santé tirait la sonnette d'alarme en indiquant que la dépression était devenue la première cause de morbidité et d'incapacité dans le monde.

Le Québec ne déroge pas à cette tendance. En 2012 déjà, 12,2% de la population québécoise déclaraient avoir connu un épisode de dépression majeure au cours de leur vie, soit près d'un million de personnes. Ces données ne sont qu'un exemple parmi tant d'autres pour illustrer l'étendue des problèmes de santé mentale que connaissent nos sociétés. Malgré cette forte prévalence, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec ne consacre à la santé mentale que 6% de ses dépenses de programme. Ce n'est évidemment pas assez.

Les besoins en santé mentale ne doivent pas être ignorés des partis politiques comme ils le sont habituellement en campagne électorale au Québec.

Les besoins en santé mentale ne doivent pas être ignorés des partis politiques comme ils le sont habituellement en campagne électorale au Québec. Faute d'engagements dans le passé, la réponse aux besoins en santé mentale a stagné d'un gouvernement à l'autre.

D'autres montrent l'exemple

Les récentes élections en Ontario et en Colombie-Britannique ont pourtant donné lieu à des prises de position à l'égard de la santé mentale. Pour donner suite à son programme électoral, le gouvernement élu de la Colombie-Britannique a créé un ministère de la Santé mentale et des Dépendances. En Ontario, le Parti progressiste-conservateur s'est engagé à investir près de 2 milliards de dollars en 10 ans dans les services en santé mentale.

Près de 5% de la population mondiale en âge de travailler sont atteints d'un trouble grave de santé mentale.

Pour prendre la mesure de la réalité, rappelons quelques faits. Près de 5% de la population mondiale en âge de travailler sont atteints d'un trouble grave de santé mentale. Environ 15% vivent avec une condition moins sévère, mais qui occasionne de la détresse et des difficultés d'adaptation importantes.

Pour la majorité des Québécois ayant des troubles graves de santé mentale, l'aide sociale est généralement la seule source de revenus, étant donné que de 80% à 90% d'entre elles sont sans emploi. Les problèmes de santé mentale sont en croissance chez les travailleuses et les travailleurs, et sont même devenus le principal motif d'absence du travail. Saviez-vous que 75% des troubles mentaux apparaissent avant 25 ans?

Nos recommandations

En cette période de campagne électorale, le Réseau communautaire en santé mentale (COSME) formule sept recommandations à l'intention des partis politiques:

● hausser progressivement les dépenses en santé mentale de 6 à 8% des dépenses de programme du ministère de la Santé et des Services sociaux, ce qui équivaudra à terme à un relèvement de 250 millions de dollars annuellement;

● hausser de 22 millions le financement de base des 450 organismes communautaires en santé mentale pour atteindre la cible du 10% des dépenses en santé mentale qui leur a été promise depuis 2005;

● assurer la parité de l'indexation annuelle des organismes communautaires avec celle du réseau public;

● mettre en place dans toutes les régions du Québec des services intégrés de santé mentale à l'intention des jeunes Québécois, en collaboration avec les organismes communautaires et les organismes jeunesse;

● augmenter de 12 000 le nombre de logements sociaux avec accompagnement psychosocial, destinés aux personnes ayant un trouble de santé mentale. Être bien logé est un élément fondamental du rétablissement, de l'intégration et de la participation sociale des personnes atteintes d'un trouble mental;

● mettre en place des services universels et gratuits de psychothérapie et autres formes de soutien, adaptés aux besoins de la personne parce que plus de la moitié des Québécoises et Québécois ayant des problèmes psychologiques ont des besoins d'aide non comblés de thérapie ou de counseling;

● développer des ressources d'intégration dans le milieu régulier du travail, y compris l'accès au travail à temps partiel, et soutenir l'accès aux études pour les personnes ayant des troubles de santé mentale.

Alors que la prévalence de ces troubles ne fait plus de doute, il est temps de faire de la santé mentale une priorité pour le prochain gouvernement.

Ces recommandations sont essentielles pour améliorer les conditions de vie des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale. Alors que la prévalence de ces troubles ne fait plus de doute, il est temps de faire de la santé mentale une priorité pour le prochain gouvernement.

À VOIR AUSSI:

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.