En France, le ministère de la Santé n'a pas grand appétit! Il s'est fendu d'un communiqué jeudi dernier pour condamner Les recettes pompettes de Monsieur Poulpe, cette émission TV qui consiste à cuisiner avec un invité, tout en buvant de l'alcool, plus ou moins allégrement...
Si la recette existe déjà au Québec, chez les cousins français en revanche, la mayonnaise ne prend pas. Puisque la loi Evin proscrit dans l'Hexagone la consommation d'alcool au petit écran, Les recettes pompettes doivent être diffusées à partir du 13 avril sur le web uniquement. Mais cette initiative n'est pas du goût de certaines associations qui ne digèrent tout simplement pas le concept.
L'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) a tiré la sonnette d'alarme en début de semaine et dénonce «une apologie de la biture sur YouTube». Ce jeudi c'est le Ministère des Affaires sociales et de la Santé qui emboîte le pas et condamne cette émission au motif qu'elle «représente une incitation à la consommation excessive d'alcool».
Le ministère somme donc le producteur de retirer la bande-annonce et de renoncer à l'émission.
«Ils nous emmerdent gentiment, affectueusement, avec amour, mais ils nous emmerdent», auraient répliqué à coup sûr les princes de la cuite de Michel Audiard. Mais Stéphane Bern, invité du premier épisode des Recettes pompettes dont la bande-annonce est déjà en ligne, est autrement plus courtois et s'interroge: «Est-ce que franchement il y a besoin de moi pour inciter les jeunes à boire de l'alcool?». Pour lui, c'est la fin des haricots!
«Ce qui est incroyable, c'est de voir qu'on ne peut plus rien faire en France», s'indigne le présentateur de Secrets d'Histoire qui ne fume pas dans la vie et ne boit pas non plus. «À aucun moment on ne fait l'apologie de la consommation d'alcool», se défend encore cette figure emblématique du paysage audiovisuel français.
Monsieur Poulpe, l'animateur de l'émission, cuisine quant à lui la défense de ses recettes en expliquant que l'alcool est un outil pour «faire tomber les masques» et amener les invités à «se montrer sous une autre facette». On ne boit pas pour se saouler, «mais plutôt pour changer les couleurs de la vie», aurait volontiers renchéri l'écrivain éthylique et illustre journaliste Antoine Blondin, du reste bien connu pour son lever de coude.
Si les carottes sont cuites pour Les recettes pompettes, il nous reste à vivre d'amour et d'eau fraîche. C'est déjà mieux que rien!
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