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Les robots sexuels à la rescousse de l'humanité

En produisant des robots féminins avec lesquels les hommes pourront avoir des rapports sexuels sur demande, ne sommes nous pas en train de manufacturer le stéréotype de la femme-objet?
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Vous savez que l'humanité se dirige dans la mauvaise direction quand, un beau matin, vous lisez que des ingénieurs travaillent actuellement à la conception de robots avec lesquels les humains pourront avoir des rapports sexuels. Eh oui, après les vibrateurs et les poupées gonflables, votre prochain orgasme pourrait bien provenir de R2D2. De quoi réjouir les amateurs de Star Wars... et inquiéter le reste de la population.

Ce qui est admirable avec ces ingénieurs, c'est de constater le dévouement qu'ils ont envers leur cause. Pendant que le monde se creuse la tête à savoir comment accueillir tous les migrants syriens, eux se demandent si le modèle arborant du «D» se vendra mieux que celui avec du «C». À chacun ses priorités.

Il faut se rendre à l'évidence: grâce à la commercialisation d'humanoïdes, nous allons bientôt franchir une nouvelle étape dans le merveilleux monde de la consommation. Il sera maintenant légal d'acheter une «personne» pour combler nos besoins.

Sortez les confettis tout le monde, car ce sera une première... depuis la fin de l'esclavage.

Je vous entends déjà, chers lecteurs, me rappeler qu'un robot n'est pas un humain. Que le principe d'esclavage est exagéré, puisqu'on parle d'un objet. Pourtant, selon les promoteurs des robots sexuels, ceux-ci seraient une solution pour justement enrayer l'esclavagisme et l'exploitation sexuelle dans le monde.

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Une journée s'est écoulée depuis la rédaction de mon dernier paragraphe. En lisant que les robots permettraient d'enrayer l'exploitation sexuelle dans le monde, je suis tombé en bas de ma chaise, et je viens tout juste de revenir.

Parce que, voyez-vous, même si le fait d'avoir des relations sexuelles avec des robots pouvait réellement combattre l'exploitation sexuelle, cela engendrerait inévitablement la banalisation et l'altération des relations humaines. Au mieux, on résoudrait partiellement un problème pour en créer de nouveaux. Un peu comme si on armait un groupe terroriste pour en combattre un autre. Ah, merde... c'est déjà fait?

Avant de créer des robots pour résorber l'exploitation sexuelle, est-ce que quelqu'un s'est demandé quelles étaient les causes de cette problématique? Personne, à la sex-robot factory, ne s'est dit que cela pouvait peut-être être dû à la pauvreté ou au statut inférieur que possède la femme dans certains pays? Et en produisant des robots féminins avec lesquels les hommes pourront avoir des rapports sexuels sur demande, ne sommes nous pas en train de manufacturer le stéréotype de la femme-objet?

Toutes ces questions sont très intellectuelles, vous en conviendrez. J'espère que vous souriez toujours en lisant ce texte et que vous avez toujours à l'esprit qu'il y a quelque chose d'humoristique au fait de fabriquer des robots sexuels.

L'humour est peut-être la seule chose saine qui peut émaner de la fabrication de robots sexuels en série. Elle nous fait oublier que nous fabriquons de l'intelligence artificielle afin de venir en aide à l'intelligence dite «normale». Parce que dans le débat entourant l'exploitation sexuelle, celle-ci a visiblement pris congé.

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Mai 2017

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