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Tokyo : « fascination » n'est pas un mot assez fort

La ville la plus moderne du monde entier est également très près de ses traditions et de ses valeurs ancestrales. C'est également une (autre) ville qui a eu à subir l'horreur inqualifiable de voir tout ce qu'elle avait construit être complètement rasé par l'ennemi il y a à presque 70 ans. Et, comme pour Berlin, Tokyo a su se relever de cette horrible circonstance avec panache, en profitant pour créer des espaces, une infrastructure et une vie pour ses habitants qui n'a aucun égal. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
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La ville la plus moderne du monde entier est également très près de ses traditions et de ses valeurs ancestrales.

C'est également une (autre) ville qui a eu à subir l'horreur inqualifiable de voir tout ce qu'elle avait construit être complètement rasé par l'ennemi il y a à presque 70 ans. Et, comme pour Berlin, Tokyo a su se relever de cette horrible circonstance avec panache, en profitant pour créer des espaces, une infrastructure et une vie pour ses habitants qui n'a aucun égal. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Tokyo est l'une des villes les plus peuplées de la planète. Pourtant, une fois sur place, on n'en ressent que très peu les effets. Dans le métro, les gens sont disciplinés, ne se poussent pas, ne se marchent pas sur les pieds. Dans la rue, les automobilistes respectent la signalisation routière, les passants marchent chacun de leur côté - à gauche, comme les voitures, d'ailleurs - et le respect d'autrui règne.

(Lire la suite du billet ci-dessous)

Tous les travailleurs sont habillés pareil : chemise blanche, pantalons gris, souliers de ville.

Tous se rendent au travail à la même heure, et pratiquement tous de la même manière : en transport en commun.

Et tous sortent du bureau en même temps.

Les heures de pointe pourraient être infernales : dans cette ville où la valeur d'un appartement a déjà atteint les 100 millions de yen par mètre carré durant la bulle spéculative japonaise dans les années 1990, bien des travailleurs doivent habiter dans les quartiers de banlieue. Mais tout se fait dans l'ordre. Et dans la propreté. Tokyo est une ville parfaitement propre.

Si propre, en fait, qu'il y est interdit de fumer en marchant. Il faut s'arrêter, près d'un cendrier, griller sa cigarette et continuer.

Les fameux hôtels-capsules, où on dort dans une boîte de type cercueil-super-moderne, sont uniques au monde et bien connus.

Le quartier Akihabara est la Mecque de l'électronique mondiale. Si vous ne trouvez pas l'électronique que vous cherchez à Akihabara, ça n'existe probablement pas. D'ailleurs, les géants Sony, Nintendo, Nikon, Canon et bien d'autres compagnies du genre ont été fondées au Japon.

Le quartier Shibuya est l'hôte du passage à piétons le plus occupé du monde entier. Et de voir ces centaines de personnes traverser cette intersection en triangle est un spectacle en soi.

C'est aussi à Shibuya que la « mode » japonaise est la plus évidente. Les adeptes des modes lolita, toutes les formes de kei et les initiés au cosplay se retrouvent la fin de semaine dans le parc Harakaju.

Et c'est au Japon qu'on trouve, à mon humble avis, l'endroit au monde où la tradition culinaire est la plus variée, poussée, innovatrice, osée et intéressante.

À Tokyo, on peut aller au 7-Eleven et s'acheter un snack d'algues sucrées; un calmar déshydraté et salé; des sandwiches-pas-de-croute-coupés-en-triangle; une bento toute fraîche avec un superbe morceau de poisson fumé, quelques tempuras, un bol de riz et des fleurs de courgette frites; une balle de riz avec une protéine assaisonnée cachée à l'intérieur; des cup-a-soup et de l'eau bouillante; des excellentes fritures de poulet, de poisson, de cochon, d'oignons...

On peut visiter le marché de poisson le plus important de la planète, Tsukiji. Ce marché est l'enfer de Greenpeace. Vous savez, toutes ces espèces de fruits de mer et de poissons qui sont considérés comme étant en danger d'extinction, rares, illégales dans plusieurs pays, bannis dans d'autres, qui détruisent les fonds marins lorsque pêchés, etc? Vous les trouverez à Tsukiji. Et c'est de là que provient la plupart du poisson qui se retrouve dans les restaurants haut-de-gamme du reste du monde.

On peut passer dix minutes à engloutir une excellente soupe ramen de porc avec les travailleurs de bureau locaux.

On peut se laisser entraîner dans une expérience sensorielle extraordinaire dans un restaurant de sushi. Et il existe des restos de sushi haut-de-gamme - Sukiyabashi Jiro, Sushi Saito, Sushi Mizutani, etc - et une liste surprenante de restos qui offrent, à prix raisonnable, une expérience diverse, de qualité, et un peu moins pincée - Fukuzushi, Sushi Dai, et des dizaines d'autres.

D'ailleurs, chez Fukuzushi, bien que les prix soient terriblement raisonnables, on peut profiter des spéciaux du jour, qui peuvent être très exotiques. Par exemple? La cervelle de morue. Absolument délicieuse, crémeuse, minérale, avec un goût léger et un petit arrière-goût marécageux. À essayer assurément.

Mais la bouffe japonaise en général a beaucoup plus à offrir. Beaucoup plus, en fait, qu'il n'est possible de répertorier ici. Il faut donc, certainement, s'arrêter sur l'obsession japonaise pour les entrailles d'animaux.

Mon institution préféré au Japon, c'est l'izakaya, ces petites tavernes où l'on sert de grandes quantités de bière - Asahi, Kirin, ou la plus houblonnée Suntory Premium Malt's - de shochu ou de saké. Et on y grille toutes les parties de pratiquement tous les animaux, en brochettes, sur du charbon de bois.

Foie de bœuf? Check. Estomac de vache? Check. Rognons de mouton? Check. Intestins de porc? Check. Gésiers de poulet? Check. Anus de cheval? Check!

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