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Vegan faux pas

En parcourant, comme chaque matin, je suis tombée sur cet article paru dansportant sur le végétalisme et les athlètes de performance. Puisque je ne suis pas une spécialiste de la nutrition sportive, je suis intéressée à en apprendre davantage sur cet univers, surtout quand il s'agit de troquer la viande pour des substituts végétaux.obligent.
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En parcourant Google reader, comme chaque matin, je suis tombée sur cet article paru dans The Globe and Mail portant sur le végétalisme et les athlètes de performance. Puisque je ne suis pas une spécialiste de la nutrition sportive, je suis intéressée à en apprendre davantage sur cet univers, surtout quand il s'agit de troquer la viande pour des substituts végétaux. Les Carnivores infidèles obligent.

En lisant l'article, je suis tombée sur une liste d'absurdités expliquant encore une fois pourquoi les gens croient encore au père Noël et aux diètes miracles. Venant d'un athlète végétalien, Scott Jurek qui vend son livre, Eat and Run: My Unlikely Journey to Ultramarathon Greatness, comme gage de succès pour être marathonien sans avoir à manger de viande, ça me laisse un goût particulièrement amer en bouche.

Parmi les absurdités :

"...the basic challenge of getting enough [protein] boils down to taking the time and effort to eat enough protein-rich plant foods like spinach and lentils." Des épinards? Des légumineuses, du tofu, des noix peut-être, mais des épinards? Il n'y a même pas 1 g de protéines dans une tasse d'épinards versus près de 19 g dans la même quantité desdites lentilles. Depuis quand les légumes sont une source de protéines, de toute façon?

"...though leafy greens like kale and spinach are excellent sources of iron..." Premièrement, selon Santé Canada, pour affirmer qu'un aliment est une source de quelque chose, il faut que ça corresponde à 5% des apports quotidiens recommandés (AQR) pour un adulte. Pour que ce soit une excellente source, comme il est écrit, ça doit correspondre à 25% de l'AQR. Donc, dans le cas du chou vert frisé (kale), le plus riche de la bande, c'est plutôt une bonne source pour les hommes (15% de leur AQR en fer) et une simple source pour les femmes (6% de leur AQR). C'est pointilleux, certes, mais c'est la réglementation pour éviter la confusion, qui clairement ne semble pas être maitrisée, dans ce cas-ci.

En ce qui a trait au taux d'absorption du fer de source végétale ou animale, j'ai lu des données différentes sur Passeport santé qui présente un lot de références scientifiques. En gros, le fer des végétaux s'absorbe moins bien que celui des animaux. Ça, c'est bien connu. Mais dans l'article, ils ne parlent même pas de l'absorption améliorée par l'ajout de vitamine C au repas (poivrons rouges, jus de citron ou de lime), un truc de base, même chez les végétariens sédentaires pour les aider à mieux absorber le fer.

Par rapport au calcium, il est mention de bok choy et de chou vert frisé pour atteindre les besoins. Je n'ai rien contre le fait d'aller chercher le calcium ailleurs que dans les produits laitiers, mais dans une tasse de bok choy, il y a 78 mg de calcium (8 % des AQR d'un adulte de 19-50 ans). La même quantité de boisson de soya enrichie en procure 321 mg, soit 32% des AQR et donc, une excellente source. Il est tout de même pertinent de présenter les vraies bonnes sources.

Bref, des failles de cette taille qui se glissent dans un texte d'un tel quotidien me sautent aux yeux et me rappellent que même si la nutrition est loin d'être une science parfaite, ce n'est certainement pas en croyant au père Noël qu'on soignera son image.

Quand les gens me disent que c'est compliqué de bien manger et que je tombe fréquemment sur des textes bourrés de fausses données, je comprends pourquoi, et ça me frustre. Pourquoi ce manque de rigueur? Sur un site douteux avec aucune référence scientifique, j'ajuste mes attentes, même si je sais qu'un bon nombre de gens prennent ces informations pour du cash. Mais dans un quotidien comme The Globe and Mail, je m'attends à un peu plus de recherche et de validation de données avant de publier un article du genre.

Ceci dit, pour les athlètes qui aimeraient en savoir davantage sur la nutrition sportive, le livre Nutrition, sport et performance est écrit par des nutritionnistes spécialisées en la matière, qui présentent des données béton avec des références scientifiques qui ne se contredisent pas.

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