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Lait au chocolat ou pas

Les statistiques d'obésité ne cessent d'augmenter. Près du quart des Canadiens en souffrent, selon les dernières données de 2009. Parmi les accusés, la restauration rapide, les aliments transformés et les boissons sucrées. Qu'en est-il du lait au chocolat? Donneriez-vous du dessert en collation à votre enfant? Au petit-déjeuner?
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Les statistiques d'obésité ne cessent d'augmenter. Près du quart des Canadiens en souffrent, selon les dernières données de 2009. Parmi les accusés, la restauration rapide, les aliments transformés et les boissons sucrées. Qu'en est-il du lait au chocolat?

Mes collègues nutritionnistes répètent souvent que le lait au chocolat est intéressant en dessert, en collation ou après un entrainement. C'est une source de protéines, ce qui apaise la faim, en plus de fournir 16 éléments nutritifs essentiels. C'est vrai. Mais, dans un contexte scolaire? Pour le sportif du dimanche? Je doute.

L'Organisation mondiale de la santé recommandait, en 2003, de limiter notre consommation de sucres ajoutés à 10% de l'énergie totale. Pour un adulte ayant des besoins de 2000 kcal par jour, cela équivaut à 50 g ou 12 c. à thé et demi. Imaginez pour un enfant.

Sur le marché, les laits au chocolat contribuent à plus du quart de cet apport maximal de 50 g, sans oublier les sucres ajoutés à plusieurs autres endroits, céréales à déjeuner, yogourts, barres granolas, et je ne compte même pas le dessert. Voici quelques exemples de ce qu'il y a sur le marché (pour 250 ml)

Lait au chocolat 1% m.g. - Québon

160 calories, 2,5 g lipides, 27 g glucides, 14 g (28%) sucres ajoutés*, 7 g protéines

Lait au chocolat 1% m.g. - Natrel

180 calories, 2,5 g lipides, 30 g glucides, 17 g (34%) sucres ajoutés*, 9 g protéines

Lait au chocolat noir 1 % m.g. - Natrel

190 calories, 2,5 g lipides, 33 g glucides, 20 g (40%) sucres ajoutés*, 9 g protéines

Lait au chocolat 1% m.g. + oméga-3 - Lanctancia

190 calories, 3 g lipides, 34 g glucides, 21 g (42%) sucres ajoutés*, 7 g protéines

Boisson de soya enrichie, au chocolat - Natura

160 calories, 6 g lipides, 20 g glucides, 12 g (24%) sucres ajoutés**, 7 g protéines

*En soustrayant 13 g, valeur correspondant aux glucides (lactose) naturellement présents dans le lait.

**Sans lactose, la teneur en sucres ajoutés des boissons de soya varie d'une marque à l'autre. Toutefois, elle demeure considérablement élevée.

Pour n'importe quels produits, 25% d'une valeur quotidienne (la colonne de droite sur le tableau de valeurs nutritives), c'est beaucoup. Même à 15%, c'est significatif. Un verre (250 ml) de jus de légumes contient 690 mg de sodium, donc 30% de l'apport maximal recommandé et n'arrête pas de se faire accuser d'être trop salé. Ce qui est aussi vrai. Mais pourquoi 30% de l'apport maximal en sucres ajoutés semble « moins pire »? C'est pourtant aussi sucré qu'un pouding au chocolat.

Après, il y a la question de camouflage alimentaire. Boire du lait camouflé avec du sucre et du chocolat peut sembler comme une excellente stratégie pour augmenter l'apport en lait, sous consommé au Canada. Mais, qu'en est-il du développement réel du goût? Quand j'étais petite, aucun lait au chocolat n'est entré à la maison, parce que ma mère le trouvait trop sucré et bourré d'ingrédients non pertinents, colorants, aromes artificiels... Ça ne m'a jamais empêchée de boire pratiquement un litre de lait par jour. Si l'enfant bronche moindrement à boire un verre de lait blanc et qu'on lui offre du lait au chocolat en compromis, je doute qu'il opte pour le lait blanc la prochaine fois. Un autre exemple, si vous n'aimez pas les légumes, mon premier conseil ne sera certainement pas d'y ajouter une bonne cuillère de beurre et du sel pour passer à travers votre assiette. Vous n'aimez pas le pain de blé entier? Je ne vous dirai pas non plus d'y mettre du Nutella pour faire passer le tout. J'ai la même réflexion par rapport à tout le reste, incluant le lait au chocolat. Dans ce cas-ci, c'est un dessert, voilà tout.

Donneriez-vous du dessert en collation à votre enfant? Au petit-déjeuner?

Certaines collègues vantent la dilution. Ce n'est pas fou, mais est-ce réaliste pour un gamin à la cafétéria, par exemple? Va-t-il vraiment s'acheter un berlingot de lait et un de lait au chocolat pour diluer le tout? Il ne faudrait pas rêver en couleur.

Ce qu'il faut se rappeler c'est que le sucre, c'est comme le sel, plus on en mange, plus on en veut. Et il est grand temps de se défaire de ces mauvaises habitudes.

Au moins, Jamie Oliver est d'accord avec moi.

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