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PKP: l'ajout essentiel à une coalition déterminée pour faire du Québec un pays

Je suis sceptique quant au fait que M. Péladeau ait abandonné sa carrière d'homme d'affaires dans le seul but de réformer le Code du travail ou d'enlever du pouvoir aux syndicats. Cela ne fait pas sens. Si PKP a décidé de faire le saut en politique, c'est pour réaliser un objectif bien spécifique, un objectif que seule la participation en politique active peut réellement faire avancer, du moins par des moyens concrets.
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Le Parti québécois est, historiquement, le parti des syndicats. Même si au cours des différentes décennies, des distances se sont progressivement installées entre les deux, les candidats - et les membres ! - issus du milieu syndical dans les rangs du PQ ne manquent pas: ils sont au contraire toujours nombreux. Dans ce contexte, peut-on réellement croire que la seule arrivée de PKP dans le paysage péquiste - aussi puissant soit-il - transformera du tout au tout l'agenda du parti en termes de relations de travail ? Que, comme l'ont soulevé certains, l'équipe de Pauline Marois s'attarderait maintenant à la « destruction » des syndicats, ni plus ni moins ? Laissez-moi en douter fortement.

Je suis sceptique quant au fait que M. Péladeau ait abandonné sa carrière d'homme d'affaires dans le seul but de réformer le Code du travail ou d'enlever du pouvoir aux syndicats. Pour ça, il y a le lobbying et il aurait pu continuer de faire fortune entre-temps. Cela ne fait pas sens. Si PKP a décidé de faire le saut en politique, c'est pour réaliser un objectif bien spécifique, un objectif que seule la participation en politique active peut réellement faire avancer, du moins par des moyens concrets. Il s'agit, tel qu'il l'a répété de maintes fois en conférence de presse, de l'indépendance de son pays, le Québec.

Même si personnellement, je me décris comme une personne se situant au centre-gauche de l'échiquier politique et que, manifestement, M. Péladeau se trouve à ma droite sur ce même échiquier, je ne peux que me réjouir de son arrivée dans le camp des indépendantistes affirmés, car je sais qu'il aidera à faire avancer la cause. Qu'il est même peut-être l'élément manquant pour convaincre une bonne partie de nos concitoyens, toujours préoccupés par les peurs économiques qu'entretiennent les fédéralistes quant à l'avenir d'un Québec indépendant.

Lundi, dans les médias, nous avons assisté au plus grand déferlement du mot « indépendance » depuis des années. On en parlait à toutes les sauces, de quoi réjouir tout indépendantiste. La peur s'est même emparée des quotidiens anglophones du reste du pays, soulevant le risque que présente PKP pour l'unité canadienne. Comment ne pas sourire en lisant un journaliste du Globe and Mail qui a écrit que l'élection dans St-Jérôme de l'ex-président du C.A. d'Hydro-Québec le 7 avril prochain « ébranlerait » le Canada ?

La fin ne justifie certes pas tous les moyens, mais il faut cesser, dans les milieux indépendantistes plus à gauche, de diaboliser l'homme. Sans développement économique, point de richesses. Point de richesses, point de programmes sociaux. L'équation est simple, pourtant, et il va sans dire que M. Péladeau est un excellent exemple pour le Québec inc. D'autant plus que tout au long de sa carrière d'homme d'affaires, il a fait la promotion active de l'entrepreneuriat, essentiel à la santé économique, mais déficient au Québec. Sa déclaration de point de presse, dimanche dernier, selon laquelle « l'État ne devrait pas être géré comme une entreprise », devrait rassurer une bonne partie de ses détracteurs.

Bref, force est de constater que le PQ redevient la coalition d'indépendantistes qu'il a toujours été. Penchant vers le centre-gauche, il se repositionne désormais au centre ce qui, dans un objectif de rallier la majorité de la population, est une très bonne nouvelle.

En ce qui concerne les indépendantistes affirmant qu'ils ne veulent pas bâtir un pays avec la recrue péquiste, je leur réponds qu'ils voient les choses à l'envers. Ils devraient s'inspirer de François Mario Bachand, grand militant socialiste indépendantiste des années 1960-70, qui avait compris que l'indépendance devrait nécessairement précéder la « révolution sociale » et que pour cela, il devrait se battre pour l'indépendance coûte que coûte, même si son projet social devait en être conditionnel. Il avait en effet réalisé - ce dont les militants de Québec solidaire devraient prendre bonne note - que les deux ne pouvaient se faire au même moment. On ne fait pas un pays à gauche, on fait un pays où le peuple aura sa pleine et entière souveraineté. Il décidera par la suite ce qu'il veut en faire.

L'indépendance remet tous les outils de l'émancipation du peuple québécois en ses mains. Ensuite, libre à lui de décider sa destinée comme il l'entend. Les Québécois doivent être libres de leurs choix, une aspiration plus que légitime. En ce sens, la nomination de PKP en tant que candidat du Parti québécois est un véritable pas en avant pour la cause indépendantiste, je le crois fermement.

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