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Les indépendantistes doivent être stratégiques

Nous exploitons à peine plus de 15% de la capacité que nous offre la voie parlementaire pour l'avancement et la réalisation du projet de faire du Québec un pays.
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Depuis la défaite historique du Bloc québécois le 2 mai 2011, presque tout le monde a son idée bien définie de ce qui devrait advenir du parti. Si une bonne partie de la population considère le Bloc comme étant cliniquement mort - c'est après tout ce qu'on répète ad nauseam dans les médias depuis quatre ans - chez les indépendantistes, l'opinion est plus divisée. Pour les uns, le Bloc québécois demeure incontournable, tandis qu'à l'avis des autres, il serait à l'avenir plus efficace de concentrer les forces à Québec.

Ce dernier postulat s'appuie sur une vision stratégique de retrait, s'articulant autour de la situation actuellement difficile du mouvement indépendantiste et ce, particulièrement sur la scène politique fédérale. Il faut cependant comprendre que cette stratégie s'avère totalement inutile si elle ne permet pas d'infliger un maximum de préjudices à l'opposant, tels que le stipulent les guides élémentaires en la matière. Ainsi, la principale question de cette analyse se pose comme suit : la disparition du Bloc québécois ferait-elle mal à la position fédéraliste? Si l'on se fie aux résultats de sa quasi-disparition depuis le 2 mai 2011, la réponse est pourtant d'une évidence qui saute aux yeux : pas du tout, puisqu'au contraire, cette dernière a pris du galon depuis 2011. Conséquemment, la stratégie du retrait tactique est à exclure.

Dans ce contexte, le retour en force du Bloc québécois à Ottawa est l'option à privilégier si l'on veut relancer le mouvement indépendantiste au Québec. L'équation est après tout fort simple. C'est mathématique. Dans l'absolu, les indépendantistes ont la possibilité de faire élire 203 députés : 125 à l'Assemblée nationale et 78 à la Chambre des communes, avec le nouveau redécoupage de la carte électorale.

Actuellement, avec 32 députés indépendantistes à Québec (29 du Parti québécois et 3 de Québec solidaire) et seulement 2 à Ottawa (Louis Plamondon et Claude Patry, uniques piliers bloquistes), nous sommes à une maigre proportion de 34/203. Cela veut dire que nous exploitons à peine plus de 15% de la capacité que nous offre la voie parlementaire pour l'avancement et la réalisation de notre projet de faire du Québec un pays. C'est fort peu, beaucoup trop peu. Il faut sortir de ce creux de vague, qui s'apparente d'ailleurs de plus en plus à un creux structurel que conjoncturel. Réapprenons à travailler ensemble et, plus important encore, à s'unir. L'élection fédérale du 19 octobre prochain revêt dans ce contexte un sens encore plus particulier.

En somme, avant d'établir ce que vous ferez aux prochaines élections fédérales, posez-vous les trois questions suivantes:

  1. Est-ce que m'abstenir de voter fera avancer la cause indépendantiste? Non.
  2. Est-ce qu'annuler mon vote fera avancer la cause indépendantiste? Non plus.
  3. Est-ce que voter pour un parti fédéraliste fera avancer la cause indépendantiste? Certainement pas. Poser la question, c'est en fait y répondre. Au contraire, vous donnerez par le fait même des munitions au camp adverse.

Le Bloc québécois est un choix logique et, plus important encore, stratégique. Ne laissons pas une telle opportunité nous filer entre les doigts. Avec des députés du Bloc québécois à Ottawa, ce sont des ressources humaines et financières qui seront allouées à notre projet de pays, une façon de récupérer une partie de nos impôts canadiens avant d'en obtenir le plein contrôle. Ce n'est certainement pas ce dont le mouvement indépendantiste peut se priver en ces temps difficiles.

En ce début d'année 2015, nous avons maintenant 8 mois pour nous assurer du retour en force du Bloc québécois à la Chambre des communes. Faisons mentir les oiseaux de malheur. Travaillons fort, sans relâche, et ça deviendra possible. Parce que, comme l'écrivait cet été le chef du Bloc québécois Mario Beaulieu, «lorsque l'on se bat pour défendre ce en quoi l'on croit, la flamme n'est qu'à une étincelle et le mouvement n'est qu'à un élan.»

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