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Pourquoi sommes-nous trop paresseux pour être gentils

En vérité, nous sommes tous beaucoup trop préoccupés par notre propre bien-être et, osons le dire, trop paresseux pour agir pour les autres. Nous sommes même parfois carrément mesquins. Mais pourquoi sommes-nous ainsi?
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C'est chaque fois étonnant de constater à quel point les gens sont agréablement surpris quand on esquisse un geste gentil envers eux. Que ce soit ouvrir une porte, sourire, donner notre monnaie à une personne dans le besoin, ramasser un objet échappé par inadvertance, reconduire une fois de plus notre adolescente quelque part, offrir son siège à une personne âgée, etc. Sauf de rares exceptions, les gens sont chaque fois reconnaissants et ils nous le montrent, que ce soit par une parole ou par un sourire. Un simple geste posé avec gentillesse peut transformer une journée difficile en bonne journée. Et là aussi, la loi de cause à effet jouera.

Le dictionnaire Larousse définit la gentillesse comme étant une « qualité de quelqu'un qui est d'une complaisance attentive et aimable; bon ». Une autre définition trouvée sur le web dit ceci : « ce qui caractérise une personne aimable, douce, prévenante »; et aussi : « acte ou parole attentionnée, délicate, généreuse ».

Ce qui est intéressant, c'est que ces trois définitions suggèrent une attitude prévenante et attentionnée. Quand on y regarde de près, on peut voir à quel point nous manquons tous de gentillesse envers nous-mêmes et envers les autres.

Observons un instant, avec bienveillance et honnêteté, la nature de nos raisonnements quand, en une fraction de seconde, on fait le choix de s'abstenir d'être gentil. Ce qu'on découvre n'est pas très joli. C'est d'ailleurs pourquoi on préfère généralement ne pas s'y pencher; mais si on fait l'exercice, juste pour y voir clair, on trouve toutes sortes de justifications :

« Je n'ai pas le temps; je suis trop occupé! »

« Il/elle n'a qu'à faire attention, comme tout le monde! »

« Je suis trop en retard! »

« Pourquoi serais-je gentil? Personne ne l'est envers moi! »

« Il/elle est capable comme les autres! »

« Il n'y en aura pas de facile pour personne! Pourquoi je m'en mêlerais?»

« On a tous nos problèmes. J'en ai rien à foutre.»

... Etc.

En vérité, nous sommes tous beaucoup trop préoccupés par notre propre bien-être (qui souvent n'en est pas) et, osons le dire, trop paresseux pour agir pour les autres. Nous sommes même parfois carrément mesquins.

Mais pourquoi sommes-nous ainsi?

Pourquoi ne tenons-nous pas plus souvent la porte pour la personne qui nous suit ou pour celle qui nous précède? Pourquoi ne laissons-nous pas plus souvent passer la voiture qui tente de changer de voie, comme ça, juste par gentillesse?

On ne le fait pas parce qu'on est coincés dans notre monde, dans nos préoccupations au lieu d'être présent dans l'ici-maintenant, dans le monde qui nous entoure. Au lieu de voir le besoin immédiat et la nécessité du moment, on pense. Et dans nos pensées, on juge et on remet en question le réel, le fait que la situation nous demande un geste ou un parole. On se déresponsabilise en se disant que quelqu'un d'autre posera le geste à notre place. Ou pire, on fait mine de n'avoir rien vu.

Il suffit de prendre conscience des contraires de la gentillesse pour décider qu'on ne veut pas y être associé. Ses antonymes sont la brutalité, la désobligeance, la dureté, la grossièreté, la méchanceté, la rudesse. Aucun de ces mots ne fait envie!

Les échantillons et occasions manqués sont innombrables! Prenons l'exemple de l'automobiliste qui veut changer de voie et qui ne met pas son clignotant. On sait très bien qu'il veut nous couper, mais on résiste à le laisser passer. Seul dans notre voiture, on s'adresse à lui en disant : « Tu n'avais qu'à mettre ton clignotant! »

En vérité, nous n'avons aucune idée de ce que vit cette personne, de ce qu'a été sa journée, de son histoire, mais nous nous positionnons en juges et refusons de le laisser passer.

Imaginons un instant que nous soyons tous « consciemment gentils » au moins une fois par jour avec nos proches ou avec un inconnu. Comme ça, juste parce que c'est gratuit et que la situation le demande. L'impact serait impressionnant. La loi de cause à effet joue toujours, qu'on soit gentil ou non, alors aussi bien l'être! Notre gentillesse nous reviendra sous des formes imprévisibles. Il est fréquent que le fait de recevoir une gentillesse nous rappelle ses bienfaits et nous inspire à en générer autant. Il y a de fortes chances que la personne qui aura reçu l'expression de notre gentillesse soit gentille à son tour pour quelqu'un d'autre.

La bonne nouvelle c'est qu'il n'est jamais trop tard pour s'y mettre! Sans nous en demander trop, sans nous écœurer, on peut commencer par faire une action gentille par jour. Le défi n'est pas dans le geste, mais dans le fait d'y penser.

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