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Trois types d'attitudes quand vient le temps de s'excuser

Très jeunes, on nous a appris à demander pardon. Cet enseignement élémentaire est essentiel à une vie harmonieuse en société.
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Très jeunes, on nous a appris à demander pardon. Cet enseignement élémentaire est essentiel à une vie harmonieuse en société.

On compte en général trois grands types d'attitudes quand il est question de s'excuser, de demander pardon:

  • Il y a ceux qui le font à outrance;
  • Ceux pour qui c'est extrêmement difficile - voir impossible;
  • Ceux qui le font réellement, en cessant de se défendre et avec compassion.

Quand on s'excuse beaucoup, on le fait souvent machinalement, par habitude. On a compris qu'il était facile et aisé de s'absoudre de notre culpabilité de cette façon. Dès qu'on perçoit qu'on a pu nuire à quelqu'un ou le blesser, on n'hésite pas à s'excuser.

On peut aussi le faire parce qu'on se sent indigne d'être ce qu'on est, parce que notre estime de nous-mêmes est profondément blessée. On sent qu'on dérange et qu'on n'a pas droit à notre place, qu'il nous faut la payer. Si pour une raison valable ou non, on se sent coupable de quelque chose, on a alors vite fait de s'excuser pour s'assurer de ne pas perdre la relation qui nous est chère et dont, souvent, on dépend. Notre profonde culpabilité nous oblige à constamment réagir par l'excuse.

Ce n'est qu'en prenant conscience de ce mécanisme et en se prenant soi-même sur le fait (de s'excuser machinalement), qu'on peut, graduellement s'en libérer et enfin devenir pleinement responsable de nos actions et, au besoin, de nos excuses.

D'autres personnes s'excusent difficilement, à contrecœur ou encore avec une attitude culpabilisante : «Je t'ai dit que je m'excusais ! Qu'est-ce qu'il te faut de plus?»

Dans ces cas-là, c'est laborieux. On est simplement incapable de demander pardon. Comme si c'était sous notre dignité de présenter nos excuses. Il est vrai que demander pardon demande une capacité d'humilité bien réelle. Dans ces cas, la culpabilité règne aussi en maître mais on n'en est pas encore conscients et on est incapable de se responsabiliser de nos actions. On se sent pris en défaut et le fait de l'avouer nous est intolérable. On se juge et on se condamne à un point tel que notre seule échappatoire est de projeter nos jugements à l'extérieur. On passe alors de coupable à victime. C'est le mécanisme de défense qu'on a adopté pour ne pas avoir à ressentir la souffrance qui vient avec notre propre culpabilité.

«Ce qui s'est passé ne peut être que de la faute de l'autre ; certainement pas de la mienne !» On tente par des contorsions de raisonnements de changer la réalité pour inverser les rôles. Avec ces contorsions, on s'abstient de toute responsabilité, quitte à mentir ou même, à payer ce qu'il faudra pour ne pas avoir à endosser notre responsabilité. C'est la façon qu'on a trouvée pour se convaincre soi-même qu'on a raison. On croit que de cette façon, l'autre qui a été blessé n'aura plus à dire quoi que ce soit. Sauf que si l'argent peut acheter le silence, il n'efface pas les blessures relationnelles.

Inutile de dire à quel point ce manque de responsabilité embrouille la relation quand il n'y met pas carrément fin !

On ne peut pas avoir d'empathie pour les autres sans être sensible et accepter d'être touché par leur souffrance. Si par contre, on a suffisamment d'imagination pour vraiment se mettre à la place de l'autre, on peut alors ressentir la souffrance qu'on lui a infligée et lui demander pardon en partant de notre compassion pour lui. Ce n'est pas du tout la même chose et l'impact est bien différent. Pour cela, il faut avoir le cœur ouvert et être prêt à se laisser toucher.

Voici la définition que Matthieu Ricard donne de la compassion : « ... la compassion est le désir de mettre fin aux souffrances d'autrui et à leurs causes. Un tel amour altruiste peut imprégner l'esprit au point qu'on peut en venir à ne rien souhaiter de plus que le bien-être de ceux qui souffrent. »

À plus forte raison quand on a participé à leur souffrance ! La compassion peut alors désamorcer la rancune de la personne blessée et générer en elle un effet réellement libérateur.

À nous d'oser être responsables de ce que nos actions engendrent. Même si on ne l'a pas fait exprès !

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