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Quand la peur nous prend

On a tous l'impression de connaître nos peurs, mais pour vraiment les connaître, il ne s'agit pas seulement de les nommer. Il nous faut les ressentir, s'autoriser à y entrer, à humer les parfums humides et ténébreux qui s'en dégagent.
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Il est facile de dire, sans faire la liste exhaustive de l'actualité mondiale et environnementale des derniers mois et des dernières années, que celle-ci suffit à glacer le sang, à faire peur. Avec la quantité d'informations à propension anxiogène que nous recevons, nos vies sont loin d'être plus aisées que celles de nos ancêtres !

Les problèmes commencent - ou se poursuivent, quand nos peurs prennent le contrôle des opérations; quand on les entretient et qu'on y réagit comme si elles étaient la réalité. Le mécanisme est très pervers et difficile à distinguer par soi-même. Comment être certain que ce n'est pas la peur qui me mène vers un choix ou un autre ?

La réponse peut sembler simpliste: "En la connaissant".

On a tous l'impression de connaître nos peurs, mais pour vraiment les connaître, il ne s'agit pas seulement de les nommer. Il nous faut les ressentir, s'autoriser à y entrer, à humer les parfums humides et ténébreux qui s'en dégagent.

Sauf que quand la peur nous prend au ventre, elle est parfois si forte et convaincante qu'on en perd le contact intime avec nos besoins et avec le fait même qu'on ressent, justement, de la peur. Ce mécanisme mental est si insidieux qu'il se fait à notre insu, habitués que nous sommes d'avoir peur.

Comment doit-on alors s'y prendre avec nos peurs ?

Il faut d'abord les distinguer entre elles. La peur que je ressens quand je réalise, en traversant la rue distraitement, qu'une voiture arrive sur moi à toute vitesse, est une peur "saine", aidante. Elle me dit:"Danger ! Tire-toi de là !"

Mais la peur qui me dit que quelque chose de non souhaitable pourrait arriver, elle, est dans la majorité des cas, complètement imaginaire. J'imagine le pire et je me crois ! Peut-être que ce scénario est plausible, mais il n'en reste pas moins qu'il n'est pas, pour l'instant, la réalité.

Le scénario génère en moi la peur. Cette peur à son tour engendre des pensées qui la justifient et l'alimentent... Et ça y est ! On est pris dans l'enfer de l'imaginaire négatif.

Les impacts peuvent être multiples et variés: trouble du sommeil, de l'appétit, anxiété, etc. Rien d'original me direz-vous, nous y sommes tellement habitués ! Le problème, c'est qu'avec l'habitude on a tendance à banaliser. On banalise tellement qu'on se coupe complètement de notre ressenti. On s'anesthésie soi-même et ce faisant, on perd notre sensibilité. On devient gelé, insensible à soi et aux autres.

Il est donc impératif de regarder nos peurs pour ce qu'elles sont. Le fait de le faire en relation avec un thérapeute permet de les démystifier et surtout, de les remettre à leur place. Elles ne sont rien de plus que des pensées; elles n'ont pas de substance; sauf bien sûr, si on préfère leur en donner ! Dans certaines circonstances de vie, comme la maladie, un accident, la perte d'un emploi, les peurs sont si puissantes qu'elles génèrent un flot incessant de pensées incontrôlables, mais qui ne sont pas pour autant véridiques.

Nos émotions brouillent nos perceptions de la réalité et c'est en relation avec le thérapeute qu'on peut introduire l'objectivité nécessaire à les vivre consciemment, pour éventuellement cesser de les alimenter et s'en libérer.

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