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De la pollution plein la tête

La plupart d'entre nous ne se questionnent pas sérieusement sur les causes de cette anxiété de plus en plus généralisée.
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De plus en plus de personnes - et particulièrement les jeunes (y compris les enfants) - vivent avec des niveaux d'anxiété élevés qui les rendent malades.
Kerkez via Getty Images
De plus en plus de personnes - et particulièrement les jeunes (y compris les enfants) - vivent avec des niveaux d'anxiété élevés qui les rendent malades.

C'est un fait: nos vies sont remplies de «pollution» et nous sommes de plus en plus conscients de l'importance de préserver l'environnement. Notre santé et l'avenir de nos enfants en dépendent. Du coup, nous avons commencé il y a déjà plusieurs années à recycler et à composter. Nous devenons aussi de plus en plus lucides quant aux impacts mondiaux qu'a notre façon de consommer.

C'est un bon début, mais ces prises de conscience ne concernent pour l'instant que nos environnements physiques. Il reste encore tant à faire pour le préserver.

Parallèlement, très peu de gens se soucient de leur environnement psychique. D'ailleurs, de plus en plus de personnes - et particulièrement les jeunes (y compris les enfants) - vivent avec des niveaux d'anxiété élevés qui les rendent malades. Et la plupart d'entre nous ne se questionnent pas sérieusement sur les causes de cette anxiété de plus en plus généralisée.

La plupart d'entre nous ne se questionnent pas sur les causes de cette anxiété de plus en plus généralisée.

Il suffit de regarder nos vies d'un peu plus près pour constater qu'elles se consument à des rythmes effrénés et qu'elles sont bombardées d'influences grossières dont on ne tient, généralement pas compte.

Je parle ici de la panoplie d'informations, de publicités, de sons, de potins, de bandes-annonces, d'articles, d'idées préconçues et d'émotions qui peuplent nos journées mais, surtout, nos esprits. Il suffit de s'asseoir cinq minutes en silence pour constater ce qui se passe dans nos têtes. Des images, des citations, des projections et les fruits - pas toujours comestibles - de notre imagination, s'y bousculent.

Ce qui peuple nos esprits s'éloigne souvent de ce qui est consommable sainement. Des images violentes, des projections de peurs, des désaccords avec nos proches ou nos collègues se rejouent inlassablement dans nos têtes et consomment énormément d'énergie. On dort mal, on est stressé, on somatise.

Rarement s'arrête-t-on pour constater l'état des lieux. Si on le fait, ne serait-ce qu'un instant, on réalise qu'il règne un fouillis particulièrement anxiogène dans nos esprits. Comme personne n'aime voir son intérieur en désordre et que ce désordre-là n'est visible qu'à très peu de gens, on ferme soi-même les yeux.

Beaucoup d'entre nous ont d'ailleurs fermé les yeux il y a longtemps, sans même s'en rendre compte. Certes, plusieurs diront qu'il est normal que les choses soient ainsi. Par contre, est-ce une bonne idée qu'elles le restent? Certainement pas. Bien au contraire!

Nous agissons de façon plus lucide face aux impacts de la pollution mondiale. Ne serait-il pas grand temps de questionner les impacts de la pollution psychique que laissent en nous les nombreuses «nourritures d'impressions» dont nous nous alimentons à longueur de journée?

Si on y regarde de près, on ne sera pas surpris de se sentir anxieux et déconnecté de soi-même.

Il suffit d'observer ce qui se passe en nous à la suite du visionnement d'un film. S'il s'agit d'un suspense ou d'un film d'horreur, le stress et les images du film nous habiterons durant plusieurs heures (voir plusieurs jours), monopolisant nos affects et nos pensées. Et c'est d'ailleurs la même chose pour les comédies ou les histoires romantiques. Quel que soit le contenu, celui-ci devient une nourriture qui a des effets sur nos esprits.

On s'entend généralement tous pour reconnaître que le fait de ne manger que de la malbouffe n'est pas souhaitable pour notre santé. Pourtant, la plupart d'entre nous passent des heures à se farcir l'esprit de réseaux sociaux et d'informations souvent inutiles quand elles ne sont pas carrément fausses. Ce n'est pas comparable à passer du temps dans la nature, face à un beau paysage, ou encore se mettre les mains dans la terre en jardinant.

Avoir l'image reflétant notre état mental

Afin d'avoir une image réelle de notre état mental, un exercice très simple à faire et à répéter quotidiennement, est de s'asseoir le dos bien droit, dans une immobilité parfaite et en silence pendant quelques instants (commencer par trois à cinq minutes) pour observer attentivement ce qui se passe en nous.

Quand nos tensions se libèrent et qu'on se dépose, on peut alors constater le discours débridé des pensées. Ce constat, est en lui-même libérateur du stress et de l'anxiété que nous portons. Il est certain que cinq minutes ne suffisent pas, mais c'est un début! L'auteur Arnaud Desjardins a écrit: «Il faut se voir penser, il faut objectiver les pensées, c'est-à-dire en faire des objets dont le sujet prend conscience».

Une fois habitué à cette pratique de cinq minutes au quotidien, on peut graduellement ajouter du temps à l'exercice.

Une fois habitué à cette pratique de cinq minutes au quotidien, on peut graduellement ajouter du temps à l'exercice. Ces pauses, ces prises de contact avec nous-mêmes sont un début de conscientisation qui interrompt la mécanique de notre mental.

Si en plus, on commence à trier les nourritures d'impressions dont nous nous alimentons pour ne retenir que celles qui nous élèvent et participent à la guérison du monde, on éliminera quelques sources d'anxiété et on sera en route vers le mieux-être, vers une vie vécue délibérément et non plus à la merci de nos circonstances.

Reprendre contact avec soi est un secret si accessible qu'on néglige de s'y intéresser. C'est à nous d'en faire le choix, de réaliser ce à quoi on porte attention, ce qui nous nourrit et alimente nos bons ou nos mauvais circuits.

Pour approfondir ce thème des nourritures d'impression, voir les ouvrages d'Arnaud Desjardins dont: À la recherche du Soi et Le Vedanta et l'inconscient.

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