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Passer du jugement à la compassion

Le fait de se souvenir des luttes que nous vivons peut nous permettre de comprendre, sans pour autant les excuser, les sautes d'humeurs, les impatiences et autres comportements désagréables de nos congénères humains et nous ouvrir le cœur.
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Un vieux dicton amérindien dit : « Ne juge pas un homme à moins d'avoir marché un mille dans ses mocassins. »

Si on connaissait les situations intimes de chacun, on ne se permettrait pas de juger qui que ce soit. Il est difficile de se rappeler que nous livrons chaque jour, dans notre for intérieur, une bataille dont personne n'est au courant. Elle peut correspondre à notre façon d'être en relation aux autres, à notre situation financière, à notre état de santé, à celui de nos parents, à des échéances stressantes au bureau, à notre enfant qui se drogue, à notre estime personnelle, à nos idéaux confrontés à la réalité... la liste est sans fin.

Pourtant, le fait de se souvenir des luttes que nous vivons peut nous permettre de comprendre, sans pour autant les excuser, les sautes d'humeurs, les impatiences et autres comportements désagréables de nos congénères humains et nous ouvrir le cœur.

Déjà, le fait de s'en rappeler pour soi-même nous aide à être plus indulgents et nous autorise à cesser de nous pousser dans le dos pour correspondre aux injonctions sociales, familiales et culturelles qui ont formé notre personnalité.

Oser s'arrêter et prendre un recul intérieur pour voir le paysage intime dans lequel nous évoluons peut être très aidant, quelle que soit notre situation.

Une des façons de prendre ce recul peut être de se visualiser dans sa propre vie, comme si on était au cinéma. On se voit dans notre situation et le fait de se voir de l'extérieur nous aide à nous dissocier de celle-ci et à développer de la compassion pour soi, comme si on voyait un personnage de cinéma vivre notre situation.

Si notre travail de semaine est exigeant, que nous avons passé une journée du week-end auprès de notre vieux père atteint de la maladie d'Alzheimer et le lendemain à faire des courses en prévision de la semaine et que nous nous sentons épuisés, nous pouvons prendre conscience de ce que ça nous fait vivre. Le fait de se voir « de l'extérieur », facilite la désidentification. On peut alors ressentir ce qu'on vit (les émotions dont on a tendance à se couper) et ce qu'on porte sans se juger ou s'en demander encore plus.

Malheureusement, la douceur et la bonté envers soi-même n'ont pas la cote ces temps-ci ! Tels des Supermen et des Superwomen, on croit ne s'en demander jamais assez.

Quand, épuisés, on s'active sans même s'en rendre compte et que les choses ne fonctionnent pas comme on le souhaiterait, on ne parvient pas à voir que nos réactions emportées ne sont pas ce dont on a besoin et ne contribuent pas non plus à nous en rapprocher.

Pour changer cette mécanique aliénante du « toujours plus » et prendre le temps de ressentir, il faut oser entrer en soi avec courage et voir ce qui se cache sous tout cet emportement et ses jugements de surface. De toute façon, si on ne le fait pas, la vie fera en sorte de nous obliger à le faire de façon inattendue (maladie, insomnie, anxiété, accident, etc.).

Notre éloignement intérieur est tel que le retour au bercail se fait rarement facilement. Il est pourtant nécessaire si on veut être heureux et capable de compassion pour soi et pour les autres.

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