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Et si on refuse la chimio...

Plusieurs oncologues ont (encore) une attitude paternaliste envers leurs patients, ne répondant que très partiellement à leurs questions.
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Selon la Société canadienne du cancer, en 2016 seulement, 26 300 Québécois ont reçu un diagnostic de cancer. De ce nombre, 11 210 personnes mourront des cancers de la prostate, du poumon, du côlon et du sein. Ayant moi-même récemment subi une mastectomie, il va sans dire que je suis sensible à l'importance du nombre de personnes atteintes par ces maladies et par ce que notre système de santé actuel met au service des malades.

Ce que je constate, depuis les derniers mois, c'est que notre système de santé ne nous propose qu'une fourchette d'aide bien précise et pour plusieurs, limitée. À ce sujet, je veux être bien claire: cette aide -la médecine allopathique sauve des vies et je ne conteste pas son importance ni la dimension précieuse que recèle le travail des oncologues et autres spécialistes du système hospitalier. Par contre, ce que je remarque à regret, c'est que, pour les patients qui font le choix de se soigner autrement, qui refusent les chimios, radio et hormonothérapies, bien peu de ressources sont disponibles sur place, à Montréal. On peut heureusement en trouver plusieurs «en ligne». En effet, il y existe une communauté vaste, vivante et bien documentée, proposant des approches et protocoles alternatifs. À ce sujet, vous trouverez plus bas une liste de liens web précieux.

Du coup, les malades qui souhaitent prendre en main leur guérison ou du moins participer à sa prise en charge, sont laissés à eux-mêmes et doivent se débrouiller pour trouver des réponses à leurs questions. Car, pour la majorité des médecins, le fait que leurs patients souhaitent participer aux décisions concernant leur propre traitement est surprenant. Plusieurs oncologues québécois n'ont pas encore ajouté la médecine intégrative à leur pratique et il est difficile, pour certains patients, d'obtenir de leur médecin des réponses précises quand ils arrivent préparés et armés de leur liste de questions.

Plusieurs oncologues ont (encore) une attitude paternaliste envers leurs patients, ne répondant que très partiellement à leurs questions. Leur projet semble être d'en dire le moins possible pour que la personne malade accepte, sans trop de crainte, de recevoir les traitements qu'ils préconisent. Disons-le: il faut être très perspicace en tant que patient pour parvenir à recevoir des réponses et, on ne les obtient que rarement de la bouche de nos médecins. Pour trouver des réponses précises, il faut fouiller une multitude de sites, lire, et parfois même se renseigner auprès de médecins états-uniens.

Je me suis fait dire par deux spécialistes oncologues: «ça, vous le demanderez à l'hémato-oncologue»; cet hémato-oncologue m'a alors donné des réponses plus ou moins précises, sans répondre précisément à certaines de mes questions. Je sentais que mon insistance dérangeait. Mon argument principal était que je ne comprenais pas comment -chimio thérapie aidant, le fait de mettre mon système immunitaire à plat allait prévenir les risques de récidives et c'est ce que je souhaitais qu'on m'explique. Je suis quand même parvenue à savoir que la première chimio qu'on comptait m'administrer «risquait d'abîmer les cellules du cœur et parfois aussi celles de la moelle épinière». À long terme, «dans des cas rares et exceptionnels, ce médicament pouvait causer une leucémie»!

De retour chez moi, en faisant des recherches, j'ai compris à quel point les effets secondaires pouvaient être redoutables à court, moyen et long terme; et ce, de façon «préventive»! D'ailleurs, un ami qui reçut il y a vingt ans, une chimio dont les effets secondaires incluaient un risque d'un cancer de la vessie, vient de traverser cette nouvelle et «prévisible» épreuve.

Lors d'un rendez-vous subséquent, une jeune interne m'a orienté vers un site me permettant d'entrer les spécificités de ma tumeur (stade, grade, taille, mon âge, etc.) afin d'obtenir un pronostic de survie (voir : http://www.predict.nhs.uk/predict_v2.0.html). Armée des résultats de ce questionnaire, j'ai revu mon médecin pour en discuter et tenter d'obtenir des réponses plus rigoureuses.

Après tout, c'est de notre vie qu'il s'agit et chacun prend ses décisions à partir d'une position unique qui lui est propre et que personne ne peut juger.

Je comprends que beaucoup de malades ne veulent carrément pas savoir de quoi il retourne. Ils tentent simplement de traverser l'épreuve. Ils ont peur et se sentent rassurés entre les mains du corps médical. Je respecte chacun dans ses décisions qui sont particulièrement intimes. Après tout, c'est de notre vie qu'il s'agit et chacun prend ses décisions à partir d'une position unique qui lui est propre et que personne ne peut juger.

Mais pour ceux qui se posent des questions, je vous encourage à chercher vos réponses, quitte à sortir des sentiers battus.

La raison pour laquelle j'écris cet article est simple, mais pas évidente quand on se retrouve face au cancer: c'est de nous souvenir de l'importance de s'écouter quand vient le temps de recevoir ou non un traitement. Il y a tellement de choses que nous ignorons et qui peuvent avoir un impact majeur sur notre guérison ou sur une récidive.

Quand les pensées de peur hurlent dans notre tête, il devient difficile de s'écouter. C'est pourtant essentiel et j'encourage chacun à se retirer en lui-même pour entendre la fameuse petite voix qui nous guide. Parfois, nos rêves se chargent de nous informer, parfois la vague d'anxiété est trop puissante pour nous permettre de rêver. Il est alors important de s'assoir tranquillement, en silence et sans distraction pour, autant que possible, se détendre et écouter. Écouter la vie qui s'exprime en nous. Écouter au-delà de la peur. Alors nos véritables réponses peuvent monter. Des réponses issues de notre for intérieur et non d'un enchaînement de pensées et de conclusions imaginaires générées par la peur. Il nous faut parvenir à discriminer entre ce que nous dit notre intuition et ce que nous présentent les médecins.

Pour en savoir plus sur les différents protocoles anti-cancer (ces sites ne sont pas tous réservés au cancer du sein), vous pouvez consulter les liens suivants:

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