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S'intéresser à soi au-delà des selfies

Pendant longtemps, il m'a été difficile de descendre en moi et de me mettre à l'écoute d'autre chose que de mes pensées. Il faut dire que dans certaines situations, ce geste intérieur relève de l'exploit. Néanmoins, cette démarche d'intériorisation est indispensable si on veut trouver en nous l'action juste et la paix qui vient avec.
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Pendant longtemps, il m'a été difficile de descendre en moi et de me mettre à l'écoute d'autre chose que de mes pensées. Il faut dire que dans certaines situations éprouvantes, ce geste intérieur relève de l'exploit, le mental étant activé par les situations stressantes. Néanmoins, cette démarche d'intériorisation est indispensable si on veut trouver en nous l'action juste et la paix qui vient avec.

Je prends un exemple de situation importante pour illustrer mon propos : si je suis malade et qu'on me propose un protocole de traitements préventifs qui implique une panoplie d'effets secondaires sévères à court, moyen et long terme, je suis face à un choix exigeant, surtout que des professionnels de la santé - des autorités dans leur domaine - me le suggèrent. Je peux soit prendre la décision de suivre ce traitement en acceptant les risques que j'encoure, soit faire des recherches sur des protocoles moins invasifs ou toute autre option qui s'impose. Mais ce choix ne peut pas se faire qu'avec notre logique. Certaines décisions éprouvantes, si elles ne sont prises qu'avec la tête, ne nous laissent jamais en paix et l'ombre de la peur plane alors sur nous sans répit, générant une dose de stress qui, dans un contexte semblable, n'aide pas la personne.

Ces décisions difficiles nous demandent de descendre en nous-mêmes et d'entamer une communication authentique avec la part sensible dont on a généralement le réflexe de se couper. Cette descente dans notre caverne intime est une intériorisation, une écoute attentive de notre ressenti, une sorte de dégustation de soi, tel qu'on est situé dans l'instant. Il est clair qu'on peut s'exercer à cet éprouvement avec notre thérapeute, mais il est aussi bon de s'y exercer seul. Ça demande de s'arrêter, de se poser dans un lieu calme sans possibilités d'être dérangé; et là, on se laisse respirer et ressentir.

L'exercice demande parfois du temps et de la pratique, mais il peut être profondément libérateur. Je me mets à l'écoute de mon corps, de ses zones de tension, je me connecte au souffle, au va-et-vient de la respiration et je tente, au maximum, de ne pas écouter les pensées discursives qui me tirent à l'extérieur de moi-même. Arnaud Desjardins disait : «Pour penser moins, ressentez plus.»

Si je leur accorde suffisamment d'espace, des émotions enfouies en moi pourront alors émerger. Je les accueille, leur fais de la place, j'autorise enfin leur expression. Cet accueil permet une réunification intime avec la part blessée, tapie en nous et qui agit à notre insu, participant à des malaises parfois très ardus à identifier. Le fait de faire de la place à cette part souffrante est libérateur et nous permet de voir avec clarté ce que la situation exige de nous. On peut alors enfin prendre notre décision en étant unifié, de manière à ce que notre tête et notre cœur tiennent un discours cohérent.

Idéalement, cette pratique de connexion avec soi-même devrait devenir automatique, quelle que soit la situation qui nous divise. On sait qu'on peut descendre en nous-mêmes, quitter la tête et son flux incessant de pensées pour contacter la part sensible de nous-mêmes. Il va sans dire que ce contacte avec soi facilite le contacte avec les autres et permet de vivre des relations et des situations plus harmonieuses. Alors, osons quitter la surface de nous-mêmes pour découvrir une forme de bien-être plus profonde et sans cesse renouvelée.

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Mai 2017

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