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Recevoir et donner: des plaisirs égaux?

La Saint-Valentin approche et pour plusieurs, cette fête représente une des rares occasions où on se permet de recevoir pleinement ce qui nous est donné.
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La Saint-Valentin approche et pour plusieurs, cette fête représente une des rares occasions où on se permet de recevoir pleinement ce qui nous est donné. C'est que nous sommes rarement disposés à recevoir.

Quand quelqu'un nous offre un cadeau pour lequel il/elle a mis du temps, de l'énergie et de l'argent, qu'il l'a déniché «spécialement» pour nous; il est possible qu'en le recevant, nous soyons à la fois touchés et mal à l'aise. Des effluves de culpabilité peuvent se faire sentir, entraînant dans leur sillage des réactions parfois disproportionnées: on a chaud, on se sent mal, une part de nous ne comprend tout simplement pas que cette personne que nous connaissons pourtant bien en fasse autant pour nous. On trouve que le cadeau qu'on lui a offert est moche, pas à la hauteur du sien, qu'on aurait pu se forcer un peu plus, etc. Des litanies de jugements et de critiques mentales s'ensuivent, participant à fixer en nous le malaise. En fait, on se sent coupable et en profondeur parfois même «indigne» de l'attention qui nous est offerte.

Mais pourquoi sommes-nous ainsi?

C'est que dans le fait de recevoir - ce qui n'est pas aussi souvent le cas lorsqu'on donne, un calcul «inconscient», mais pas du tout innocent, s'active. Nous tentons, à notre insu, d'équilibrer ce qui pourrait ne pas l'être. Mais la voix qui nous susurre à l'oreille que nous ne méritons pas ce présent (ou d'être traité ainsi) est-elle celle qu'on devrait écouter? Est-elle collée au réel, comprend-elle que la personne qui nous offre ce cadeau a vraiment envie de nous gâter? Ou est-ce la voix du critique intérieur qui ne cesse de nous taper sur la tête, de nous comparer, nous jugeant de n'être jamais assez bons, assez généreux, serviables; finalement jamais assez digne du présent qui nous est fait.

En recevant consciemment et en expérimentant véritablement les émotions présentes dans le fait de recevoir, notre coeur s'ouvre et nous pouvons accueillir ce qui nous est offert sans culpabilité ou arrière-pensée. Nous le faisons à titre d'expérience lucide, sans fuir notre malaise. Il nous est alors possible d'éprouver un sentiment fort éloigné de nos introjections d'indignité: la gratitude.

Mais généralement, notre mental parasite ce geste subtil et des relents ancestraux de culpabilité se révèlent dans toute leur splendeur, charriant avec eux ces occasions manquées d'accueillir avec bonheur ce que quelqu'un a fait pour nous.

Pour certains, ce sont des souvenirs d'enfance qui règnent, comme lorsque cette une mère exténuée, a donné à son enfant le jouet qu'il avait longtemps convoité en lui faisant sentir clairement «qu'il est aussi bien de l'aimer étant donné son prix élevé!» Des souvenirs semblables, apparemment anodins, nous prédisposent pendant longtemps à souffrir d'un inconfort bien connu, chaque fois qu'il est question de «recevoir» et ce, malgré notre ardent désir d'être gâté et de nous sentir dignes des marques d'affection que nous témoignent ceux qu'on aime.

Recevoir est un art que peu d'entre nous maîtrisent. Il nous faut accepter de brûler intérieurement sans réagir. On constate alors que ce qui nous semblait être une brûlure n'en est pas une et que avons droit au plaisir et même, au bonheur! Que l'abondance est aussi pour nous.

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