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Le mouvement «incel» n'est pas nouveau au Canada, je le combat depuis des années

Mon expérience au sein de groupes de défense des droits de la femme m'a permis de familiariser avec des groupes comme les incels et la misogynie agressive.
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Dans la foulée de l'attentat de Toronto, un terme inquiétant a commencé à être relayé dans les médias et les médias sociaux. Le mouvement «incel», dont l'appellation provient de l'expression anglaise «involuntary celibacy» («célibat involontaire») a été révélé aux yeux du grand public suite à cette tragédie.

La mentalité des incels est issue d'une communauté en ligne profondément misogyne qui considère que les hommes hétérosexuels qui ne sont pas attirants ou qui sont maladroits en société sont ostracisés. Les incels appellent au viol et à la violence contre les femmes sur des groupes de clavardage et sur des forums.

Getty Images/Moment Open

Alors que de plus en plus de Canadiens découvrent cette culture, je suis sûre que plusieurs sont choqués et ébahis d'apprendre qu'une idéologie aussi toxique existe au Canada.

Mon expérience au sein de groupes de défense des droits de la femme m'a permis de me familiariser avec des groupes comme les incels et la misogynie agressive. Mes collègues et moi passons nos journées à promouvoir l'égalité des sexes, ce qui implique que nous passons aussi nos journées à combattre ces mentalités.

Lorsque Plan International Canada a lancé l'initiative Because I Am A Girl (BIAAG) («Parce que je suis une fille») il y a 10 ans, des militants affirmant défendre les droits des hommes ont attaqué la campagne alors qu'ils considéraient qu'elle promouvait «l'oppression et la discrimination des hommes et des garçons». Une page Facebook nommée «Parce que je suis un garçon» a été l'une des nombreuses initiatives à voir le jour.

La menace de la violence faite aux femmes est réelle et n'arrive pas qu'ailleurs.

Plusieurs Canadiens pensent encore que la misogynie agressive est un problème des pays en développement, et pas un problème auquel on fait face ici, au Canada. Mais la réalité est toute autre.

Jetons un oeil à la fréquentation des refuges pour femmes ou à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Jetons un oeil à notre histoire et à la tuerie de Polytechnique. La violence faite aux femmes est réelle et n'arrive pas qu'ailleurs.

Des garçons participent à un projet dans lequel ils apprennent à traiter les filles et les femmes avec respect.
Plan International
Des garçons participent à un projet dans lequel ils apprennent à traiter les filles et les femmes avec respect.

Que pouvons-nous faire? Nous devons nous rassembler afin de combattre plus efficacement les vagues de misogynie qui frappent notre société.

Les Canadiens doivent se rendre compte des dommages que causent les normes de genre aux hommes, aux garçons, aux femmes et aux jeunes filles. Il n'y a pas de façon «convenable et établie» d'être une femme ou un homme. Mais il y a de mauvaises façons de l'être et celles-ci peuvent mener à des tragédies, qu'elles soient d'ordre terroriste ou domestique.

Quand le gouvernement canadien a annoncé son budget de 2018, j'ai été extrêmement satisfaite de constater qu'il avait accordé 1,8 millions de dollars sur deux ans au ministère de la Condition féminine afin qu'il développe une stratégie pour promouvoir l'égalité des sexes chez les hommes et les garçons. C'est un bon départ, mais nous avons besoin de plus d'investissements pour ce genre de programme. Nous devons travailler ensemble afin de combattre et éliminer les inégalités et la violence basées sur le genre. Cela inclut les hommes et les jeunes garçons.

Si l'attentat de Toronto, comme toutes les démonstrations de violence de masse, répand la peur et l'angoisse, il nous a aussi rapproché et nous a rendus forts et solidaires. Lorsque nous sommes inspirés et que nous nous impliquons, nous pouvons accomplir des choses incroyables. Profitons de l'indignation qu'a provoquée l'attaque de Toronto et opposons-nous à toutes les formes de misogynie et de violence basée sur le genre. Nous allons tous en profiter.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l'anglais.

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