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La ligue de Roller Derby de Montréal, qui fête cette année son 10e anniversaire, sera l'hôte d'un prestigieux tournoi international en septembre.
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Alors que Montréal attend le retour de la coupe Stanley depuis 1993, la ville est le domicile d'une équipe sportive de niveau international, quinzième au monde et première au Canada, et ce, presque entièrement sous les radars.

La ligue de Roller Derby de Montréal, qui fête cette année son 10e anniversaire et qui sera l'hôte d'un prestigieux tournoi international en septembre, est non seulement la meilleure ligue de roller derby canadienne, mais aussi la cheffe de file d'une révolution sportive qui balaie l'Amérique et le monde entier depuis le début des années 2000.

Alors que le renouveau du roller derby n'a qu'une quinzaine d'années, la Women's Flat Track Derby Association (WFTDA), l'organisme de réglementation qui chapeaute les compétitions de roller derby à travers le monde depuis 2004, compte maintenant 369 ligues membres et 66 ligues à l'étude et continue de grandir. À Montréal, la petite ligue fondée en 2006 par une poignée de passionnées compte maintenant 3 équipes locales, une équipe de recrues et deux équipes de voyage, qui font la fierté des fans montréalais. Pourtant, outre une horde, avouons-le, non négligeable, de partisans fidèles et passionnés, le commun des amateurs de sport boude encore largement le roller derby. Pourquoi?

Un sport barbare?

L'impression que le roller derby est un sport violent peut sans doute rebuter certaines personnes qui ne le connaissent que par sa réputation ou par le souvenir de son prédécesseur, un sport de spectacle scripté, assez proche de la lutte, où les coups de la corde à linge et les altercations entre joueuses étaient encouragées.

Or, dans son incarnation moderne, le roller derby n'est pas, à proprement parlé, un sport violent. S'il est vrai que le roller derby est un sport de contact, les impacts physiques entre joueuses y sont consciencieusement légiférés, dans le but avant tout d'éviter les blessures et, aussi, la gratuité des coups. Ainsi, on ne s'y donne pas de coups de poing, de coups de coude et on ne s'y fait pas trébucher.

D'ailleurs, en 10 ans de roller derby à Montréal, jamais une bagarre, ni une mêlée générale n'ont éclaté lors d'un match, ce qui est un bilan beaucoup plus propre que celui de plusieurs disciplines sportives qu'on s'imagine moins barbares, ce qui en fait un divertissement familial tout à fait approprié.

Un sport simpliste?

Si les non-initiés s'imaginent que le roller derby est un sport gratuitement violent, ils en déduisent du même souffle que c'est une discipline peu organisée, avec pour seul objectif d'engendrer des placages spectaculaires. Ce n'est, bien entendu, pas le cas. Le succès d'une équipe de roller derby repose autant, sinon plus, sur le savoir-faire stratégique de ses joueuses et que sur leur robustesse. Plusieurs éléments du jeu contribuent à en faire un sport de stratégie.

Pour les non-initiés, le roller derby s'apparente un peu à la course, avec la différence que les deux coureuses doivent chacune faire face à quatre bloqueuses adverses qui les empêchent de progresser. Ces deux joueuses, nommées jammeuses, qui s'affrontent dans des joutes d'un maximum de 2 minutes, les jams, se disputent d'abord le titre de première jammeuse, qui est décernée à la première des joueuse à traverser peloton sans être l'objet d'une pénalité. Cette joueuse aura alors la possibilité de mettre fin au jam au moment de son choix. À partir de son deuxième tour de piste, la jammeuse obtient un point pour chaque bloqueuse adverse qu'elle réussit à passer.

L'existence du statut de première jammeuse est un élément qui contribue de façon importante au caractère stratégique du roller derby, puisque le choix de poursuivre ou de stopper le jam peut avoir des conséquences importantes sur le pointage. Les règlements concernant la coupure de la piste sont aussi importants dans la stratégie du jeu. Puisqu'une joueuse sortie de la piste ne peut réintégrer le jeu devant une joueuse en meilleure position qu'elle, les joueuses essayeront de créer la confusion chez une des joueuses de l'équipe adverse sorties du jeu, afin de leur occasionner une pénalité, qui les sortira du jeu pour une période de 30 secondes. Les bloqueuses étant au nombre de 4, plusieurs tactiques peuvent être utilisées, que ce soit de les affecter toutes au blocage de la jammeuse adverse ou de séparer le groupe pour aider la jammeuse à traverser le mur de bloqueuses de l'autre équipe.

Les règles du roller derby font en sorte qu'un nombre important de décisions stratégiques peuvent être prises sur le banc et sur la piste, ce qui en fait un sport non seulement spectaculaire, mais aussi intelligent.

Quand puis-je assister à une partie?

Les 23 et 24 avril prochain, la Ligue de Roller Derby de Montréal sera l'hôte d'un tournoi d'équipes locales, le Beast of the East, à l'aréna St-Louis dans le Mile-End. Le vendredi 22 avril, un match de haut calibre, opposant l'équipe étoile de Montréal, les News Skids on the Block, et l'équipe étoile de Toronto, le Toronto Roller Derby All-Star, donnera le coup d'envoi au tournoi.

Il s'agit d'une occasion parfaite pour se familiariser avec le sport et comprendre pourquoi en 2016, Montréal devrait être roller derby.

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