Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Qui va s'occuper des garçons?

On déplore que les filles ne s'engagent pas davantage dans les disciplines scientifiques, mais que penser du stéréotype selon lequel les garçons réussissent moins bien que les filles, y compris à l'université?
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Les "ABCD de l'égalité" qui seront proposés après la Toussaint ont l'ambition de déconstruire les stéréotypes de genre à l'école. On déplore que les filles ne s'engagent pas davantage dans les disciplines scientifiques, mais que penser du stéréotype selon lequel les garçons réussissent moins bien que les filles, y compris à l'université? De nombreux chercheurs se sont penchés sur cette évolution extrêmement préoccupante.

La neurobiologiste Catherine Vidal a démontré que les capacités biologiques cérébrales sont identiques pour les deux sexes bien que nombre de situations cliniques plaident en faveur d'une plus grande fragilité des garçons. Selon elle, les différences s'expliquent par les stéréotypes socio-culturels véhiculés dès la naissance. Parents et enseignants pensent sincèrement qu'ils traitent garçons et filles de la même façon et sont assez incrédules devant les études qui prouvent le contraire. Pour autant, l'indifférenciation promue dès la crèche dans les pays nordiques me paraît être source de confusion identitaire plus que d'égalité. Ce sont les hiérarchies véhiculées par les stéréotypes qui doivent changer et elles ne sont pas à sens unique.

À l'école justement, les filles font l'expérience d'un lieu où elles peuvent être meilleures que les garçons même si, comme l'a montré la sociologue Marie Duru Bellat, les professeurs consacrent 44% de leur temps aux filles et 56% aux garçons. À partir de la 6ème, les garçons sont notés plus sévèrement que les filles quand l'enseignant est une femme mais sont censés mieux réussir en maths et en physique. Il n'empêche que les garçons redoublent davantage, sont majoritaires dans les classes spécialisées et décrochent bien plus que les filles. Alors qu'une énorme pression, exacerbée par la crise, pèse sur eux, Baudelot et Establet montrent que les garçons se construisent sur des valeurs masculines telles que l'héroïsme, la violence, la démonstration de force qui les dotent d'un arsenal antiscolaire. Pour le pédopsychiatre Stéphane Clerget, la féminisation du corps enseignant dans le primaire et au collège prive les garçons d'identification masculine.

L'impression se dégage que seules les femmes sont détentrices du savoir. Au collège, un garçon bon en classe se fait traiter d'"intello" ou de "fille". Cette analyse est confortée par l'enquête de Newsweek parue dans la revue Books du mois de juin: le meilleur indicateur permettant de prédire si un garçon réussira au secondaire est la présence d'un homme -père ou tuteur- qui puisse lui servir de modèle. Jean-Louis Auduc ancien responsable de l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de Créteil propose, lui, pour pousser les garçons à investir leur scolarité, de les habituer à prendre part à la vie domestique, irremplaçable (qui l'eut cru!) pour acquérir une méthodologie de l'apprentissage, alors qu'ils en sont trop souvent dispensés. L'écart entre garçons et filles variant en relation inverse de la classe sociale, on comprendrait mal qu'une culture de l'égalité ne prenne pas en compte autant les garçons que les filles.

10 trucs pour des enfants plus obéissants

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.