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Cheers, les boys!

Je lève mon verre aujourd'hui à mes amis monteurs de meubles, poseurs de tablettes et de luminaires. Les protecteurs. Les confidents. Les partenaires de soirées folles. Les pères de familles. Les amoureux. Vous êtes des hommes admirables. Évidemment, je lève aussi ce verre à mon Papa. Le meilleur. Le plus fort, c'est le mien.
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C'est moi ou Movember se fait doux, cette année? Le moustachu est subtil autant que le fut l'été indien. Nul part, je l'aperçois. Dans le métro, parfois, mais je reconnais en sa barbe de quatre jours un moustachu permanent. Le moustachu affichant par le poil l'importance de prendre soin de sa prostate ou de ses précieux bijoux fait relâche, cette année. Dommage. J'avais hâte à Movember. J'avais hâte parce que je vous trouvais donc beaux, avec vos moustaches mal assumées. J'aimais que plusieurs fois par jour dans ce foutu mois de grisaille, vous colliez un sourire sur mon visage lisse. Je vous trouvais beaux avec vos moustaches et pas parce qu'elles satisfont mon kick sur les visages pileux. Non. Je vous trouvais beau parce qu'impliqués. Même toi, avec cette moustache que tu ne laisses jamais sortir au grand jour pour cause de mollitude, je te trouvais beau. Je te jure.

Ce genre de mouvement de masse, ça me fait du bien. Aussi superficiels qu'ils puissent paraître. Je vous entends, insurgés, avoir envie de me répondre que c'est con, Movember. Que vous êtes au-dessus de ça, Movember. Que les trois quarts des hommes qui participent ne savent même pas à quoi ça sert, Movember. Depuis toujours, l'homme que tu es, la femme que tu es et celle que je suis ont besoin de faire partie de quelque chose de plus grand qu'eux-mêmes. L'Homme est heureux quand il peut partager ce qu'il vit. En cette ère de trop de médias trop rapides sur trop d'écrans, n'a-t-on pas besoin de voir se créer des mouvements? Des actions positives? N'a-t-on pas besoin de sentir qu'on fait tous partie du même trip? De la même gang? Juste pour un moment. Movember, c'est rassembleur en plus d'être pertinent. C'est un grand mouvement de "bros", pis je trouve ça beau.

Aujourd'hui, j'en ai un peu contre les insurgés. C'est la Journée Internationale Des Hommes (de la toilette aussi, mais je n'ai rien à dire là-dessus), et j'ai pas envie de vous entendre répéter que c'est leur journée 364 jours par année, hormis la journée de la femme. Cette journée ne sert pas à plaindre qui que ce soit. Elle sert à célébrer l'homme dans ce qu'il a de beau. Dans ce qu'il fait de bien. Elle sert à parler de sa santé. À lui rappeler que c'est OK, d'aller consulter un médecin. Que c'est OK, aussi, d'aller consulter un psy. L'inébranlable mâle ne se cachant souvent que très près de la surface, il faut lui rappeler qu'il a le droit, lui aussi, de dénoncer violence et discrimination. Parce que même si moins fréquentes, pas moins importantes. Cette journée existe pour parler de sexualité. Pour remettre sur table le sujet de l'égalité entre les sexes, en dirigeant la lumière sur des modèles masculins positifs. Si vous manquez de prétendants au titre, j'en ai plein à vous présenter.

Quand j'étais petite, je voulais être un garçon pour être plus forte au ballon-chasseur. Aujourd'hui, parfois, j'aimerais passer une journée dans votre corps et surtout votre tête. J'aimerais savoir comment vous voyez les choses. Savoir comment vous voyez les femmes. Savoir aussi comment certains voient les couleurs et trouvent harmonieux d'agencer ensemble le ligné et le carreauté. C'est un autre sujet. Je vous trouve compliqués, parfois. Incompréhensifs, souvent. Insensibles, une fois de temps en temps. J'en ai détesté, des hommes... Mais je suis du sexe opposé, c'est la nature. Aujourd'hui je vous trouve beaux. Je vous trouve drôles. J'envie l'enfant en vous qui, il me semble, est socialement mieux accepté que le nôtre. Je célébrerai aujourd'hui le fait que cette douce vie a mis sur mon chemin nombre d'hommes plus éblouissants les uns que les autres. Les propos faisant surface dans les médias depuis quelques semaines sur les agressions sexuelles et la violence faite aux femmes me font toucher du bois tous les jours. Ces récits de viols et abus me donnent le vertige. Être dans la peau d'une femme, c'est tous les jours porter le masque d'une proie potentielle. Être dans la peau d'un homme, c'est tous les jours porter le masque d'un agresseur certain. C'est d'une laideur, d'une tristesse absolue. Heureusement, des masques transparents, intelligents, aimants, positifs, j'en croise tous les jours.

Merci, la vie.

Je lève mon verre aujourd'hui à mes amis monteurs de meubles, poseurs de tablettes et de luminaires. Les protecteurs. Les confidents. Les partenaires de soirées folles. Les pères de famille. Les amoureux. Vous êtes des hommes admirables. Évidemment, je lève aussi ce verre à mon Papa. Le meilleur. Le plus fort, c'est le mien.

Cheers! xx

Ce texte a aussi été publié sur le blogue de Caroline Dubois, Mademoiselle Divague...

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Avril 2018

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