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Sénégal: Quand les profs font la grève

Au Sénégal, les étudiants sont habitués aux grèves des professeurs. En général, il n'y a pas de cours pendant un ou deux mois pendant l'année scolaire, explique Ndeye Marame Ndiaye, une ancienne étudiante «Quand les professeurs sont en grève, les meilleurs étudiants vont tenter d'avancer le programme seul. D'autres en profiter pour fêter et se reposer», dit-elle.
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Caroline d'Astous

Les étudiants universitaires sénégalais peuvent souffler un peu. Le mot d'ordre de grève des professeurs a été suspendu par certains syndicats. La raison est simple: le changement de gouvernement et la nomination de nouveaux ministres laissent présager une ouverture dans les négociations. Mais la partie est loin d'être gagnée pour les étudiants qui craignent - encore - une année blanche comme en 1988.

«Nous avons décidé de retourner dans les salles de classe. Mais, le boycott des compositions et la rétention des notes vont continuer», disait le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire, Mamadou Lamine Dianté, le 13 avril dernier à un journaliste du Walfadjri.

Des profs logés aux frais de l'État

Au Sénégal, les étudiants sont habitués aux grèves des professeurs. En général, il n'y a pas de cours pendant un ou deux mois pendant l'année scolaire, explique Ndeye Marame Ndiaye, une ancienne étudiante «Quand les professeurs sont en grève, les meilleurs étudiants vont tenter d'avancer le programme seul. D'autres en profiter pour fêter et se reposer», dit-elle.

La grève de cette année a commencé en décembre. Ce que les profs demandent est la construction de salle de cours et de logements, l'augmentation des budgets des cinq universités publiques et, finalement, le réajustement de l'indemnité de logement.

Et oui, ici, les professeurs sont logés aux frais de l'État.

Des étudiants boursiers

Même si les étudiants n'ont pas fait grève cette année, ils leurs arrivent souvent de quitter les bancs d'école pour manifester. Parmi les revendications les plus récurrentes, on retrouve la hausse et le versement des bourses d'études.

Au Sénégal, l'État verse une bourse selon l'ordre du mérite. Ainsi, tous les étudiants qui ont obtenu 12 / 20 reçoivent une bourse mensuelle de 18 000 FCFA (environ 36$ canadien). Sinon, pour ceux qui ont 10 / 20, il y a la demi-bourse, soit 9 000 FCFA (environ 18$ ).

Pour ce qui est des frais scolaire, ils sont de 15 000 FCFA (environ 30$) par année, soit d'octobre en mai.

Les boursiers ont droit également à un «trousseau» donné par l'État au début de l'année scolaire. Il s'agit d'une indemnité de 35 000 FCFA (environ 70 $) qui permet aux étudiants de payer les frais d'inscription, les livres, etc.

L'État loge également l'ensemble de ceux ayant une moyenne de 12 / 20. Le coût : 3 000 FCFA (six dollars environ) par mois. Même s'il y a que deux lits dans les chambres, il est possible qu'il y ait plus que deux occupants par contre. «Il y a même des étudiants qui se retrouvent cinq et six dans la même chambre», confit l'ancienne étudiante.

Pour ce qui est de la nourriture, eh bien là, il n'y a aucun souci. «Il faut acheter des tickets de repas pour manger. Le coût est de 150 FCFA (environ 0.30 $) pour le dîner et le déjeuner, puis 75 FCFA (environ 0.15 $) pour le petit-déjeuner qui inclut le pain, un sac de lait en poudre, un café, six morceaux de sucre et du beurre», explique Ndeye Marame Ndiaye.

Et pour avoir souvent manger sur le terrain de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, je peux dire que les repas sont bons. Une seule chose par contre, il faut beaucoup aimer le riz et le poisson.

Ah oui, j'oubliais : les étudiants universitaires reçoivent aussi une subvention médicale. «Avec seulement 50 FCFA (0.10$ environ), comparativement à 20 000 FCFA (environ 40$) pour la population en générale, l'étudiant a droit à un dossier médical et sa santé est prise en charge par l'État qui va lui demander par la suite qu'il pait seulement 5% des frais d'ordonnance, opération, etc., », ajoute Ndeye Marame Ndiaye.

1- ANECDOTE : Je porte maintenant le carré rouge sénégalais

Pour se protéger du mauvais sort et des sorciers, les «boukhama» (les guérisseurs) vendent au marché et dans la rue de petit carré en tissus rouge appelé en wolof «téré» qu'on attache autour de la taille.

Malade après une trop longue route dans la région de la Casamance, on m'a fortement recommandé de porter le carré rouge. Selon l'avis sénégalais, j'avais peut-être reçu un mauvais sort au village.

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