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Des enfants «différents» dans les publicités? Mille fois oui!

Ça ne devrait même pas être un événement, mais ça l'est. Aux États-Unis, Target fait poser dans son catalogue de déguisements pour l'Halloween des enfants «différents». Il paraît que certains y voient un «coup de marketing». Moi, j'y vois un coup d'accélérateur vers l'inclusion.
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Ça ne devrait même pas être un événement, mais ça l'est. Aux États-Unis, Target fait poser dans son catalogue de déguisements pour l'Halloween des enfants «différents». Une petite fille avec des béquilles, un petit blond porteur de trisomie 21, déguisés comme les autres, au milieu des enfants dits «normaux». Ceux que l'on a l'habitude de voir, en tout cas.

Il paraît que certains y voient un «coup de marketing». Moi, j'y vois un coup d'accélérateur vers l'inclusion. En tant que jeune maman d'une petite fille pas comme les autres, l'une des premières choses que j'ai comprises est celle-là : le handicap de Louise (trisomie 21) sera beaucoup plus facile à vivre si le regard des autres ne lui renvoie pas sans arrêt sa différence. Or, voir des enfants «comme soi» dans les publicités, à la télévision, dans des films, c'est devenir à chaque fois un peu plus normal.

C'est tout le propos de l'association américaine «Changing the Face of Beauty» , fondée par la maman d'une petite fille porteuse de trisomie 21. Un jour, Katie Arends Driscoll en a eu assez de ne pas voir de fillettes comme la sienne dans les campagnes de pub pour vêtements et pour jouets. Elle a donc tout simplement contacté les grandes chaînes de distribution et de confection pour leur proposer d'inclure dans leurs publicités des enfants «différents». Savez-vous quelle est la réponse qu'elle a le plus entendu?: «Tiens, on n'y avait pas pensé». Et, à coups de «pourquoi pas», petit à petit, les marques s'y mettent.

Marketing? Coup de pub? Pour se refaire une image, vendre davantage aux parents d'enfants handicapés? Peut-être, mais j'ai envie de dire : et alors? Il y a encore peu de temps, les enfants porteurs d'un handicap visible étaient cachés, mis à l'écart dans des institutions. Moins on les voyait, mieux ça allait pour tout le monde.

Aujourd'hui, cela change. Lentement, mais c'est en route.

Que ça nous plaise ou non, nous vivons dans une société de l'image. Être vu, c'est exister. Et c'est pareil pour les personnes handicapées. C'est même certainement encore plus important pour elles. Chaque gamin qui, à partir de l'âge de trois-quatre ans, aura vu dans des publicités des enfants handicapés sera un futur copain d'école ni surpris ni effrayé par la différence de ma Louise et des autres. Le jour où on ne trouvera plus "incroyable" le succès populaire de la jeune mannequin australienne atteinte de trisomie, Madeline Stuart, et que ses photos seront aussi banales que celles de modèles blondes d'un mètre quatre-vingt, le monde aura avancé.

J'aimerais que d'ici quelques années Louise puisse feuilleter les catalogues de Noël et y voir des petites filles qui lui ressemblent, jouer aux petites voitures, ou à la poupée. Qu'un jour, sa différence devienne banale dans les regards. Banale, ça rime avec normale. Et si la normalisation et l'inclusion passent par la pub, ce n'est pas un prix très cher à payer.

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