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Les 5 erreurs les plus courantes que commettent ceux qui font un burn out avant 30 ans

Tant qu'on ne s'est pas départi des habitudes qui exacerbent notre fatigue, on s'empêtre dans un état de convalescence perpétuelle. Parce que nos actions sont inséparables de notre ressenti.
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Vous savez sans doute déjà ce que ressentent les victimes de burn-out: un mélange d'épuisement, de démotivation, d'inefficacité, d'irritabilité et de manque d'empathie.

Les médias affirment souvent que ce syndrome s'explique par un environnement de travail néfaste, des mauvais collègues, des mauvais supérieurs. C'est en partie vrai: les employés submergés de travail sont plus souvent sujets aux burn-out. Et ceux dont le travail gravite autour des relations humaines (travailleurs sociaux, responsables clientèle, professeurs, infirmières ou policiers) y sont particulièrement exposés.

Pourtant, des études montrent que, dans un même contexte professionnel, certains sont plus menacés. Faiblement corrélé à la survenue d'épisodes stressants, le burn-out est en revanche étroitement lié à certains traits de caractère: personnalité névrotique ou mauvaise estime de soi. De fait, des données solides mettent en évidence certains facteurs de risque internes: une étude parue dans la revue Work and Stress conclut ainsi que "le lien entre le burn-out et la personnalité du salarié est régulièrement vérifié".

Les recommandations que l'on adresse souvent aux victimes de burn-out (se reposer, prendre des médicaments, partir en vacances) peuvent suffire à apaiser les symptômes pour un temps. Mais tant qu'on ne s'est pas départi des habitudes qui exacerbent notre fatigue, on s'empêtre dans un état de convalescence perpétuelle. Parce que nos actions sont inséparables de notre ressenti.

Voici cinq travers qui alimentent le burn-out, et que l'on peut corriger:

1. Le manque d'objectifs

Les membres de la génération Y sont particulièrement sujets à la distraction existentielle. L'essayiste Kelli Cutrone confiait ainsi au magazine Forbes: "Ils ne se fixent pas d'objectif, ce qui fait qu'ils ont beaucoup de mal à aller de l'avant." Ou même à faire quoi que ce soit (je m'y connais!).

Il nous arrive aussi de savoir pour quoi nous sommes faits, mais nous ne faisons rien pour concrétiser les choses. Une étude a montré qu'un décalage entre nos motivations implicites et explicites se traduit par une dégradation de notre bien-être. Il n'est donc pas sain de dire ou de faire des choses qui ne correspondent pas à ce dont on a vraiment envie. Si vous faites semblant d'aspirer à devenir [insérez ici la profession prestigieuse que vos parents veulent vous voir embrasser] mais que vous savez pertinemment que ce n'est pas votre passion, le burn-out se chargera d'éventer votre mystification. Au contraire, ceux qui agissent conformément à leur motivation interne sont moins exposés à cet écueil.

Choisissez avec prudence ce que vous voulez faire, et mettez-y ensuite tout votre cœur. Une étude a démontré que le fait de s'engager à fond dans son travail pouvait contribuer à retarder la survenue de maladies.

2. Le nombrilisme

Le nombrilisme peut prendre plusieurs formes. La plus évidente est le narcissisme, que l'on trouve corrélé au burn-out chez les étudiants. Dans le monde professionnel, le narcissisme peut se manifester par la conviction d'être spécial, que tout nous est dû, par une difficulté à travailler en équipe ou un manque de compassion.

Un autre symptôme d'égocentrisme, fréquent mais invisible, est la rumination: une attention à soi névrotique accompagnée ou non d'une réponse principalement émotionnelle aux agressions extérieures. Un exemple de rumination est la tendance à méditer sur les injustices que l'on a subies. Les enseignants qui souffrent de ce travers disent souffrir d'un plus grand stress et sont plus souvent sujets aux burn-out.

Comment sortir de ce travers?

Aidez votre prochain. Pas besoin de nourrir l'Afrique entière pour profiter des bienfaits de l'altruisme, un trait de caractère universellement associé à un plus grand bien-être et moins de stress. Au lieu de vous répandre en récriminations chaque fois que vous sortez avec des amis, écoutez les gens qui vous entourent et apportez-leur votre soutien. Faites du bénévolat. Passez un coup de fil à votre maman.

Prenez soin de vous. Curieusement, la compassion tournée vers soi (le fait de "se faire du bien quand les choses vont mal") va rarement de pair avec une tendance à la rumination. On peut se montrer bienveillant envers soi-même sans être autocentré. Au lieu de paniquer pendant des jours et des jours au sujet d'une faute commise au travail, prenez vos responsabilités, pardonnez-vous et passez à autre chose. Simple à dire, je sais!

3. Le perfectionnisme

Le perfectionnisme maladif (exiger de soi une qualité de travail irréprochable, être terrifié à l'idée d'échouer et chercher sans cesse l'approbation des autres) est un signe avant-coureur du burn-out. De même, le fait de se comporter comme une "personnalité de type A" se traduit par un risque d'épuisement émotionnel, des burn-out plus fréquents et moins de satisfaction au travail. Au passage, c'est aussi un facteur de risque bien établi lié aux maladies coronariennes.

De plus, le perfectionnisme est source de sentiments hautement négatifs lorsque nous ne parvenons pas à atteindre nos objectifs. Il bride ainsi l'initiative individuelle et érode peu à peu la passion que notre travail nous inspire. Bien que le perfectionnisme soit typiquement considéré comme une qualité professionnelle, il constitue donc un facteur de démotivation.

L'énergie émotionnelle chargée d'anxiété que vous dépensez pour chacune de vos missions est-elle vraiment bien investie?

4. Le repliement sur soi

Quand on est au bout du rouleau, on peut être tenté de regarder Netflix tout seul chez soi en rentrant du boulot "comme quand on était plus jeune", et ce, pendant des mois. Il est essentiel de prendre soin de soi; c'est particulièrement vrai quand on vient de faire un burn-out. Mais, contrairement à ce qu'on pense spontanément, une des meilleures façons de s'occuper de soi (et de prévenir d'autres burn-out) consiste à interagir socialement.

Les amitiés nouées au travail dopent la capacité d'innovation individuelle et rompent le lien mortifère entre perfectionnisme maladif et burn-out.

À l'inverse, l'incapacité ou la réticence d'un salarié à s'ouvrir aux autres (attitude qualifiée de "pessimisme social" par certains chercheurs) est un signe de mal-être au travail.

Au lieu de prendre des résolutions exagérément ambitieuses et irréalistes, comme "toujours répondre oui à une invitation", voyez quels types de personnes et de relations sociales vous confèrent de l'énergie. N'oubliez pas que fréquenter des personnes anxieuses peut vous rendre anxieux à votre tour. Choisissez avec précaution ceux dont vous vous entourez, et donnez-leur la priorité.

5. Le pessimisme

Parmi tous les traits de caractère évoqués ici, le pessimisme est celui qui est le plus étroitement et le plus fréquemment associé aux épisodes de burn-out. Au travail, les employés cyniques sont moins enclins à relever des défis, demander de l'aide ou réclamer un retour critique sur leur travail. Ils ont donc tôt fait de décharger leurs batteries et courent droit au burn-out. Le pessimisme se traduit par une sécrétion accrue d'hormones de stress, alors que l'optimisme est corrélé à un moindre risque d'épuisement au travail.

Lors d'une étude, on a demandé à des asthmatiques d'inhaler une simple solution saline. Ceux à qui on avait expliqué qu'il s'agissait d'une substance neutre n'ont manifesté aucun symptôme. Mais 47,5% de ceux à qui on avait dit que c'étaient des allergènes ont fait une crise. Les croyances que nous entretenons au sujet de notre environnement affectent directement notre énergie, notre santé et notre bien-être, qu'elles soient fondées ou non.

Il ne serait ni juste ni exact d'affirmer que le burn-out est entièrement psychologique. Mais les attitudes que nous adoptons influent davantage qu'on le croit sur ce que nous ressentons au travail.

Le burn-out ne se contente pas de réduire notre satisfaction professionnelle. Les travailleurs qui y sont chroniquement sujets présentent des troubles de la mémoire et une difficulté à se concentrer. Ils ont aussi un risque accru de dépression, d'anxiété, de maux de tête, d'infections intestinales, de troubles du sommeil et de douleurs cervicales. Ils sont surreprésentés parmi les alcooliques et les victimes de maladie cardiovasculaire. Une étude menée sur une période de dix ans a conclu que "le burn-out, en particulier l'épuisement lié à l'excès de travail, pouvait constituer un facteur de risque pour la survie de l'individu".

Faites-vous votre propre opinion sur le sujet. Essayez de bannir ne serait-ce qu'une seule de ces mauvaises habitudes pendant une semaine, et observez les résultats. J'espère que vous partagerez le récit de vos succès. Par les temps qui courent, un peu d'optimisme ne fera pas de mal.

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