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La sextorsion, le chantage «nouvelle génération»

Depuis quelques années, les arnaques à la webcam ont tendance à se multiplier. Elles touchent un grand nombre de personnes dans le monde. Il est toutefois difficile d'avancer des chiffres, car il arrive souvent que les victimes ne se fassent pas connaître, par peur ou honte.
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Tout commence par une simple histoire de séduction sur Internet via un clavardage, un site de rencontres... On échange, la confiance s'installe... jusque-là, tout va bien! Puis suivent des questions plus privées. Rapidement, l'interlocuteur propose d'allumer sa webcam, histoire d'approfondir la conversation. Une invitation à se déshabiller est lancée. Pris au jeu, certains iront jusqu'à se livrer à des actes intimes devant l'écran. De l'autre côté, l'interlocuteur fait de même, mais c'est une fausse vidéo montrant une jeune personne au physique attrayant! Le piège se referme, le réveil est brutal! La simple histoire de drague sur Internet se transforme en «sextorsion » (contraction de «sexe» et «extorsion»), ou chantage à la webcam.

Le maître-chanteur enregistre la victime à son insu pendant qu'elle s'exhibe, pour ensuite la menacer : si elle ne paye pas la somme d'argent exigée, ou si elle ne se livre pas à des actes intimes plus poussés devant la caméra, l'escroc diffusera les images et vidéos obtenues sur Internet. Un cycle de harcèlement destiné à obtenir toujours plus de la victime va alors se mettre en place, qui se conclura souvent par la diffusion du contenu intime quoi qu'il arrive!

Les adolescents, des cibles fragiles

Depuis quelques années, les arnaques à la webcam ont tendance à se multiplier. Elles touchent un grand nombre de personnes dans le monde. Il est toutefois difficile d'avancer des chiffres, car il arrive souvent que les victimes ne se fassent pas connaître, par peur ou honte, compte tenu de la nature de l'infraction.

Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, la grande majorité des victimes de sextorsion sont des hommes, et parmi eux, les jeunes adolescents sont des cibles faciles. Ils se livrent aisément, flattés par l'attention qu'on leur porte... Une fois pris au piège, les jeunes ont généralement beaucoup de difficultés à en parler à leurs parents et à aller porter plainte avec eux au commissariat ou à la gendarmerie. Les conséquences sur la scolarité et la vie sociale en général peuvent être graves.

Sextorsion : les bons réflexes

Le 9 février, le monde entier célèbrait le Safer Internet Day. Institutionnels, industrie, associations, parents, éducateurs et jeunes se mobilisent autour du thème "Agir pour un meilleur Internet". Les initiatives lancées à cette occasion «visent à faire passer les jeunes d'une attitude de consommateur à une attitude de créateur de leur vie numérique». Comment? En se comportant notamment sur Internet comme dans la vraie vie. On s'imagine difficilement se livrer en toute confiance à un parfait inconnu dans la réalité. C'est encore plus vrai sur Internet, où il est facile de transformer son identité, emprunter celle d'un autre à des fins malhonnêtes.

Encore une fois, la prévention et l'éducation des jeunes restent le principal rempart à la sextorsion. Mais au-delà de la sensibilisation, quelques conseils-clés à suivre lorsque les adolescents se retrouvent piégés malgré tout :

- Cesser tout contact avec la personne qui se livre au chantage

- En parler à une personne de confiance

- Signaler les messages de chantage et les contenus intimes diffusés en ligne

Les principaux moteurs de recherche comme Google et Microsoft ont également mis en place un formulaire de droit à l'oubli permettant à toute personne de demander le retrait de certains résultats de recherche la concernant, lorsque son nom y est associé, et a fortiori lorsque la diffusion des informations s'est faite à l'insu du plaignant, ou encore si celui-ci est mineur au moment de la publication de l'information.

À noter cependant que le déréférencement du lien vers le contenu publié illicitement ne supprime pas le contenu en lui-même, et qu'il faut donc toujours chercher à obtenir le retrait des photos ou vidéos intimes en priorité.

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