Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Première rentrée de vos enfants: comment la vivez-vous?

Le but de l'attachement est que l'enfant se sente en sécurité, protégé et confiant.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Plus il se sentira en sécurité, rassuré par votre présence ou celle d'une tierce personne de confiance, plus il se construira un attachement solide et sentira qu'il peut compter sur vous.
monkeybusinessimages via Getty Images
Plus il se sentira en sécurité, rassuré par votre présence ou celle d'une tierce personne de confiance, plus il se construira un attachement solide et sentira qu'il peut compter sur vous.

Déjà deux mois de passés depuis le début des vacances, ça passe trop vite! Eh oui, c'est la rentrée. Pour certains, ce n'est qu'une continuité, la marque de la fin d'un cycle ou encore le début d'un nouveau lieu à découvrir.

Je vois les enfants se préparer pour l'école, j'écoute dans mon cabinet les jeunes mères stresser et se questionner sur le premier jour de leur bébé à la crèche ou la première rentrée à la maternelle. Les premières longues séparations s'annoncent. Je comprends leurs inquiétudes, leurs questionnements, leurs hésitations et leur mal-être, parfois.

Je n'ai pas à vivre le stress de la première rentrée à la crèche ou à l'école, mes enfants étant trop vieux maintenant, mais je m'y reconnecte. Je me souviens de leur petite main qui me disait au revoir, des petites larmes qui coulaient sur leurs joues, de toutes ces premières années tellement importantes.

Désormais, j'éprouve le stress que mes enfants ne soient plus là quotidiennement et je me sens mélancolique en repensant à toutes ces belles années. Et, en même temps, je suis fière et heureuse pour eux. Fière de les voir s'éloigner, partir au loin, sans trop de peurs ni d'angoisses.

Ces séparations se préparent dès le plus jeune âge

L'attachement débute dès la grossesse et s'établit dans les trois premières années de la vie. Il va influencer la façon dont l'enfant va établir ses relations sociales pour le reste de sa vie. Le but de l'attachement est que l'enfant se sente en sécurité, protégé et confiant.

Le lien que vous allez créer avec lui, la façon dont vous allez réagir à ses pleurs et à ses demandes, votre manière d'interagir avec lui, de l'écouter, de lui parler, de lui expliquer ce qu'il vit et ce qui se passe autour de lui, lui permettra de construire sa sécurité intérieure et son lien d'attachement avec vous.

Plus il se sentira en sécurité, rassuré par votre présence ou celle d'une tierce personne de confiance, plus il se construira un attachement solide et sentira qu'il peut compter sur vous. Il se séparera plus facilement et ira à l'exploration du monde qui l'entoure: d'abord à la crèche, à l'école ou dans sa vie d'adulte en gérant adéquatement ses relations aux autres.

Toutefois, le lien peut moins bien s'établir dans certaines circonstances. Il s'agit d'attachement insécure-évitant, insécure-anxieux, ou encore dans de rares cas, insécure-désorganisé.

Comment favoriser un attachement sécurisant?

  • Encourager des réponses par du contact physique et la compréhension aux appels de l'enfant.
  • Apporter de la continuité dans les soins apportés à l'enfant.
  • Devenir prévoyant et cohérent dans vos réactions.
  • Encourager les séparations limitées, en fonction de l'âge de l'enfant.

La période de la naissance à environ deux ans n'est pas à prendre à la légère en ce qui concerne leur construction émotionnelle. Garder un bébé au moins les six premiers mois à la maison est recommandé, mais c'est malheureusement rarement le cas. Ils ressentent les émotions et le stress des parents. Ils comprennent déjà beaucoup de choses.

Pour que ces séparations se passent le mieux possible, plus le bébé et le jeune enfant auront été sécurisés, rassurés et entendus, plus ils se sentiront en confiance.

C'est pour cela aussi qu'en tant que parent, il est nécessaire de se renseigner sur le fonctionnement quotidien du lieu où vous le laisserez. L'époque où l'on pensait que donner à manger, changer sa couche et faire dormir le bébé était suffisant est révolue.

Tout ce qu'il vit pendant sa journée à la crèche, la façon dont on s'occupe de lui et la présence de puéricultrices de confiance sont essentielles à son développement et à son attachement.

Attitudes recommandées:

  • Expliquer au bébé ou au jeune enfant où il s'en va.
  • Y aller avec lui, lui montrer.
  • À la crèche, essayez de vous absenter de façon progressive, afin qu'il s'habitue.
  • Au premier jour d'école, prenez le temps de rester dans la classe avec lui, de l'explorer, de faire connaissance avec la maîtresse.
  • S'il pleure, lui refléter ses émotions en lui disant par exemple: «je comprends que tu sois triste, ou inquiet, c'est normal. Mais maman ou papa va revenir te chercher ce soir».
  • Lui laisser un doudou ou un objet imprégné de votre odeur.
  • Mettre en place un rituel de séparation et de retrouvailles.

Attitudes à éviter:

  • Minimiser la nouvelle situation.
  • Se dire: «ça va aller», «tout va bien se passer», «ce n'est pas grave, de toute façon il ne se souviendra pas», «il est bien préparé», «les conditions sont top! » Votre enfant peut avoir un ressenti totalement différent du vôtre.
  • Ne pas en parler, le mettre devant le fait accompli.
  • Être pressé le premier jour, ou constamment au téléphone.
  • Ne pas informer la puéricultrice ou la nouvelle maitresse d'éventuels comportements problématiques de l'enfant.
  • Soyez présent le 1 jour, ne croyez pas que la nounou peut faire la rentrée à votre place.

Exagérer:

  • Trop exprimer votre stress ou vos craintes de séparation devant le bébé ou le jeune enfant.
  • Pleurer dès que le sujet est abordé.
  • Ne pas faire confiance à une tierce personne.
  • Ne plus en dormir la nuit.
  • Décider de ne pas reprendre le travail et finalement mal le vivre.

Si vous sentez que pour vous la séparation va vraiment être douloureuse, consulter un thérapeute vous permettra peut-être d'exprimer ce que vous ressentez. Ainsi, vous pourrez mieux comprendre votre réaction et prendre du recul.

Chaque parent vivra la séparation différemment, aussi en fonction de sa propre histoire, et il n'y a rien d'inquiétant. Chaque enfant le vivra aussi en fonction de sa perception de son propre environnement.

C'est une étape pas toujours évidente à franchir, et en même temps nécessaire à la fois pour le parent et pour l'enfant. Plus vous aurez été présents et à l'écoute de votre bébé ou de votre jeune enfant, plus cette première «séparation» ou première «absence» se passera sereinement.

Pour en savoir plus sur les styles d'attachement, je vous recommande ce livre «L'attachement, un instinct oublié», Yvane Wiart.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.