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Les 10 commandements de l'enseignant débutant

En tant qu'institutrice débutante, j'aurais aimé avoir une sorte de «guide de survie» avec des conseils pratiques, les commandements de base du néo-titulaire. Alors qu'à cela ne tienne, si je ne l'ai pas eu pour moi, j'ai tenté d'écrire quelques conseils pratiques pour instits débutants...
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Ça fait déjà quelques années que je suis instit, et je me suis rendue compte que ma pratique avait beaucoup évolué depuis mes débuts. Positionnement auprès des élèves, gestion de la classe, travail hors temps scolaire, corrections et préparations sont autant de domaines dans lesquels j'ai évolué. En tant qu'institutrice débutante, j'aurais aimé avoir une sorte de «guide de survie» avec des conseils pratiques, les commandements de base du néo-titulaire. Alors qu'à cela ne tienne, si je ne l'ai pas eu pour moi, j'ai tenté d'écrire quelques conseils pratiques pour instits débutants...

La sécurité ta priorité numéro 1, tu feras

Un directeur avec lequel j'enseignais au tout début de ma carrière disait souvent «Tu as beau faire la meilleure pédagogie, si un élève est en danger, ça ne sert à rien. Le but numéro 1, c'est de rendre les élèves dans l'état dans lequel les parents te les ont confiés». Les bons réflexes sécurité? Ne jamais laisser sa classe sans surveillance, être bien ponctuel sur les horaires d'entrées et de sorties, et attention aux moments de transition (sortie, changement de salle, etc.) propices aux débordements. Dans certaines écoles, il vaut mieux marcher à reculons face aux élèves pour surveiller le rang.

Les traces écrites, tu soigneras

La trace écrite, c'est ce qui reste dans le cahier: les leçons, les devoirs, les corrections, mais aussi les mots aux parents. Mieux vaut vérifier plusieurs fois avant d'imprimer, quitte à faire relire à un collègue. Un mot aux parents avec des fautes, ça décrédibilise tout de suite, et c'est difficile de rattraper... De même, tout travail écrit d'un élève mérite d'être révisé par l'enseignant, au moins pour l'orthographe.

Un regard positif sur l'élève, toujours, tu porteras

«Si chaque élève repart de l'école en étant content de la journée qu'il vient de passer, et en ayant envie de revenir le lendemain, vous avez gagné!», disait un de mes conseillers pédagogiques. Les écoliers sont des enfants, petits, en pleine construction. Ils ont besoin d'être encouragés: n'employez pas de tournures de phrases négatives, pointez les progrès plutôt que les notions non acquises, donnez plus de temps s'il le faut. Avoir un regard positif est tout à fait compatible avec du sérieux et de la fermeté. Dans chaque élève (enfant), il y a des choses positives à relever et à développer, aidez-les à reconnaître leurs qualités pour les encourager (qui un sens artistique développé, qui un très bon lecteur, qui un bon camarade, qui serviable, ...)

Un modèle pour tes élèves, tu seras

Difficile de faire appliquer aux élèves le «Fais ce que je dis, ne fais pas ce que je fais». Être un modèle dans son apparence (vêtements propres, tenues sur la chaise, ...), son langage (pas de familiarités, de fautes de français ou de gros mots) et son espace de travail (bureau rangé, tableau propre, écriture soignée). C'est difficile, mais c'est une discipline à s'inculquer aussi. Personnellement, j'écris très mal et écrire au tableau devant les élèves me demande un énorme effort...

Les individualités (et pas que le groupe-classe), en compte tu prendras

Devant 23, 25 voire 28 élèves, pas évident de distinguer chacun d'eux: on est vite noyé sous le «groupe-classe». Pour autant, il est essentiel de prendre en compte chacun d'eux: balayer la classe du regard pour chercher qui n'a pas pris la parole (on a tendance à interroger ceux qui lèvent la main), s'adresser aux élèves en utilisant leur prénom, accepter certains échanges informels en récréation, venir s'asseoir près de leur bureau pour travailler avec eux...

Du point de vue scolaire, ils n'ont évidemment pas tous le même niveau: les quantités et le travail s'adaptent (un peu plus ou plus approfondis pour ceux qui finissent avant, une leçon sous la main pour ceux qui ont besoin,...), on peut conserver des plages d'emploi du temps pour des groupes de soutien, mettre en place un tutorat, alléger le travail écrit pour certains,... Bref, différencier! En préparant une séance, il ne faut pas penser uniquement à «la classe», mais aussi à tel ou tel élève qui a des besoins particuliers.

Avec tes collègues, le juste milieu tu trouveras

Pas évident d'arriver dans une école en tant que débutant alors que les collègues ont tous beaucoup d'ancienneté ou que l'équipe est stable depuis longtemps. Cependant, titulaire, on est enseignant à part entière, et on a au même titre que tout le monde droit à commander du matériel avec la coop' ou avoir un créneau de gymnase et de BCD (et pas le plus pourri!). J'ai déjà vu des écoles où la classe vacante pour le nouveau titulaire était une classe avec tous les turbulents réunis... Pas idéal pour débuter! Pour autant, la majorité des collègues saura donner de précieux conseils pour la classe au quotidien, la gestion des élèves, les relations avec les parents ou l'inspection. On repère rapidement les personnalités de chacun et arrive à composer avec.

Le temps d'apprendre à apprendre, tu prendras

Les programmes sont chargés, les journées de plus en plus courtes, on perd du temps à faire de la discipline et de la paperasse... Le temps file et il faudrait rajouter des heures pour arriver à tout faire comment on voudrait! Bien sûr, garder un oeil sur l'horloge et la maitrise de sa journée, c'est important, mais il ne faut pas vouloir aller plus vite que la musique. Utiliser un classeur, présenter son cahier, souligner, garder son bureau rangé... cela fait partie aussi des apprentissages, même s'il faut rogner un peu sur les disciplines scolaires. Vous avez jusqu'aux vacances de la Toussaint (voire Noël dans certaines classes) pour inculquer de bonnes habitudes, des routines, du systématique à vos élèves; après, ça roule. Les instits appellent cela «perdre du temps pour en gagner».

Les ressources déjà existantes, tu mobiliseras

Quand on débute, on pense qu'utiliser des fichiers ou des manuels, c'est mal, on n'ose pas, on a peur de tricher. Cependant, les manuels scolaires sont élaborés par des enseignants, des conseillers pédagogiques et sont en général des ouvrages de grande qualité. Il est impossible de construire toutes ses séquences de toutes les disciplines en une année scolaire, d'autant plus qu'on change souvent de niveau. On peut en revanche se concentrer sur une matière (anglais, histoire, grammaire,...) pour bâtir ses propres séquences et s'entraîner, et s'appuyer sur les manuels scolaires pour les leçons et les exercices des autres disciplines.

Des limites au travail, tu te fixeras

Au début, on est tout feu tout flamme: on veut faire des fiches séquences dans chaque discipline, on a toujours un truc à peaufiner, une leçon à réimprimer. Mais comme on débute, on a tendance à se laisser avoir par le timing et on se retrouve vite débordé. Personnellement, je refuse de passer une heure à préparer une leçon de géographie qui durera moins d'une heure, le ratio est intenable. Il faut se tenir à des créneaux horaires balisés en tenant compte de sa capacité de travail et de ses habitudes de vie: le soir de 21h à 22h, ou tous les dimanches après-midi, ou là maintenant j'ai envie je prépare pendant 2 heures.

Des vacances, pour te requinquer tu profiteras

Le cliché de l'instit toujours en vacances/week-end/grève a la vie dure. Mais à la fin de la période, les vacances seront les bienvenues. Bien sûr, une partie des ces vacances sert à corriger, préparer la classe, créer un projet, rencontrer des collègues, remplir les livrets, tester un projet sciences ou arts visuels,... Mais profiter des vacances, c'est aussi oublier les prénoms des élèves quelques jours, laisser de côté les cahiers et les classeurs... Bref, être en vacances!

Ce billet est également publié sur Le Blog de Carla.

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