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Infection pulmonaire: de quoi souffre Nelson Mandela?

Depuis plusieurs semaines maintenant, Nelson Mandela, une des personnalités les plus marquantes du XXe siècle, se trouve entre la vie et la mort. Il souffre d'une infection pulmonaire avancée et dépend aujourd'hui d'une assistance respiratoire.
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Depuis plusieurs semaines maintenant, Nelson Mandela, une des personnalités les plus marquantes du XXe siècle, héros sud-africain de la lutte contre l'Apartheid et Prix Nobel de la paix en 1993, se trouve entre la vie et la mort. Il souffre d'une infection pulmonaire avancée et dépend aujourd'hui d'une assistance respiratoire. Ce n'est pas la première fois qu'il souffre de cette affection grave, car il avait déjà été hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années pour des infections respiratoires, sans doute suite à une tuberculose contractée pendant les nombreuses années de détention à Robben Island.

Tuberculose, grippe, pneumonie, des mots qui désignent des infections respiratoires pas aussi rares qu'on l'aurait espéré, et certaines, comme la coqueluche, font un come-back spectaculaire. Les infections respiratoires sont aujourd'hui encore les premières causes de mortalité par infection dans le monde, avec plus de 6 millions de décès par an. En plus de la mortalité causée par ces infections, leur impact socio-économique est considérable à l'échelle mondiale et le contrôle des infections respiratoires acquises à l'hôpital demeure un défi majeur en santé publique.

Cependant, la réduction des infections respiratoires est comprise dans les huit objectifs des Nations Unies pour l'année 2015, un objectif ambitieux dont on peut douter qu'il sera atteint dans les deux ans qui viennent. Ces maladies touchent, les riches comme les pauvres, et leur incidence ne cesse d'augmenter, à la fois dans les pays en développement et dans les pays industrialisés. Elles peuvent être dues à des bactéries, des champignons ou des virus. L'issue d'une infection respiratoire dépend largement des conditions générales du patient et certaines autres maladies peuvent sérieusement aggraver ces infections.

C'est le cas notamment, de la mucoviscidose, du diabète ou de l'obésité... À l'inverse, des infections respiratoires peuvent aussi exacerber ou enclencher des inflammations allergiques des voies respiratoires (comme l'asthme ou la broncho-pneumopathie chronique obstructive par exemple).

Malheureusement, les outils de lutte contre ces infections restent aujourd'hui encore insuffisants. Si les antibiotiques ont certainement fortement contribué à limiter l'impact des infections respiratoires, leurs effets sont limités aux infections bactériennes et nous assistons actuellement à une augmentation parfois alarmante des résistances à ces antibiotiques et relativement peu d'effort sont consentis par l'industrie pharmaceutique pour le développement de nouveaux antibiotiques. Par ailleurs, les médicaments efficaces contre certains virus sont très récents et sont déjà sujets au développement de résistance. Enfin, nous n'avons que trop peu de médicaments efficaces contre les infections respiratoires fongiques qui restent un problème important chez les sujets immuno-déprimés.

Pour certaines infections respiratoires, le diagnostic reste aujourd'hui encore difficile. Une meilleure compréhension de la physiopathologie de ces infections devrait conduire à de nouveaux outils diagnostiques, dont certains sont déjà en développement. C'est ainsi que l'étude des interactions entre agents pathogènes et leurs cellules hôtes a permis de mettre en évidence un antigène qui s'avère utile pour le diagnostic de la tuberculose latente.

En ce qui concerne les vaccins, la plupart de ceux existants ont été développés sur base d'observations empiriques plutôt que sur une conception rationnelle. Ces approches montrent aujourd'hui clairement leurs limites. Ainsi, le B.C.G., développé il y a 100 ans, est d'une efficacité incontestable contre la tuberculose grave et mortelle des jeunes enfants, mais ne protège que médiocrement contre la tuberculose des adultes, qui pourtant représente aujourd'hui la large majorité des cas et qui est la plus contagieuse. Pareillement, malgré un développement efficace du programme d'immunisation de l'Organisation mondiale de la santé, la coqueluche est une des infections respiratoires les moins bien contrôlées. Quant aux autres vaccins existants, ils présentent une efficacité variable selon le type d'infection respiratoire. Une meilleure compréhension des mécanismes de ces infections devrait permettre de développer de nouveaux vaccins.

On constate donc que le chemin est encore long avant de pouvoir efficacement contrôler les infections respiratoires. D'importants efforts de recherche fondamentale, ainsi que le développement de nouvelles technologies dans les domaines du diagnostic, du thérapeutique et du vaccin sont nécessaires avant de pouvoir les enrayer.

Parmi les pistes de traitement, une approche nouvelle a récemment été développée dans le cadre du projet Child-Innovac, soutenu par la Commission européenne dans son 7e programme-cadre de recherche et développement.

Coordonné par l'Inserm, ce projet a permis de mettre au point un vaccin innovant, administrable par voie nasale, pour lutter contre la coqueluche. De manière intéressante, des études pré-cliniques ont montré que le vaccin ne protégeait pas seulement contre la coqueluche, mais protégeait également contre des pneumonies induites par l'infection au virus de la grippe et contre les pneumonies à pneumocoques.

Bien que les mécanismes sous-jacents ne soient pas encore connus, ceci constitue donc un formidable espoir pour la lutte contre des maladies pulmonaires causées par des infections respiratoires.

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