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C'est ce pourquoi j'ai accepté l'invitation de Jean-François Lisée de le rejoindre à titre de conseiller.
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Je prendrai position sur plusieurs enjeux qui seront soulevés durant la campagne électorale qui s'amorce. Je veux vous informer que j'ai accepté de reprendre du service au Parti Québécois à titre de conseiller de Jean-François Lisée. Vous me lirez donc en toute connaissance de cause. Dans les lignes qui suivent, mon allocution au Conseil national du Parti Québécois tenu les 27 et 28 janvier 2018.

Permettez-moi de vous ramener au 5 octobre 2011. J'occupais ce soir là la chaise éditoriale sur le plateau de BazzoTV. Marie-France [Bazzo] y recevait un invité bien spécial: Jacques Parizeau.

Elle lui pose la question suivante:

MFB-" C'est un discours que l'on entend de plus en plus souvent, il y a trop d'État, il nous faudrait moins d'État, coupons dans l'État. Comment réagissez-vous à cela?"

JP- "Laissez-moi rire, ce n'est pas sérieux ces appels dogmatiques à moins d'État. Comment moins d'État? L'État garde toujours son rôle, ça change avec les époques, mais il garde toujours son rôle: protéger son monde, protéger son monde contre les aléas de la vie!" Fin de la citation.

Je n'ai jamais oublié: ça m'a rentré dedans pour ne plus jamais en ressortir.

Depuis maintenant 15 ans, sauf pour une trop brève période, l'État se ratatine, l'État se racornit, se détourne de cette mission de protection de son monde. Depuis maintenant presque 15 ans, le gouvernement cultive jour après jour la détestation de l'État toujours trop gros à son goût. Et la CAQ, profitant de cette constante intoxication idéologique, ne demande pas mieux que de continuer ce travail de sabotage de notre vie collective.

Depuis presque 15 ans, le gouvernement s'active à affaiblir le modèle québécois et à éroder notre identité en grande partie fondée sur notre héritage francophone, oui, mais aussi fondée sur la coopération, la concertation, la participation des citoyens, l'économie sociale et durable, sur le partage équitable de la richesse. Cela nous a valu la prospérité, le taux de pauvreté le plus bas au Canada lorsqu'on tient compte du coût de la vie et conséquemment une plus grande cohésion sociale et le taux de criminalité le plus bas en Amérique du nord.

L'enjeu est maintenant clair. Ou bien nous optons pour un modèle de société qui ne nous ressemble pas, le modèle du chacun pour soi, d'au plus fort la poche de la PLCAQ ou nous optons pour un modèle de société qui nous ressemble celui d'un développement social et économique humain qui protège son monde, tout son monde à commencer par les tout-petits.

C'est ce combat pour un pays qui nous ressemble qui m'anime; c'est ce pourquoi j'ai accepté l'invitation de Jean-François Lisée de le rejoindre à titre de conseiller.

Regardez: depuis 2003 nous assistons à une attaque idéologique sans merci du gouvernement libéral contre le réseau des CPE; il a constamment choisi d'investir dans le réseau commercial dont on sait, données scientifiques répétées à l'appui, qu'il est de moins bonne qualité quand il s'agit d'assurer le bien-être et le développement de nos enfants. Il a délibérément tourner le dos au réseau des CPE, un formidable chantier de développement de nos ressources naturelles les plus précieuses: nos enfants. Et ce que propose la CAQ, la Coalition Affaiblissement Québec, est du même ordre avec encore plus d'intensité.

Il faut revenir à la mission première de l'État: protéger son monde.

Le 25 janvier dernier, Jean-François Lisée et Véronique Hivon ont annoncé un réinvestissement accéléré de leur gouvernement dans le développement de nouvelles places dans notre meilleur réseau de services de garde éducatif, celui des CPE.

Ils ont aussi annoncé le retour au tarif unique à 8,05$, le demi-tarif pour le 2ième enfant, la gratuité pour le 3ième. Ils ont également annoncé un allègement important des tarifs pour 86000 enfants vivant dans des familles à revenus modestes, toutes des familles éligibles au Crédit d'impôt de solidarité, et pour 34000 d'entre eux, ceux qui ont le plus besoin d'aide pour grimper dans l'échelle sociale et économique, la gratuité. Une première en Amérique du Nord.

J'étais à leur côté lors de cette annonce, et pour tout vous dire, j'en ai eu des frissons. Vraiment. J'étais ému, fier d'être là, du bon côté de l'histoire, du côté d'un parti responsable et capable plus que jamais d'innover et de gouverner un État fort pour nos enfants. J'étais fier d'être Québécois!

C'est bien, mais il faut aller encore plus loin. Depuis 25 ans, il ne se passe pas une année sans que le taux des enfants maltraités n'augmente au Québec. Ce taux est de deux fois ce qu'il était en 1991. Ça me hante. Ça devrait tous nous hanter. Il faut arrêter de faire semblant que cela n'existe pas; il faut amorcer une vigoureuse lutte contre la maltraitance envers nos enfants.

Nous devons nous donner, ça presse, une politique nationale de bienveillance extrême envers nos enfants. Il faut que chacune des villes, des villages, des quartiers, des communautés, des réserves du pays s'engage à devenir une zone d'extrême bienveillance pour ses enfants.

Le Québec doit revenir à ce qu'il est vraiment, à ce qu'il est profondément: un Québec fou de ses enfants, un Québec fou de son monde.

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