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Le commerce des indulgences

Comment les Québécois ont-ils pu élire un parti politique accusé notamment de corruption, alors que c'était précisément un des enjeux importants de la dernière campagne électorale?
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À la suite de l'élection décisive du parti de Philippe Couillard, comme la plupart d'entre nous, j'ai tenté de comprendre ce qui s'était produit. Comment les Québécois ont-ils pu élire un parti politique accusé notamment de corruption, alors que c'était précisément un des enjeux importants de la dernière campagne électorale? Comme c'est généralement le cas, pour comprendre le présent, il est parfois utile de revenir sur le passé. Laissez-moi donc vous raconter l'histoire du commerce des indulgences.

Au XVIe siècle, le pape Léon X, pour financer son mode de vie extravagant ainsi que sa passion pour l'art, avait créé le commerce des indulgences. C'était un système de rémission des fautes. Ainsi, les chrétiens allaient pouvoir recevoir un certificat sur lequel était inscrit le pêché pardonné. Ce service, moyennant une contribution financière de 10 ducats, avait permis à l'époque de canaliser d'importantes sommes d'argent dans les coffres de la papauté. En effet, ce commerce qui représentait une sorte d'assurance contre l'enfer allait devenir une entreprise très prospère, d'où le nom de « commerce des indulgences ».

Quel est donc le lien avec la dernière élection? En quoi cela nous aide-t-il à mieux comprendre la situation présente? En fait, on se retrouve dans une situation semblable à celle de l'histoire des indulgences, sauf que maintenant, la logique est inversée. Si à l'époque les chrétiens désiraient le pardon de leurs pêchés en échange d'un montant d'argent, aujourd'hui, les gens désirent de l'argent en échange du pardon.

Dans cette perspective, les gens sont prêts à « laver » un parti politique de toutes ses fautes et peut être même de ses crimes commis, pour en retour obtenir la promesse d'une prospérité économique. Si on peut considérer les gens de l'époque naïfs de croire qu'on peut être acquitté de ses fautes passées en échange d'une somme d'argent, il en va de même aujourd'hui. Il faut être crédule pour penser que c'est simplement en fermant les yeux sur des fautes commises que l'on peut améliorer sa situation, et ce, sans nécessité de réel changement.

On peut toujours se demander laquelle des deux époques est la pire? Peut-être bien que l'une comme l'autre sont aussi mauvaises. Cependant une chose est certaine, c'est que dans les deux cas, cela relève plus de la foi que de réelles convictions politiques.

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