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Une Assemblée nationale multicolore

Si les libéraux ne remontent pas dans l'électorat francophone, tous les partis pourront alors prétendre à ramasser leurs parts du gâteau et à viser le pouvoir.
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Vendredi dernier, La Presse a publié l'habituel sondage CROP du mois. Quelques points ressortent du lot : ça joue du coude entre les principaux partis québécois. Et même Québec solidaire ressort du lot, car à 18 % chez les francophones, le parti de gauche se retrouve à égalité avec les libéraux. Quant à la CAQ et le PQ, ils jouent dans les mêmes plates de bande et ils peuvent tous les deux prétendre au pouvoir. Tout comme les libéraux qui, malgré un important recul dans l'électorat francophone, peuvent légitimement espérer conserver le pouvoir à l'Assemblée nationale.

Donc si les chiffres du CROP se concrétisaient, l'Assemblée nationale ressemblerait à ceci :

  • Parti québécois : 40 sièges
  • Coalition avenir Québec : 39 sièges
  • Parti libéral du Québec : 37 sièges
  • Québec solidaire : 9 sièges

L'Assemblée nationale serait donc extrêmement divisée! La moindre démission ou défection pourrait plonger le parti au pouvoir dans l'embarras. Je sais, je vous entends déjà, bien sûr, nous sommes encore loin de l'élection d'octobre 2018. Mais vous vous souvenez de mars 2007 et de la montée de l'Action démocratique du Québec. Les chiffres du sondage CROP nous amèneraient vers un scénario semblable, mais en ajoutant un quatrième joueur, Québec solidaire, dans l'équation...

Avec 40 sièges, le Parti québécois pourrait prétendre à prendre le pouvoir, si les deux autres partis ne décident pas de s'allier pour former un gouvernement de coalition. La formation souverainiste garde ses acquis et profiterait de la chute du PLQ chez francophones pour aller chercher plusieurs comtés en région. D'ailleurs, le premier ministre, Philippe Couillard, n'a pratiquement aucune chance de rééditer l'exploit de remporter un siège au Lac-Saint-Jean, fief souverainiste, si les libéraux ne remontent pas dans les intentions de vote chez les francophones.

Toutefois, le PQ n'est pas le seul à profiter de la chute des libéraux, car la CAQ en profite elle aussi pour aller arracher les sièges dans la Capitale et sa Rive-Sud, ce qui coûterait les emplois aux ministres, Hamad, Blais, Lessard et Vien. La formation de François Legault arracherait également des sièges aux libéraux sur la Rive-Sud de Montréal.

D'ailleurs, entre le PQ et la CAQ, 23 comtés seraient départagés par moins de 5% (12 à l'avantage de la coalition et 11 pour les souverainistes). C'est donc dire qu'en allant chercher 2,5% chez l'autre opposition, un parti peut récolter une douzaine de comtés!

La palme politique revient cependant à Québec solidaire qui triplerait sa représentation à l'Assemblée nationale. Pour eux, ce serait une énorme victoire politique! Les souverainistes de gauche profiteraient assurément de la stagnation des intentions de vote du PQ (en prenant plusieurs sièges de l'Est de Montréal et de Taschereau à Québec), mais aussi par l'importante descente des libéraux. Ainsi, les solidaires feraient une percée jusqu'en Abitbi, dans Rouyn-Noranda-Témiscamingue !

Pour l'instant, on peut sans trop de peine affirmer que les électeurs sont en attente. Ils attendre de voir le nouveau chef au Parti québécois. Ils attendent de voir si les politiques libérales auront des répercussions sur leurs réalités.

Une chose est certaine, si les libéraux ne remontent pas dans l'électorat francophone, tous les partis peuvent alors prétendre à ramasser leurs parts du gâteau et à viser le pouvoir. Même Québec solidaire qui serait amplement satisfaite de simplement doubler son nombre de représentants à Québec.

PS: L'auteur de ces lignes milite au sein des instances locales du Parti québécois et donne aussi un coup de main au sein de l'équipe de campagne de Pierre Karl Péladeau dans la Capitale

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