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Le printemps arabe: une révolution inachevée

Le printemps arabe, comme on aime l'appeler, a commencé, à mon avis, le 26 janvier 2006, le jour où le Hamas a remporté ses premières élections législatives palestiniennes par 56% des suffrages. Cette nouvelle démocratie, une exception dans le monde arabe à l'époque, qui est née dans un pays sous un régime colonial, a été attaquée depuis sa naissance de tous les côtés.
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AP

Le printemps arabe, comme on aime l'appeler, a commencé, à mon avis, le 26 janvier 2006, le jour où le Hamas a remporté ses premières élections législatives palestiniennes par 56% des suffrages.

Cette nouvelle démocratie, une exception dans le monde arabe à l'époque, qui est née dans un pays sous un régime colonial, a été attaquée depuis sa naissance de tous les côtés: par les États-Unis, modèle affirmé de la démocratie; Israël, promu par ses alliés comme le seul pays démocratique dans la région; le régime déchu de l'Égypte, sans parler bien sûr des autres factions palestiniennes. Le « réveil arabe » s'est accentué ensuite avec le fameux slogan « Dégage! » à l'endroit du dictateur « Bac moins Trois » Ben Ali.

De Gaza à Rabat, les pays occidentaux, avec la complicité de certains pays ou de quelques mouvements de pays arabes , ont cherché à avorter toutes les tentatives de changement. Des poches de résistance aux transitions démocratiques ont mis les bouchées doubles pour défendre des intérêts qui ont la prétention d'être tout sauf « public » ou « général ». Des pseudo-associations, en majorité, des trappes de fond onusiennes ou autres ont crié au loup de tous les toits.

Résultat?

À Gaza, on a renforcé les cloisons de la plus grande prison à ciel ouvert du monde. On a affamé, on a bombardé, on a fermé les portes aux convois humanitaires, aux médicaments...

En Tunisie, des mouvements qui étaient en hibernation pendant des siècles se sont réveillés par miracle après la victoire d'Ennahda. On a assisté à une logorrhée dans les télés poubelles et sur les réseaux sociaux.

Tout récemment, et au moment où on croyait l'Égypte proche de la terre ferme, voilà une nouvelle crise qui semble surgir de nulle part,à tort ou à raison, avec une complicité flagrante de certaines personnalités comme Mohamed El Baradei, voulant ainsi privilégier des voies autres que celles des élections et préférant la rue aux urnes.

Certaines couches de la société, malheureusement, ne se sont pas rendu compte de ces manipulations et ont privilégié leurs intérêts personnels ou des objectifs à très court terme au projet de la construction d' un pays totalement autonome et indépendant des centres de décision traditionnels.

D'un seul coup, avec une grande naïveté, on a pensé pouvoir régler le chômage des jeunes, stimuler la croissance et attirer des touristes, et ce, au moment même où les grandes puissances de ce monde se battent pour garder quelques une de leurs plumes depuis 2008, année du déclenchement de la crise économique mondiale qui sévit encore.

Il est temps que la communauté internationale annonce clairement le type de démocratie à adopter dans le monde arabe et il est temps pour les pays arabes eux-mêmes de faire un choix pour saisir l'opportunité et donner la chance et le temps au changement de se mettre en place avant d'en tirer des conclusions « préjugées » ou de se laisser faire par des mouvements perméables qui risquent d'absorber toute la population.

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