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Jules, Jean-François et la Souveraineté

Si vous voulez commenter ou répondre à cet article, ne cliquez pas sur mon profil, ne googlez pas mon nom, vous risquez de biaiser votre réflexion. Économisez vos énergies et mettez plutôt vos efforts à dissiper les inquiétudes qu'à contredire les opinions. Enfin, excusez mon style, je n'ai ni la fluidité du journaliste, et encore moins la créativité de l'artiste. Pire, je suis allophone.
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Mise en garde: Si vous voulez commenter ou répondre à cet article, ne cliquez pas sur mon profil, ne googlez pas mon nom, vous risquez de biaiser votre réflexion. Économisez vos énergies et mettez plutôt vos efforts à dissiper les inquiétudes qu'à contredire les opinions. Enfin, excusez mon style, je n'ai ni la fluidité du journaliste, et encore moins la créativité de l'artiste. Pire, je suis allophone.

Ce matin, je surfais les titres des médias dont je suis fan sur ma page Facebook sans prêter trop attention jusqu'au moment où je vois cette phrase sur le mur de Huffington Post «Allez, salut.» La fin des échanges épistolaires du ministre Lisée et de notre blogueur Jules Falardeau?. Je me suis dit: tiens! ça pourrait être intéressant, puisque c'est le type d'articles où il y a un ramassis de différentes contributions. J'économiserai donc mon temps et j'aurai les deux en un, comme dans les pubs de shampoing...(rires).

Mais sincèrement, mon stratagème n'a pas tenu et j'ai finalement été obligé de cliquer sur les hyperliens pour lire les différents échanges afin de me faire une idée claire.

À la lecture des différentes contributions, je me suis rendu compte combien les tenants de la souveraineté (ou de l'indépendance, selon votre préférence) sont piégés dans un cercle vicieux. Je ne porte pas ici de jugement sur la souveraineté, ni sur le fédéralisme, faute du temps et de la religiosité du débat, mais plutôt sur le système de pensée sous-jacent à la première.

Je t'aime, moi non plus

On dirait que la souveraineté est une question d'opposition entre anglophones et francophones ou même une vénération de la langue comme seul paramètre de l'équation.

Pour la première, on continue de croire que le Québec est bicéphale et qu'il est resté dans l'immobilisme des années 70. La seconde sous-dimensionne la souveraineté à une réalité réductrice et simpliste à outrance.

En revenant à la dichotomie anglo-franco, on néglige une grande partie de la société québécoise. Le Québec est une société dynamique. Le recensement de 2011 avance que 961 700 personnes au Québec ont comme langue maternelle une autre langue que le français ou l'anglais soit 12 % de la population: ce sont des Africains, des Arabes, des Asiatiques, sans oublier bien sûr les Autochtones.

Le Québec, c'est aussi une mosaïque de cultures, de religions, de savoir-faire et de systèmes de valeurs bien ancrés, et pour arriver à la souveraineté, il va falloir convaincre tout ce beau monde. Mais ces allophones ont d'autres priorités, un autre système de hiérarchisation.

Malgré différentes études et des préoccupations manifestées à plusieurs occasions, les minorités sont restées dans la salle d'attente des différents gouvernements.

Quand on déploie une série de vidéos, plus de 25 capsules, sous le thème de «La souveraineté, ça dépend de...» mettant en scène différents personnages, je suis désolé, mais la souveraineté, ça ne dépend pas uniquement de Mathieu, de Marc-André, d'Annick ou de Ariane. Ça dépend aussi de Mohammed, de Lourdes, de Laila, de Donald, de Kim, de Djamel, de Carlos, de Zheng, etc. Et c'est cette diversité que plusieurs partis et analystes ont de la difficulté à intégrer dans leurs discours.

Et ce n'est pas à coup de nomination d'un ministre par-ci ou d'élection de trois députés par-là qu'on pourra espérer envoyer un message percutant à cette mosaïque. C''est par des stratégies intégrées et intégrantes qui considèrent ces composantes comme de vrais acteurs dans l'élaboration des politiques et non seulement comme de simples cibles pour lesquelles on traduit des brochures et des pamphlets.

Un peu plus de la même chose

Quand Jules dit: «D'un autre côté, c'est quand même la faute du PQ si les libéraux ont été au pouvoir pendant neuf ans. Il n'a pas su canaliser l'insatisfaction de la population à l'égard des libéraux en vote pour lui, et ce, même après le printemps dernier. L'élection du 4 septembre aurait normalement dû s'illustrer par une chute vertigineuse des libéraux, ce qui n'est pas arrivé», il confirme la méconnaissance de la société.

Justement, selon un sondage réalisé une semaine avant les élections du 4 septembre 2012, les intentions de vote des minorités ethniques ne dépassaient pas 10 % pour le PQ et la souveraineté était la dernière de leurs priorités.

Je suis d'accord avec lui sur le fait que ce n'est pas une chanson de «Notre Home», ou des capsules qui ont l'air d'une pub médiocre, qu'on portera un projet de société, mais ce qu'il propose, en conseillant à Jean-François de «mettre en place un festival de films à vocation politique. Je ne mettrais pas de péquiste dans l'administration, je le confierais plutôt à des gens de talents et de convictions, et je leur ferais confiance.», etc., ça ne fait pas sortir du lot, il ne fait que changer le format des actions. La stratégie, elle, demeure la même. Ce dont on a besoin, c'est de changer la copy-strategy.

Le billet de Bouazza Mache se poursuit après la galerie

Ce qu'il faut au Québec, ce sont des personnes qui pensent différemment et non seulement autrement, dans le même système. Il faut une rupture épistémologique. Un changement du langage du changement si je peux emprunter le titre d'un livre de Paul Watzlawick.

Même quand je lisais les commentaires en réaction aux différents articles de ce processus d'échange, entre Jules et Jean-François, une majorité des lecteurs critiquent le format plutôt que le fond. Je réalise combien le défi à relever est énorme.

Il y a besoin to Rethink la souveraineté et faire des propositions out-of-the-box.

Si le vote ethnique existe, il faut faire avec. Si le vote d'argent est là, il faut savoir comment composer avec pour le bien-être collectif. Un projet de société ça ne se gagne pas à coup de discours ou des lois bricolées pour une intention électorale, mais avec un engagement collectif.

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