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Les vieux, on n'en veut pas

Est-ce réaliste de penser qu'on va passer 30 ans écrasé devant notre télé ou passer le plus clair notre temps à garder nos petits enfants, de 55 à 85 ans?
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Que ce soit pour combler un poste ou comme ami, les vieux, on n'en veut pas.

Non seulement, on laisse nos «très» vieux mourir seul en CHSLD en allant les voir une deux fois par année, mais en plus, on n'offre plus de place, ou des places pas intéressantes du tout, sur le marché du travail, aux gens de plus de 50 ou 60 ans.

Si toute ta vie tu as été prof, infirmière ou directrice des ventes, ça me surprendrait que ça te tente d'aller servir des cafés ou vider des poubelles comme occupation à 65 ans.

Pourtant, on vit de plus en plus longtemps. Ma mère, à 65 ans, travaille 35 heures par semaine et est en pleine forme. Ma belle-mère qui a franchi le cap des 80 ans est plus active qu'une grande majorité de trentenaires.

Est-ce réaliste de penser qu'on va passer 30 ans écrasé devant notre télé ou passer le plus clair notre temps à garder nos petits enfants, de 55 à 85 ans?

Est-ce réaliste de penser qu'on va passer 30 ans écrasé devant notre télé ou passer le plus clair notre temps à garder nos petits enfants, de 55 à 85 ans?

Voyons donc!

Et à quel âge devient-on vieux? 60? 70? 80 ans? Comme disait ma grand-mère, âgée de 75 ans: «Y'a plein de vieux dans les résidences. Moi je ne me sens pas comme ça.»

Mais quelle place réserve-t-on aux gens après 60 ans, alors qu'ils sont retraités, en pleine forme, remplis de connaissances et d'expérience? Que fait-on comme société pour s'assurer que les gens continuent d'être actifs physiquement, socialement et même professionnellement à cet âge?

En 2024, le Canada comptera 20% de personnes âgées et en 2055 elles représenteront 25% de la population canadienne.

Et en tant que famille, qu'est-ce qu'on fait concrètement pour ne pas laisser seuls nos 60 ans et plus? Quand un membre de notre famille se retrouve seul à 70 ans, sans conjoint et sans travail pouvez-vous imaginer comme le temps est long? Quand on a l'impression de ne plus servir à rien alors qu'on a toute sa tête et qu'on pourrait très bien contribuer à la société ou à notre famille en donnant du temps et en partageant nos connaissances...

Et, ce sera bientôt notre tour. Moi, ça me fait peur. J'ai peur d'être seule pendant 10, 20 ou 25 ans. De vivre dans une espèce de bulle de solitude où je ne sers plus à rien, où je sens que personne n'a besoin de moi ou de ce que je suis. J'ai peur de devenir une vieille affaire qui regarde les autres vivre et qui attend juste la maladie ou la mort.

Parce que même à 70 ans et en forme ça se peut être seul dans un 2 et demi à regarder la télé pendant 10 heures par jour. Parce que même avec plein d'enfants, de nièces et neveux et une grande famille élargie, ça se peut passer 20 ans seul 355 jours par année. Même si on a travaillé toute notre vie, qu'on s'est occupé de 4 enfants, ça se peut qu'on nous oublie le trois quarts du temps devenu vieux.

Maudit que j'ai peur.

Je souhaiterais que le Québec mette en place un plan d'action pour les ainés. Pour que les ainés restent utiles pour autre chose que de regarder la poule aux oeufs d'or. Qu'on permette le jumelage d'ainés en entreprises, qu'on puisse profiter de leurs acquis et de leur expérience au travail et dans notre vie personnelle.

Ça se peut ça?

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