Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ingrédient du bonheur: une B.A. chaque jour

Je ne crois pas aux trucs ésotériques ou au karma, mais là, je dois avouer que ça fait la différence. Comme si le fait de faire du positif dans la vie de quelqu'un attire le positif à son tour.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

En secret, pendant 7 jours, j'ai décidé de faire au moins une bonne action par jour pour des inconnus. Sans le savoir, j'allais en faire bien plus, mais le but était un minimum de 7.

Pourquoi décider ça? Parce que je suis persuadé que d'égayer le quotidien des gens nous rend plus heureux.

J'ai toujours aimé faire de bonnes actions sans retirer aucun merci, aucune gratification, sans que personne le sache. Le sentiment que cela me procure est difficile à expliquer. C'est comme un mélange de papillons dans l'estomac et de fierté secrète. J'ai découvert ce feeling vers 10 ans, quand j'ai commencé à faire du bénévolat pour la guignolée de la ville où j'habitais. Aucun membre de ma famille le faisait, mais comme nous n'avions pas d'internet, de jeux vidéos ou même le câble, aller aider était une activité quand même intéressante. Sachant qu'en plus, je pouvais me sauver de mes trois frères plus jeunes. Ma tâche était simple, je plaçais des aliments non périssables dans le sous-sol du centre communautaire.

J'allais parfois au deuxième étage, là où les gens allaient choisir leur nourriture, et je voyais les familles démunies faire leurs sacs. En les voyant profiter de ce service, j'avais l'impression de participer, à ma manière, à cette aide que l'organisme offrait. Ça me rendait fière. Une petite fierté secrète. Pourtant, personne ne me félicitait, mes amis n'étaient pas là et tout au plus je recevais un merci du «chef-bénévole» et c'est tout. Mais moi, sans le savoir, je goutais au feeling de faire quelque chose d'important, sans rien en retour, sans que personne ne te félicite. Je goutais aux bienfaits de la B.A., la «Bonne Action».

Et là, évidemment, si j'en parle, ce n'est plus un secret. Tout au long de ma vie, j'essaie de faire des petits gestes secrets pour les gens. Prendre un petit moment pour «faire la journée de quelqu'un».

J'avais envie de partager le fait que de prendre tout au plus cinq minutes de sa journée pour faire quelque chose d'important pour quelqu'un qu'on ne connaît pas améliore notre quotidien.

Je ne crois pas aux trucs ésotériques ou au karma, mais là, je dois avouer que ça fait la différence. Comme si le fait de faire du positif dans la vie de quelqu'un attire le positif à son tour.

Le geste peut être vraiment banal pour nous, mais ça fait une petite différence pour quelqu'un. Et au final, sentir qu'on a fait quelque chose sans rien en retour, ça apporte du positif dans nos journées ordinaires. Un peu comme un ingrédient pour la recette du bonheur.

Je fais régulièrement de ces petits gestes, mais je l'avoue, pas sur une base quotidienne. Je voulais essayer de le faire chaque jour. Un peu comme quelqu'un qui décide d'être plus actif au quotidien.

Alors ma semaine a débuté un lundi. J'avais décidé la veille que le lendemain serait le début du «une BA par jour».

Quand tu travailles de la maison et que tu sors peu en début de semaine, ça peut devenir plus difficile de trouver une BA à accomplir, surtout quand tu dois absolument la faire. J'ai eu ma chance à la foire alimentaire quand je suis allé souper avec mes enfants. Une dame âgée avait les mains pleines et avait de la difficulté avec son cabaret. Ma fille a porté ses sacs, j'ai pris le cabaret et nous l'avons aidé à s'installer.

Vous allez me dire que c'est juste du savoir-vivre, mais combien de fois je vois des gens mal pris et je n'arrête pas.

Vous allez me dire que c'est juste du savoir-vivre, mais combien de fois je vois des gens mal pris et je n'arrête pas. Honte à moi, mais bon, vaut mieux tard que jamais. Donc c'était ma façon à moi de donner un coup de main. La dame était vraiment contente et nous souriait en guise de remerciement. Ma fille était fière de son coup. Moi j'étais heureuse d'avoir fait ma mini B.A. du jour.

Le soir, en allant voir mon fil Facebook, j'ai vu une collecte de fonds pour une mère, que je ne connaissais pas, qui vit avec le cancer et qui n'a pas beaucoup de sous. Ses amis organisent une collecte. Je n'ai aucune idée qui est cette femme, mais j'ai décidé de faire un don anonyme. À la case «Laissez votre nom» j'ai juste inscrit anonyme. Le feeling est revenu, je me suis couchée le soir, fière de ma première journée. Pourtant, ces gestes-là étaient banals.

Drôlement, la première journée de cette semaine-là, j'avais de la difficulté à trouver comment j'allais faire une BA par jour pendant sept jours, mais dès le 2e jour je voyais d'avantages les opportunités s'offrir à moi. Et chaque fois, c'était une question de quelques minutes tout au plus. Chaque fois, j'étais fière de moi. Pourtant, personne ne savait. J'étais la seule à savoir ce que j'avais fait.

Pendant ces sept jours consécutifs, j'ai aidé un couple âgé à mettre des sacs de terre dans leur voiture au Wal-Mart, j'ai payé un café au suivant au Tim, j'ai arrêté ma voiture sur Mont-Royal pour aider une personne avec son fauteuil roulant, j'ai glissé un 20$ dans la main d'un itinérant, j'ai encouragé la collecte de nourriture du coin, j'ai mis des sacs d'épicerie dans une voiture, j'ai ramassé, en passant, le bac d'ordures tombé au milieu de la rue dans une ville voisine et j'ai calmé le bébé d'une maman inconnue.

Ces petits gestes-là ont fait leur chemin. En pensant à mon bilan, j'ai remarqué que j'ai été plus courtoise au volant pendant ces 7 jours. J'ai aussi été plus aimable avec tous les gens que je croisais. Je peux dire que cette habitude a rendu mon quotidien plus beau.

Pendant ces 7 jours, au travers de mon travail, mon rôle de mère et mes occupations, j'ai pris des minutes, ici et là pour être aimable et faire de petites B.A. Je sais que tout ça paraît «niaiseux» je sais que certains vont dire que c,est juste «normal» de bien agir et de prendre le temps pour les autres, mais je l'avoue, je n'y pense pas tout le temps.

La raison du «Je n'ai pas le temps» est mauvaise. On a tous un petit cinq minutes pour une B.A.. On peut tous aussi mettre à son horaire une activité bénévole, seule ou en famille. Une activité où on ne retire rien d'autre que le plaisir d'aider.

J'ai envie de vous dire d'essayer de vous obliger, pendant 7 jours, à faire de petits gestes pour les autres, pour des inconnus. Parmi tous les conseils pour atteindre le bonheur, je pense que celui-là est le plus facile à faire et c'est gratuit.

Pour écouter la chronique de Bianca Longpré à Radio X, c'est ici.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.