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Voilà un an qu'Hassan Rohani est devenu le président de l'Iran... Immédiatement, on a voulu saluer cet homme ouvert et il a communiqué abondamment sur une supposée inflexion de la politique de son prédécesseur. En réalité, il a œuvré pour pérenniser le pouvoir du guide suprême et conforter le régime à tout prix.
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Voilà un an qu'Hassan Rohani est devenu le président de l'Iran... Immédiatement, on a voulu saluer cet homme ouvert et il a communiqué abondamment sur une supposée inflexion de la politique de son prédécesseur. En réalité, il a œuvré pour pérenniser le pouvoir du guide suprême et conforter le régime à tout prix après le mouvement vert lors du scrutin précédent, mais aussi face à la contestation en Syrie et les révolutions arabes.

Son mandat a été tout sauf un éloignement de politiques antérieures du régime iranien. Rohani n'a ni apporté au peuple iranien de la prospérité économique ni une amélioration de la situation des droits de l'homme et ni même pour le régime la stabilité promise en dépit d'un travail important en terme de communication pour séduire les occidentaux.

Sa présidence s'est caractérisée par un nombre record d'exécutions (au moins 800 personnes, dont 16 femmes ont été exécutées au cours de son mandat, une hausse significative en comparaison à la même période sous son prédécesseur. Parmi elles, Gholamreza Khosravi de l'organisation des moudjahidine du peuple d'Iran. Outre l'opposition politique, les minorités ethniques, y compris des Kurdes, des Arabes et des Baloutches, et religieuses, chrétiens, sunnites et bahaïs ont eu à subir la violence du régime. À l'extérieur, les opposants iraniens au camp d'Achraf, en Irak, personnes protégées conformément aux conventions de Genève ont été massacrés en Irak le 1er septembre 2013, par les forces militaires irakiennes à l'incitation du régime iranien qui s'est félicité de l'exécution de 52 opposants sans armes dans ce camp.

Les pressions sur les journalistes et les blogueurs se sont intensifiées sous Rohani. Selon reporter sans frontières «Avec 65 journalistes et net-citoyens emprisonnés, l'Iran est toujours l'une des cinq plus grandes prisons du monde pour les professionnels de l'information. Le pays est également la première prison du monde pour les femmes journalistes et net-citoyennes. La justice, complice des gardiens de la révolution et du ministère des Renseignements, bafoue les droits des professionnelles de l'information.

Les promesses du président Hassan Rohani de libérer tous les prisonniers d'opinion sont restées lettre morte. Son silence facilite cette répression contre la liberté d'information. Garant de l'application de la Constitution, il est responsable du sort de l'ensemble des personnes présentes sur le sol iranien», déclare Reza Moini, responsable du bureau Iran/Aghfanistant/Tadjikistan de Reporters sans frontières.

En matière d'économie, il n'y a pas eu de véritable amélioration contrairement aux promesses de Rohani. L'économie est en faillite: une inflation à 35%. L'agriculture dévastée. La moitié des villes souffrent de pénuries d'eau. La pauvreté est si répandue que la plupart des citoyens sont obligés de compter sur des subventions équivalant à seulement 10 euros par mois. La grogne est partout avec des ouvriers dont les salaires sont impayés depuis plusieurs mois.

Sur le plan international, l'Iran est impliqué dans toutes les crises de la région comme facteur de trouble. En fait, on peut voir les tentacules de Téhéran partout. Cela est également vrai en ce qui concerne la crise en Irak, où le régime des mollahs a été le principal bailleur de fonds et soutien du premier ministre irakien, Nouri al Maliki.

Environ la moitié du budget du gouvernement iranien est consacré à la répression intérieure et à ses efforts de guerre et d'ingérence à l'étranger pour contrer les protestations populaires et les soulèvements et éviter la chute de son influence dans la région du Moyen-Orient.

L'arrivée de Rohani n'a pas changé le comportement du régime en ce qui concerne son soutien sans relâche aux groupes terroristes et extrémistes partout dans le Moyen-Orient.

Comme la présidente élue de la Résistance iranienne, Maryam Radjavi l'a souligné récemment lors d'une importante conférence internationale à Paris: Téhéran est l'épicentre de tous les conflits sectaires et des guerres au Moyen-Orient.

De plus en plus d'analystes arrivent à cette conclusion que le changement en Iran est impératif pour arriver à une situation d'apaisement dans la région. Il s'agit d'une condition préalable à la paix durable et la tranquillité dans le Moyen-Orient, en proie aux crises du monde islamique.

Le régime est dans une grande impasse sur son programme nucléaire. Malgré les négociations sur le programme nucléaire entamé il y a huit mois à Genève, les divergences sur les points essentiels subsistent et le régime a prolongé de quatre mois ces négociations. Tout, laisse à penser que le régime profite de ce temps pour continuer à compléter son programme balistique et préserver ses infrastructures pour obtenir un jour la bombe atomique.

Téhéran ne peut pas se permettre d'abandonner ses efforts pour l'arme nucléaire, l'arrêt du programme nucléaire bouleverserait l'équilibre interne du régime, ouvrant ainsi la voie à des soulèvements sociaux qui se cachent, mais en même temps le régime craint les conséquences sociales et économiques, en cas de rupture des négociations et ne peut pas se permettre à s'éloigner des pourparlers. C'est le dilemme du gouvernement de Rohani.

Dans une grande réunion à Paris le 27 juin, en présence de quelque 100 000 militants, la résistance iranienne et ses partisans ont souligné que le peuple iranien est prêt à apporter ce changement.

Plus de 600 dignitaires internationaux et des politiciens de 69 pays ont pris part à ce grand rassemblement, exprimant leur soutien à la résistance iranienne et appelant à la liberté et le changement de régime en Iran.

La modération par Rohani est un mythe. Durant cette première année de pouvoir, il a prouvé avec éclat qu'il est enveloppé de la même étoffe que les autres mollahs.

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