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Les mollahs font leur cinéma

Quand la tension monte en raison de la crise économique en Iran, le régime resserre l'étau de la répression.
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À la prestigieuse école de cinéma de Téhéran, les filles aussi ôtent le voile... Hier, cela avait lieu dans des soirées privées, puis maintenant de plus en plus, cela se fait au grand jour. Les Iraniennes veulent s'affranchir des contraintes qui pèsent sur elles depuis trop longtemps.

Loin d'incarner la liberté promise et volontiers soulignée par le président Rouhani, le pouvoir se crispe. Quand la tension monte en raison de la crise économique en Iran, le régime resserre l'étau de la répression.

Le commandant de la police du Mazandaran, province du nord de l'Iran qui longe les bords de la Caspienne, a annoncé un nouveau plan baptisé Darya (la mer) qui sera lancé fin mai et il annonce selon Dounia, étudiante en deuxième année, une répression qui touchera non seulement cette région, mais sans doute très vite les villes. «L'idée est de commencer par les campagnes, puis les villes conservatrices avant de s'attaquer à Téhéran».

On imagine en effet mal la jeunesse de la capitale se conformer à ce plan qui visera les femmes, toujours jugées «mal-voilées». «La police s'occupera des personnes mal habillées et de celles qui manquent de pudeur. Les préparations nécessaires au plan ont été faites», rapporte l'agence de presse Tasnime des gardiens de la révolution. Les personnes interpellées devront payer une amende.

La multiplication des images sur les réseaux sociaux de jeunes filles qui ôtent le voile sonne comme un avertissement pour le pouvoir. Comme le souligne Dounia, «depuis longtemps on se filme sans voile et on s'envoie entre nous ces vidéos... Et cela nous permet de résister ensemble... Ce qui est nouveau, c'est que ces films tournent sur les réseaux sociaux».

Cette agitation via les réseaux sociaux s'ajoute à la réalisation du clip Happy Dance par des jeunes de Téhéran sur la musique de Pharrell Williams. La police a d'ailleurs arrêté les auteurs de ce clip jugé scandaleux par les mollahs. La télévision du régime iranien a diffusé des images odieuses où l'on voit les personnes arrêtées faire des aveux et regretter la participation à ce clip vidéo.

En réalité, le régime se durcit et montre un visage de plus en plus éloigné de celui qui avait été offert aux Occidentaux au lendemain de l'élection de Rouhani. Comme le souligne Dounia non sans malice, «nous étudions le cinéma, mais les vrais acteurs, ce sont les mollahs qui rejouent une nouvelle comédie du pouvoir. Mais on connaît déjà le film, on attend la fin».

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