Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Comment protéger son cerveau du vieillissement?

C'est surtout l'hippocampe, siège de la mémoire et le cortex frontal, siège du raisonnement et de l'exécution de l'action qui s'altèrent le plus avec l'âge. Alors même si tout le monde s'y attend, on peut devenir âgé en vieillissant moins vite dans sa tête ! Pourquoi ?
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Roger Wright via Getty Images

Barnard Sablonniere est l'auteur : "Le cerveau : les clés de son développement et de sa longévité" Ed : JC Gawsewitch, 2013.

Comme tous nos organes, au-delà de l'âge de 65 ans en moyenne, le cerveau donne des signes de vieillissement. Dans notre monde où l'on rêve souvent de jeunesse éternelle, l'efficacité de notre pensée s'étiole avec l'âge. Cette diminution de la communication entre les neurones est inéluctable mais ses effets sont plus ou moins visibles selon les individus. En effet, certains de nos congénères ont encore un esprit jeune, vivace et réactif même après 80 ans, et d'autres sont ralentis et ne regardent que le passé. On perd très peu de neurones, contrairement à une idée reçue, par contre la densité des synapses : ces communications entre les neurones, diminue, ralentissant globalement le fonctionnement du cerveau. On peut observer cet espèce de rabougrissement du cerveau grâce à l'imagerie par IRM. Après l'âge de 70 ans, le cortex où se rassemblent la plupart des neurones impliqués dans la mémoire, l'action et la décision ; perd 1% de son volume chaque année. C'est surtout l'hippocampe, siège de la mémoire et le cortex frontal, siège du raisonnement et de l'exécution de l'action qui s'altèrent le plus avec l'âge.

Alors même si tout le monde s'y attend, on peut devenir âgé en vieillissant moins vite dans sa tête ! Pourquoi ?

D'abord parce que le cerveau s'adapte très bien à son environnement et connait ses réserves. Plus on aura appris et emmagasiné des connaissances et des expériences dans sa vie, plus on les utilisera lors de la vieillesse pour compenser un ralentissement des communications des neurones ou une faillite de notre mémoire : c'est ce qu'on appelle : la réserve cognitive. Tout au long de la vie, il faut aussi bien nourrir son cerveau ! Il consomme surtout de l'oxygène, il faut donc ménager les vaisseaux sanguins, surtout les plus petits, ceux qui sont microscopiques et apportent du carburant au plus profond de notre pensée. Pour cela, il faut se bouger et faire du sport. En réponse les vaisseaux sanguins stimulent dans le cerveau la libération d'une neurotrophine, sorte de vitamine du cerveau qui répare les connexions usées.

De plus, l'activité physique régulière libère l'anandamide qui nous procure une sensation de bien-être, remonte notre moral et stimule la libération de dopamine, une hormone du cerveau qui améliore la rapidité de notre pensée et notre envie de vivre. Avec l'âge et surtout après 50 ans, on peut se préparer et limiter aussi certains effets du vieillissement. L'un des premiers effets est lié à l'accumulation de déchets toxiques pour les neurones : les radicaux oxydants. On peut les éliminer par la capacité naturelle mais plus ou moins efficace de nos cellules à éliminer ces déchets. Certains centenaires ont de ce côté un très bon avantage et leurs cellules "rouillent" moins vite que chez d'autres. On peut aussi limiter la production de ces déchets en contrôlant son alimentation et éviter l'excès de poids. Dans ce cadre le diabète provoque sans s'en rendre compte une altération des vaisseaux sanguins du cerveau. De même l'excès de poids déclenche la libération de signaux inflammatoires dans le cerveau qui vont stresser les neurones et en altérer le fonctionnement. Au moment de la retraite, même si l'on est moins actif, il faut continuer d'utiliser toutes les capacités de notre cerveau : lire, apprendre, mémoriser, rester actif et en communication avec les autres et faire une activité physique régulière.

Si on continue de l'utiliser, le cerveau renouvellera encore ses neurones, notamment dans l'hippocampe siège de la mémoire. Enfin, il n'existe pas d'aliments "miracles" pour éviter le vieillissement. Limiter les apports toxiques : alcool, sucre, graisses ; et profiter de tous ces aliments colorés qui apportent des vertus anti-oxydantes en protégeant les neurones. Certains d'entre eux comme des pigments végétaux (thé, curcumin, fruits rouges...) activent la circulation du sang dans les petits vaisseaux, stimulent la libération des neurotrophines et piègent les radicaux oxydants. Parmi ces pigments, certaines molécules ralentissent la dégradation des clés chimiques indispensables à notre bonheur et notre envie de vivre : la dopamine et la sérotonine.

En dernier lieu, si vous êtes chanceux et avez hérité d'une génétique favorable en ce sens, vous aurez dans le cerveau, des récepteurs très efficaces de la dopamine, gage indiscutable d'une longévité accrue "en bonne santé" dans votre tête !

Bouger vos yeux de gauche à droite

7 astuces pour améliorer votre mémoire

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.