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François sera en Afrique en novembre

Ce périple n'aura sûrement pas la portée médiatique et politique de celui de Cuba et des États-Unis, en septembre, mais il a son utilité.
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Le pape François, le berger international des catholiques, se rendra en Afrique du 25 au 30 novembre. Il sera au Kenya du 25 au 27, en Ouganda du 27 au 29 et en République Centrafricaine les 29 et 30. Ce voyage était prévu depuis un bon moment, mais il a été retardé à cause du virus de l'Ebola. La dernière visite d'un pape en Afrique remonte à novembre 2011. Benoit XVI visitait le Bénin, le Cameroun et l'Angola.

C'est dans une région où la pauvreté est reine qu'il ira. Les conditions de vie n'y sont pas parmi les meilleures. Dans certaines régions du continent africain, les taux de mortalité infantile sont des plus élevés de la planète. En exemple, en Afrique Subsaharienne, un enfant sur douze meurt avant l'âge de 5 ans.

Ce périple n'aura sûrement pas la portée médiatique et politique de celui de Cuba et des États-Unis, en septembre, mais il a son utilité. Laquelle? À nous de le découvrir, mais on sait une chose quand on apprend à connaître le jésuite: il ne fait jamais rien pour rien. Il a un agenda chargé. Il a autre chose à faire que des gestes inutiles.

En Afrique, il sera probablement question de processus de paix ou d'interpellation à la fin de guerres régionales, de lutte à la pauvreté, à la question des droits humains et à l'interpellation des pays du Nord à aider ceux du Sud.

En République centrafricaine, François risque de demander que cessent les violences interreligieuses par des groupes armés. À la fin de septembre, des troubles reprenaient dans ce pays. « Ce cycle de vengeances nous a surpris. La vie reprenait, ces derniers mois. Des musulmans en boubou revenaient dans le centre-ville. Tout cela vient de s'effondrer. C'est haine contre haine et les paroisses sont de nouveau remplies de gens apeurés », lançait Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, au quotidien Le Monde, quelques heures après l'attaque.

L'obsession du pape

François porte en lui une obsession permanente : « Ah! Comme je voudrais une Église pauvre, et pour les pauvres!», disait-il trois jours après son élection sur le siège de saint Pierre, en 2013. Ainsi, il traçait la voie de son programme pastoral. Le petit monde des gens simples est au cœur de « la joie de l'Évangile» de ce leader spirituel qui travaille comme s'il était encore un pauvre missionnaire parmi les pauvres.

Frédéric Lenoir écrit dans son livre «François, le printemps de l'Évangile » (Fayard, 2014) : «Si le pape François touche si fort le cœur des gens, c'est qu'il tente, par son témoignage et ses propos de revenir au plus près de ce message révolutionnaire (de Jésus) qui n'a rien perdu de sa nouveauté.»

Ainsi donc, comme le spécifiait François lui-même dans son encyclique Lumen Vitae, en 2013 : « la foi n'est pas un refuge pour ceux qui sont sans courage ».

Et puis, à Cuba, le 22 septembre : «La présence de Dieu dans notre vie ne nous laisse jamais immobiles; Elle nous pousse à nous mettre en mouvement. Quand Dieu nous visite, il nous fait toujours sortir de chez nous. »

Ce que prêche l'ancien archevêque de Buenos Aires, en Argentine, il le met en pratique. Il a compris depuis longtemps que les gens ordinaires veulent avant tout voir des actions évangéliques. Les beaux discours ennuient. Il n'y a rien de mieux que des gestes concrets.

Puisque pour lui l'Église est comme « un hôpital de campagne après une bataille », il est comme continuellement en train de soigner les cancers qui rongent le christianisme et la planète. Lorsqu'il aura terminé la grande chirurgie, il ne serait pas étonnant qu'il cède sa place, comme l'a fait son prédécesseur, afin qu'un autre poursuive la besogne. Est-ce que ce sera le cardinal canadien Marc Ouellet?

Pour l'instant, le septuagénaire qui passera à l'histoire - et fort probablement au futur calendrier des saints papes catholiques comme Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II - a bien du travail en chantier : il faut assainir les finances de la Cité du Vatican, revoir des vieilles manières de faire au sein de la curie, décentraliser le pouvoir décisionnel de l'Église en donnant davantage de place aux conférences des évêques de chaque région et s'occuper de pauvres et ceux qui souffrent parce que l'Église universelle est celle des âmes blessées en recherche de sens à la vie.

L'Église et les pauvres

L'attrait de l'Église pour les pauvres n'est pas nouveau. Il a toujours existé, mais ce pape en fait un élément central de son pontificat. Le dernier concile du Vatican rappelait que Jésus avait la mission fondamentale de porter la bonne nouvelle aux plus pauvres et que ceux qui marchent à sa suite doivent faire la même chose.

La constitution apostolique sur l'Église est frappante à cet égard : « L'Église enveloppe de son amour ceux que l'infirmité humaine afflige. [...] Dans les pauvres et les souffrants, elle reconnaît l'image de son fondateur. [...] Elle s'efforce de soulager leur misère et en eux c'est le Christ qu'elle veut servir ».

De plus, dans son texte fondamental « L'Église dans le monde de ce temps » le concile déclarait : « À un moment où le développement de l'économie, orienté et coordonné d'une manière rationnelle et humaine, permettrait d'atténuer les inégalités sociales, il conduit trop souvent à leur aggravation et même, ici ou là, à une régression de la condition sociale des faibles et au mépris des pauvres. Alors que des foules immenses manquent encore du strict nécessaire, certains, même dans les régions moins développées, vivent dans l'opulence ou gaspillent sans compter. Le luxe côtoie la misère.»

Le choix des pauvres est fondamental. Pas pour des raisons idéologiques, mais purement religieuses. Selon la formule de l'ancien archevêque de Buenos Aires, en Argentine, le berger doit toujours avoir la même odeur que ses moutons. Cette idée n'a jamais abandonné François tout au long de son existence.

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