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Ma langue, j'y tiens, certes. Mon pays, je le souhaite du fond du cœur, bien évidemment. Mais je n'ai pas peur de l'avenir, ni des anglophones, ni des immigrants, ni des Arabes. Je ne crains nullement qu'un intégriste vienne forcer ma femme à porter le hijab, que des professeurs islamistes transforment mes enfants en bombes ambulantes ou qu'un contingent iranien débarque pour légaliser la pédophilie.
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Chacun fera sa propre lecture du scrutin du 7 avril dernier, qui a décimé les rangs péquistes à l'Assemblée nationale. En tant que souverainiste, je ne me réjouis nullement de l'élection du PLQ. Leur dernier passage au gouvernement a laissé des marques dont on ne se remettra pas de sitôt.

Pourtant, je n'ai pas voté pour le Parti québécois. J'aurais pu le faire et nombreux sont les péquistes qui m'ont invité à le faire, non pas parce que ce parti représentait mes valeurs, mais parce que ça aurait été plus « stratégique » si l'on voulait barrer la route aux libéraux. J'aurais ainsi fait un compromis soi-disant acceptable afin d'empêcher un grand malheur soi-disant bien pire.

Le problème, qui n'est pas la source de la défaite péquiste, mais qui nous donne des indices intéressants sur la véritable cause de celle-ci, est que pour moi, voter pour le Parti québécois ne représentait pas un compromis acceptable. Je n'ai pas boudé ce parti auquel j'ai pourtant donné mon appui pendant de nombreuses années par simple caprice, parce que telle ou telle demande n'avait pas été retenue dans sa plateforme.

Si je n'ai pas voté pour le PQ, c'est tout simplement parce que je ne pouvais plus, en mon âme et conscience, continuer de cautionner l'attitude de ce parti. Comme la plupart des gens de mon âge, je n'aime pas être «paternalisé», être pris pour un imbécile ou me faire dire ce que je devrais penser. Et si le PQ a fait avancer la cause du Québec durant son court mandat, j'ai le profond sentiment qu'il l'a fait en partie sur le dos des générations les plus jeunes, ainsi que sur celui de ceux qui ont le malheur de porter un nom peu commun. Il a tenté d'imposer ses peurs, a essayé de nous diviser et a privilégié les véritables adversaires desquels il était censé nous protéger: la privatisation, la tarification, la pollution, la discrimination et l'intolérance.

Ma langue, j'y tiens, certes. Mon pays, je le souhaite du fond du cœur, bien évidemment. Mais je n'ai pas peur de l'avenir, ni des anglophones, ni des immigrants, ni des Arabes. Je ne crains nullement qu'un intégriste vienne forcer ma femme à porter le hijab, que des professeurs islamistes transforment mes enfants en bombes ambulantes ou qu'un contingent iranien débarque pour légaliser la pédophilie. Pas plus que je n'ai peur, en constatant la présence d'expressions anglophones dans les scénarios de L'Auberge du chien noir, de voir le français disparaître. Enfin, je ne crains pas que la défaite du PQ signifie la fin de la nation francophone en Amérique.

Peut-être que pour certains, quatre ans de règne libéral peuvent paraître longs et terribles. Mais pour les gens comme moi, qui se démènent quotidiennement pour aspirer à peut-être un jour atteindre la qualité de vie que mes parents avaient à mon âge, cela est bien peu de choses.

Et pour dire la vérité, j'ai davantage senti le Québec uni derrière un véritable mouvement progressiste, solidaire et proche de mes valeurs durant les 6 derniers mois du gouvernement libéral que jamais en 18 mois de gouvernement péquiste. Tout simplement parce que dès son entrée au pouvoir, ce dernier a su user de son capital politique pour subtilement apaiser le mouvement qui bouillonnait. Il lui a habilement retiré ses munitions sans pour autant répondre à ses aspirations. C'était peut-être habile, mais pas très rassembleur.

Si le PQ a soutenu les carrés rouges et les « tappeux » de casserole, alors qu'il était dans l'opposition, il ne l'a fait que par calcul politique. Visiblement, il n'a pas compris le message qui se cachait derrière.

À tous ceux qui me lisent et qui souhaitent enfin reprendre en main leur avenir, selon de véritables valeurs progressistes, je souhaite du fond du cœur que vous voyiez dans ce résultat électoral, non pas le poids d'un recul, mais le signal qu'il serait peut-être temps maintenant qu'on commence à envahir l'espace politique.

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