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Red Bull Stratos: Ce que ç'en dit sur notre Époque

Des tentatives de bris de records du monde commanditées, ça fait depuis le début du 20e siècle qu'on en a. Or plus souvent qu'autrement, dans des aventures d'aussi grande envergure, l'État jouait un rôle majeur. Qu'on pense seulement à Apollo 11, la plus grande de ces aventures, c'était la NASA. Pas Marlboro ou Coca-Cola.
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description 1 Felix Baumgartner | date 2012-10-13 13:30:35 | source http://www. redbull. fr/cs/Satellite/fr_FR/Article/saut-stratosphere- ...
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description 1 Felix Baumgartner | date 2012-10-13 13:30:35 | source http://www. redbull. fr/cs/Satellite/fr_FR/Article/saut-stratosphere- ...

Ce billet a d'abord été publié sur le blogue Jeune Insolent

Felix Baumgartner, ex-parachutiste professionnel de l'armée autrichienne, vient aujourd'hui de franchir le mur du son en free fall, c'est-à-dire en chute libre d'une capsule élevée à 39km dans les airs, aux limites de l'atmosphère. Certains questionneront l'intérêt d'une telle manoeuvre: à quoi bon risquer sa vie pour un coup de publicité? À quoi bon y dépenser tant d'argent? Parce qu'on peut, that's it. En fait, je ne m'étendrai pas en défense de l'expérience, mais plutôt sur ce qu'elle en dit sur notre société, sur notre époque.

D'abord, il y a notre appétit sans fond pour le sensationnel, l'improbable, le surréaliste. Et nous en sommes tous coupables. On est d'abord sous le choc, complètement abasourdis par une telle idée: "Sauter de 120 000 pieds?!? J'sauterais même pas en parachute!" Puis, on met en perspective: "Oui, mais c'est un pro. Il sait comment." Un débutant, ça aurait fait une belle histoire pour Hollywood, mais là, le gars c't'un pro, c'est poche. Finalement, on en revient. Dans une semaine, deux semaines, on va vouloir autre chose. Amenez-en du sensationnel, je ne saurais être repu. En parallèle, il y a la quête des records. À écouter la diffusion du saut, il semblait que c'était la seule chose qui importait: la plus grosse balloune, le saut le plus haut, le saut le plus long, le saut le plus rapide, etc. Y'en faut des landmarks. C'est vendeur, c'est facile, ça se bouffe tout seul.

Deuxièmement, la participation du secteur privé. On s'entend, ce n'est pas nouveau. Des tentatives de bris de records du monde commanditées, ça fait depuis le début du 20e siècle qu'on en a. Or plus souvent qu'autrement, dans des aventures d'aussi grande envergure, l'État jouait un rôle majeur. Qu'on pense seulement à Apollo 11, la plus grande de ces aventures, c'était la NASA. Pas Marlboro ou Coca-Cola. Ou même, dans une mesure plus représentative, en 1960 quand Joseph Kittinger a établi le record précédent du saut en chute libre le plus long, c'était commandité par l'Armée de l'Air. Qu'on me comprenne bien, je n'ai rien contre l'entreprise privée; je note simplement une intéressante progression.

Et dans la même optique, la médiatisation de l'évènement avait une touche bien 21e siècle. Pour la diffusion, Red Bull a choisi l'internet. En livestreaming sur YouTube, avec toutes les données en temps réel, c'était de l'instantanéisme à son meilleur: on veut le voir maintenant, et l'engloutir tout de suite. On le tweetait deux secondes après, on le partageait sur Facebook. Et le tout, pour être certain que l'on voit bien en évidence le taureau rouge sur cercle jaune brodé ou étampé un peu partout. Après tout, c'est eux qui payaient n'est-ce pas?

Bon, what's next? Moi j'veux un saut de la Station Spatiale Internationale, rien de moins.

Le saut de Felix Baumgartner

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