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L'économie a été mondialisée par le passé, mais je crois que sa nouvelle concentration, par un socle consolidé autour de communautés interreliés et qui se définissent autour d'un avantage concurrentiel naturel qui s'échange, donnerait plus de stabilité au système financier jusqu'au prochain cycle de mondialisation légitime.
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Dans le cadre du lancement du premier guide sur l'entrepreneuriat ethnique que j'ai eu beaucoup plaisir à rédiger, j'ai été amené à donner des entrevues à divers média. Cela m'a permis de préciser les raisons qui me poussent à m'engager dans cette voie et à rappeler les tenants et les aboutissants des actions que je pose. Ainsi je tenais à préciser quelques éléments clés que j'ai relevés de ces échanges fructueux avec les journalistes.

Tout d'abord je vous invite à avoir à l'esprit une définition toute simple de l'entrepreneuriat ethnique qui est «la création et le développement d'entreprises par les communautés minoritaires d'un pays accueillant des flux migratoires.» Dans le cas du Québec et du Canada, plusieurs communautés sont installées depuis plusieurs générations dans le cadre d'une immigration économique, politique ou autre. Au fil des années elles ont pu mettre en place des outils leur permettant de mieux s'intégrer et de mieux accueillir leurs nouveaux arrivants. Il y a une forme d'émulation entre les communautés pour tirer profit des ressources gouvernementales que ce soit fédérales ou locales.

Ainsi et par effet d'entonnoir, mon regard se porte d'abord sur les immigrants en général, puis vers les minorités visibles, puis vers les communautés noires et enfin vers la diaspora africaine. Il n'est pas question de délaisser les uns pour privilégier les autres dans l'action que je mène, mais force est de constater que la diaspora africaine est l'une des plus récentes à s'établir au Canada et doit encore franchir des étapes essentielles pour garantir son plein épanouissement dans la société québécoise et par extension canadienne. Le cas de l'Europe est légèrement différent puisque les relations historiques entre pays touchés par la période de colonisation ont noué des liens privilégiés qui font que l'on peut y observer des symboles de présence africaine à travers des quartiers comme Matongé à Bruxelles ou Château Rouge à Paris. À quand de tels quartiers en Amérique du Nord si cela est vraiment nécessaire?

Il donc important de préciser qu'il ne faut en aucun cas se tromper de combat. Le but de l'entrepreneuriat ethnique qu'on se doit de développer à présent n'est pas une économie parallèle, que certains appelleront volontiers «ghetto», pour ne vivre que d'échanges économiques entre nous. Il est bon de rester ouvert aux autres cultures. Nous sommes un peu plus de 374 000 résidents africains à ce jour au Canada cela serait irréaliste (comparé à 2 639 520 au total d'actifs issus des minorités visibles sur 3 634 845 total d'immigrants*) de vouloir créer une enclave. Tout le défi réside dans la réalisation de la transition de l'économie informelle à l'économie formelle en intégrant entres autres le système fiscal et en ayant un poids substantiel dans les décisions des dirigeants. Le tout en partageant et valorisant notre propre culture des affaires. En effet, il a été souvent question pour l'élite africaine d'apprendre et d'appliquer des modèles économique qui n'intégraient pas les réalités locales et tout particulièrement la force informelle et intrinsèque qui nous habite et nous distingue lorsqu'elle baigne dans une propension à la spiritualité et à l'abnégation. Ce profil que nous partageons avec d'autres pays du sud ne nous a pas encore permis d'émerger des situations marasme économique et dépendance aux effets des crises créées dans d'autres sphères économiques. Mais le moment est là où le déclic va s'opérer...

L'économie a été mondialisée par le passé, mais je crois que sa nouvelle concentration, par un socle consolidé autour de communautés interreliés et qui se définissent autour d'un avantage concurrentiel naturel qui s'échange, donnerait plus de stabilité au système financier jusqu'au prochain cycle de mondialisation légitime. Voilà donc un avenir tout tracé pour les générations d'entrepreneurs ethniques qui devront tenir compte de la force de leur identité tout en jouant le jeu de compétition dans l'économie de marché pour garantir l'essor et le développement économique de leur communauté.

« La voie de retour à un âge d'or des civilisations reliés à l'Âme du monde passe par le sacrifice des efforts son élite au combat »

* Source statistique Canada Recensement 2006

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Avril 2018

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