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Tu n'es pas spécial

On va mettre une affaire au clair: personne ne te doit rien. C'est toi qui dois. Depuis ta naissance. Et tu ne pourras jamais rembourser.
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Non, tu n'es pas spécial. Tu es même plus que banal.

Je sais bien: tout le monde s'entête à te faire croire le contraire depuis ta naissance... tes parents, surtout, mais aussi ta famille élargie, tes profs, tes coachs, tes amis, tes amours, le marketing et la pub.

Le marketing et la pub. Tellement.

Mais cela demeure tout de même un mensonge que trop de gens nourrissent, plus ou moins consciemment, pour ton plus grand malheur et le nôtre.

La vérité crue? Tu n'es qu'un spécimen parmi des milliards; d'une génération parmi des milliers; d'une espèce parmi des millions; vivant dans une communauté semblable à des milliers d'autres; sur une planète parmi des milliards; dans une galaxie parmi des millions...

En clair: l'univers s'en christ de toi.

Vraiment.

Un autre mensonge dans lequel on t'a élevé, toi, qui a 20, 40 ou 60 ans.

Que TON bonheur est LA chose la plus importante de l'univers!

Pourtant, même tes parents sont fatigués de t'entendre tout le temps parler de toi; de tes problèmes; de ta difficulté à être heureux, que ce soit en personne, au téléphone ou sur Internet.

Ils ne te le disent pas parce qu'ils t'aiment et que ça leur permet de faire pareil...

Imagine alors comment ton dernier voyage, tes anecdotes de rénovation, tes dernières prouesses sportives ou ta dernière représentation emmerdent le monde...

Le néolibéralisme aime bien te faire croire que la seule façon d'obtenir le fameux Saint Graal du bonheur est par la consommation de biens, de plaisirs.

Préférablement en plus et en mieux que ton prochain, à qui tu peux te comparer.

En tout cas, par n'importe quel moyen, sauf le contentement. Toujours par un mouvement quelconque. À stimuler constamment. Pour faire rouler l'économie, bien sûr. Une agitation perpétuelle qui t'empêche surtout de questionner le sens de tout cela...

Mais pour l'avenir, c'est important que tu saches que t'es pas important.

Comprends moi bien: t'es pas de la marde non plus! T'es juste un minuscule rouage dans l'infinité de l'univers qui peut très bien fonctionner sans toi, mais qui préfèrerait tout de même que tu y participes.

On va mettre une autre affaire au clair: personne ne te doit rien.

C'est toi qui dois. Depuis ta naissance. Et tu ne pourras jamais rembourser tout ce que l'univers t'a donné. Il faut donc à chaque instant rembourser. À tous. Tout le temps.

La seule chose qui compte dans ta minuscule existence est que tu sois utile. Utile à l'univers s'entend, pas juste à tes proches, mais à toute ta communauté. Au bien de l'humanité.

Est-ce le cas?

Il n'y a que trois possibilités:

Soit que la balance penche du côté des parasites de l'humanité: ceux qui prennent plus qu'ils ne donnent. De loin les plus nombreux.

Soit qu'elle penche du côté de ceux qui donnent plus qu'ils ne reçoivent.

Rarement certains se retrouvent sur la ligne d'équilibre.

La réponse est en toi, mais tu dois être honnête dans ta démarche parce qu'on peut se convaincre des pires choses. Tu dois faire comme si quelqu'un d'extérieur regardait l'ensemble de ton œuvre; disons un Dieu ou quelque chose du genre.

Et ne questionne pas tes proches parce qu'ils pourraient bien ne pas te répondre la vérité, de peur de l'entendre de ta bouche à leur sujet ensuite... pis aussi parce que l'humain est donc bon pour éviter de répondre aux questions qui demandent du courage et une réflexion de fond.

En gros, au quotidien fais-tu ce que dois dans chacun de tes gestes? Ou t'abrites-tu derrière de fausses excuses: la peur des conséquences, des sanctions, du jugement des pairs, les règles, la procédurite, l'habitude, la paresse, le mimétisme social, le corporatisme pour prendre des décisions contre l'intérêt général?

En bout de ligne: «Suis-je nuisible ou utile?» est la seule question qui importe.

Mon travail, ma fonction, mon occupation principale sert qui principalement?

Moi? Mon ego? À me mettre en valeur? Seulement à obtenir un revenu? M'enrichir sous prétextes de bons sentiments?

La bonne nouvelle, si tu frappes un mur de révélation, est qu'il n'est jamais trop tard pour changer de cap; pour se reprendre en main.

Tu vas peut-être tomber en bas de ta chaise, mais y'a une guerre civile mondiale qui se dessine. Elle opposera ceux qui voudront le bien de tous et de la planète à ceux qui voudront tenter de préserver le peu qu'ils ont par peur même, si leur mode de vie continue, de faire du tort à d'innombrables vivants. S'il y avait deux planètes, les deux camps pourraient se les répartir, mais malheureusement ce n'est pas le cas.

Il va forcément falloir que tu choisisses un camp.

Et dis toi que ceux qui seront dans le camp pour le changement vont être crissement décidés parce qu'ils savent qu'ils sont du côté de la nécessité.

Ils ne seront pas les plus nombreux, n'auront ni l'argent, ni la propagande, ni la puissance de l'establishment et de ses forces répressives, mais ils seront tout de même forts...

Parce qu'ils auront l'univers qui poussera avec eux.

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Avril 2018

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