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Scoop: avoir une famille peut être bénéfique pour votre carrière

Il y a de plus amples recherches suggérant que les solutions pour contrer notre tendance "toujours là" et notre carriérisme, sont à notre portée. La famille peut se révéler être un vrai plus pour votre carrière, remettant les choses en perspective et offrant la possibilité d'être plus détaché des hauts et bas quotidiens du travail. Parce que, bon, on a quelque chose de mieux qui nous attend à la maison. Le simple fait de savoir que je vais retrouver mes filles le soir change l'aspect de toute ma journée de travail.
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AP

Si vous n'avez pas lu l'article d'Anne-Marie Slaughter, qui a fait la une du numéro juillet-août de The Atlantic, et intitulé "Pourquoi les femmes ne peuvent toujours pas tout avoir", vous avez probablement vu des retombées du débat qu'il a suscité. Avec son argument que "parmi ceux qui ont très bien réussi, une vie équilibrée est toujours plus difficile à atteindre pour une femme que pour un homme", Anne-Marie - professeur à Princeton, auparavant la première femme à avoir occupé le poste de directrice du planning stratégique du Département d'Etat - a relancé le débat en apportant, selon le New York Times de "nouvelles perspectives à un questionnement de longue date concernant le statut, les opportunités et la famille".

J'approuve sans réserve l'une de ses conclusions, à savoir que nous avons désespérément besoin de débarrasser nos vies d'un poison bien précis :

"La culture du 'temps macho' - une compétition continuelle pour travailler plus, rester plus tard, faire plus de nuits blanches, voyager à travers le monde et faire les heures supplémentaires qu'autorise le décalage horaire - reste incroyablement répandue parmi les professionnels."

Il y a des points sur lesquels Anne-Marie et moi ne sommes pas d'accord - et nous avons eu l'occasion d'en débattre en personne - mais je suis reconnaissante que son article mette en lumière un problème ayant des implications profondes, et pas seulement pour les femmes : le fait qu'en sacrifiant nos familles - et par extension nous-mêmes - sur l'autel de notre carrière, nous risquons dangereusement de nous couper de notre propre sagesse et de nos perspectives, soit exactement les qualités qui manquent cruellement à notre culture du travail machiste. Pire, en faisant ça, on perpétue un système destructeur qui exigera la même chose des générations suivantes.

Anne-Marie cite des études qui ont prouvé que le nombre d'hommes et de femmes travaillant plus de 50 heures par semaine augmente mais que notre attitude "toujours là" au travail ne signifie pas forcément plus de productivité. C'est en fait plutôt l'inverse. Pour reprendre la conclusion d'une étude : "Quand le temps n'ajoute que peu de valeur et qu'il vient à haut prix pour des employés de talent, lesquels finissent par partir lorsque le coût personnel n'est plus supportable, alors c'est clairement un mauvais résultat pour tout le monde."

Comment ce coût personnel devient-il insupportable ? Laissez-moi vous en donner quelques raisons.

  • Les femmes ayant des postes très stressants ont presque 40 % de plus de risques d'avoir une maladie ou une attaque cardiaque, que leurs collègues moins stressées.
  • Et les femmes qui ont des attaques cardiaques ont deux fois plus de chances de mourir dans l'année que les hommes.
  • Les femmes carriéristes travaillant plus de 35 heures par semaine ont plus de chances de prendre du poids, notamment parce qu'elles donnent priorité à leur travail plutôt qu'à des enjeux de santé comme le sommeil, l'exercice et les repas maison.
  • Les femmes ayant des emplois prenants ont 60 % de risques en plus de développer un diabète de type 2, que leurs paires moins stressées (un lien qui n'a pas été établi pour les hommes).
  • Le stress et la pression dans les hauts postes peuvent être des facteurs de résurgence de troubles de l'alimentation chez des femmes âgées de 35 à 60 ans.
  • Les femmes ayant des emplois très stressants sont plus susceptibles de développer une addiction à l'alcool que les femmes aux emplois moins stressants.

Heureusement, face à ces preuves, il y a de plus amples recherches suggérant que les solutions pour contrer notre tendance "toujours là" et notre carriérisme, sont à notre portée. La famille peut se révéler être un vrai plus pour votre carrière, remettant les choses en perspective et offrant la possibilité d'être plus détaché des hauts et bas quotidiens du travail. Parce que, bon, on a quelque chose de mieux qui nous attend à la maison. Le simple fait de savoir que je vais retrouver mes filles le soir change l'aspect de toute ma journée de travail. Même le coup de téléphone de l'une d'entre elles suffit à me recentrer mieux que n'importe quoi d'autre. Je deviens bien moins susceptible de me laisser stresser par un contretemps - et franchement, ça vous est déjà arrivé de passer une journée sans contretemps ? Peut-être qu'un jour, un brillant scientifique - possédant sans aucun doute une grande famille - trouvera un nom à cet effet, mais quel qu'il soit, il a en tout cas un gros impact sur la confiance, l'humeur et l'enthousiasme, autant de bons atouts au travail.

Voici donc quelques recherches encourageantes quant aux effets positifs d'une famille sur le travail :

  • La même étude de la Harvard Medical School qui a relié le stress au travail aux maladies cardiovasculaires, recommande d'encourager les relations de soutien avec la famille et les amis.
  • Une étude en 2010 de la Brigham Young University a montré qu'avoir des enfants pouvait vraiment réduire la tension artérielle. Ayant placé des tensiomètres sur plus de 200 maris et femmes, les chercheurs ont remarqué que les couples avec enfants avaient une tension artérielle bien plus basse que ceux sans enfants. Cet effet était encore plus prononcé chez les femmes.

Puisque les questions touchant au travail, à la santé, et à la famille nous affectent tous, nous aimerions beaucoup que vous vous joignez à la conversation.

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