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Choix reproductifs des couples gais: l'expérience canadienne

Des données à peine parues dans un journal médical permettent de faire un point sur les options reproductives choisies par les couples gais et hommes seuls, au Canada.
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Des données à peine parues dans un journal médical* permettent de faire un point sur les options reproductives choisies par les couples gais et hommes seuls, au Canada. Peu de données sur ce sujet avaient été publiées jusqu'à présent, du moins dans des revues scientifiques de qualité.

Dans cette étude rétrospective, 82 hommes étaient inclus, comprenant 37 couples gais et 8 hommes seuls, dont un seul hétérosexuel, avec un âge moyen de 46 ans, et pour ceux en couple, une durée moyenne de relation avec leur partenaire de plus de 7 ans. Les couples et individus étaient en majorité canadienne, mais pour 1/3 environ venaient d'autres pays.

Ces personnes avaient toutes un désir d'enfant, et dans le cadre de la prise en charge par le centre de fertilité, ont toutes subi un certain nombre d'entretiens psychologiques et discussions, concernant les options possibles, les choix de chacun des protagonistes, les taux de succès ou d'échec des différentes méthodes. Don d'ovocytes (donneuse connue ou anonyme), inséminations, choix du sperme pour fertilisation, et options pour la gestation, par et pour autrui, étaient discutés.

Un paramètre important relevé par ce travail est le choix du sperme: en effet, pour 76% des couples, le sperme des deux partenaires était utilisé pour fertilisation, ce que relèvent avec intérêt les investigateurs. Un enfant qui ne sera que de l'un, mais sans que les partenaires sachent duquel. Curieusement, dans ceux qui ne choisissaient que l'un des partenaires comme "fertilisateur", c'est dans la majorité des cas le sperme du plus âgé qui était choisi. Pourquoi? Par ailleurs, presque 90% des hommes optaient pour un don anonyme d'ovocytes. Il n'y a malheureusement pas de détails sur les femmes et la gestation entreprise pour ces couples, ces hommes, les critères choisis dans le cadre de leur démarche et du lien avec les hommes pendant/après la grossesse. De même pour le lien ou l'anonymat vis-à-vis du futur enfant.

Au final, on apprend que 21 couples, et 4 hommes seuls ont obtenu une grossesse, ce qui représente un taux de naissance comparable à celui d'un groupe "contrôle", soit de couples hétérosexuels ayant également eu recours à une femme hors du couple pour la gestation. 32% des naissances étaient des jumeaux (tous dizygotes, donc faux jumeaux).

Bien entendu, le cadre légal est différent au Canada. D'accord, ces chiffres ne sont qu'une analyse de ce qui a été possible, préféré, et fait, dans un seul pays, mais ce qui est peut-être remarquable, et à souligner, c'est justement qu'un journal scientifique reconnu publie des données sur le sujet.

*Grover et al., Reproductive BioMedicine Online, 2013

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